Il n’y a pas à dire, on n’arrête pas le progrès, le vrai cette fois, celui qui consiste à poser les bons constats. Enfin, si j’ose dire.
Vous ne serez pas surpris, vous tous qui suivez ces chroniques régulièrement, par ce que vous apprendrez dans cette édition. D’Yves Calvi, qui fait « preuve de courage » selon un article du Nouvel Obs en dénonçant la propagande médiatique française sur la Syrie, à la banque Natixis, qui se demande s’il faut maintenir, tenez-vous bien… le mythe de l’épargne sans risque, nous sommes servis cette semaine en tentatives de la vérité de reprendre le dessus sur les petits et gros mensonges entre amis.
L’épargne est par nature… risquée !!
« On maintient aujourd’hui dans la zone euro (entre autres) un double mythe :
1/ la dette publique est un actif sans risque, il ne peut pas y avoir de défaut sur les dettes publiques. Ceci impose aujourd’hui soit des politiques budgétaires restrictives, soit une politique monétaire anormalement expansionniste, et il serait peut-être moins coûteux d’accepter l’idée qu’un pays insolvable budgétairement puisse faire défaut ;
2/ les dépôts bancaires (assurés, de moins de 100 000 €) sont un actif sans risque. Puisque les banques font des prêts risqués, ceci impose de mettre en place un mécanisme amortisseur où les banques ont des fonds propres considérables et peuvent faire défaut sur leurs dettes, ce qui absorbe le risque de défaut des emprunteurs et préserve les dépôts. Le coût de cette « hyper-régulation » des banques est la hausse forte du coût de leurs ressources, donc la hausse forte du coût du financement de l’économie. Il serait peut-être moins coûteux d’accepter l’idée que les dépôts bancaires peuvent être un actif risqué.
Les ménages de la zone euro détiennent une quantité importante d’actifs présumés sans risque : dette publique, actifs liquides et monétaires.
La question est de savoir :
– si ces actifs sont vraiment sans risque ;
– si le coût à subir pour que ces actifs soient sans risque n’est pas trop élevé.
Dans quelles conditions les dettes publiques de la zone euro sont-elles vraiment sans risque ?
La zone euro hors Allemagne n’est pas budgétairement solvable (le déficit public est supérieur à celui qui stabiliserait le taux d’endettement public, graphique), malgré la baisse des intérêts payés sur la dette (graphique 2b) due au niveau très bas des taux d’intérêt
Dans ces conditions, et avec la remontée des taux d’intérêt à long terme, comment les dettes publiques de la zone euro peuvent-elles être considérées comme sans risque ?
– soit la BCE accroît la taille du Quantitative Easing pour empêcher la hausse des taux d’intérêt à long terme, ce qui impliquerait une politique monétaire extraordinaire expansionniste durablement, avec les dangers associés ;
– soit les États passent à une politique budgétaire restrictive (graphique 2a plus haut) avec le coût associé en termes d’activité.
Plutôt que de subir les coûts d’une politique monétaire ultra-expansionniste ou d’une politique budgétaire restrictive, ne vaudrait-il pas mieux accepter qu’il puisse y avoir défaut partiel (restructuration) des dettes publiques des pays de la zone euro ayant un problème durable avec leur solvabilité budgétaire ? »
Voilà donc pour l’essentiel de cette étude de Natixis que vous pouvez télécharger en intégralité ici.
C’est l’épargnant qui, comme à chaque fois, sera couillonné !
De tout temps, à toutes les époques, c’est toujours l’épargnant et le rentier qui ont été ruinés.
C’est assez logique, c’est eux qui ont l’argent !
N’oubliez pas que, depuis la fin des dévaluations, les « rentiers » et autres « épargnants » ont vécu un âge d’or qui ne s’était jamais produit. Autrefois, à chaque dévaluation, vous pouviez vous réveiller le lundi appauvri de 50 % de votre épargne et l’économie nationale, elle, pouvait se réajuster. Nous avions peu de dettes, voire pas du tout. Il y avait un corolaire. L’inflation ET la ruine des rentiers régulièrement.
Tout cela étant fini, depuis 20 ou 30 ans nous avons pris l’habitude de l’épargne sans risque. C’est même devenu une évidence.
Oser dire que ce n’est pas le cas suffisait pendant des années à vous faire passer pour un fou furieux pessimiste et décliniste (j’en sais quelque chose), pourtant, là encore, la vérité finit par s’imposer.
Et cette vérité est simple : l’argent sera pris là où il y en a et là où c’est facile. Ce sera donc l’épargne dans les banques. Il sera moins facile de venir vous saisir vos boîtes de conserve (c’est une image, une parabole) que de bloquer d’un clic de souris votre argent déjà dématérialisé.
D’ailleurs, certains parmi vous me faisaient remarquer à propos de l’héritage moyen que nos cadors de France Stratégie veulent récupérer à savoir les 32 000 euros, que la dette moyenne est de 33 000 euros environ… ceci expliquant sans doute cela.
Mettez votre épargne à l’abri, débancarisez. Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez vous abonner à mes dossiers STRATÉGIE, mais dans tous les cas, il faut vous désensibiliser à l’épargne financière car cette épargne repose en réalité sur des dettes qui ne seront jamais remboursées.
On commence véritablement à l’évoquer. Si cela donne raison à mes analyses, ce n’est tout de même pas une excellente nouvelle, surtout lorsque l’on sait les conséquences qu’une telle spoliation aura sur les patrimoines financiers.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !