Pour Laurent Gamet, qui est professeur de droit à l’université Paris-Est et aussi avocat, la réforme du code du travail n’aura qu’un effet marginal sur l’emploi car selon lui, cela ne répond pas aux grands enjeux de notre époque que sont la mondialisation, la numérisation de l’économie ou encore l’essor de l’intelligence artificielle. Ses effets sur l’emploi seront donc à peine perceptibles sur l’emploi…
Et c’est une évidence. La compétitivité ne peut plus se réduire uniquement à la réduction du coût de la main-d’œuvre, tout cela est un non-sens par rapport aux bouleversements qui touchent nos économies.
Et Laurent Gamet de poser certaines questions qui fâchent…
“Qui croit vraiment que cette réforme aura un effet en la matière hors les marges d’erreurs statiques dans le décompte des chômeurs ?
Qui croit vraiment que les employeurs embaucheront quand ils connaîtront par avance ce que leur coûtera un éventuel licenciement ou quand la loi, plus encore qu’aujourd’hui, affirmera la primauté de la négociation d’entreprise ?
Le bien-fondé de ces réformes est sans doute avéré. Mais elles ne sauraient avoir un effet tangible sur le chômage, en tout cas leur effet devrait être à la marge.”
Il fait un certain nombre de propositions visant un objectif nettement plus vaste, car effectivement faire de la fin du CDI et du plafonnement des indemnités de licenciement l’alpha et l’oméga de la politique de lutte contre le chômage sera, à terme, très décevant pour la population, car cela ne fera pas baisser le chômage, cela fera juste augmenter un peu plus la précarité et les incertitudes.
Il faut donc avoir une grande vision autour de l’emploi dans ce nouveau monde qui s’annonce, et au-delà de l’emploi, une vision de la façon dont nous allons répartir collectivement les richesses créées et qui le seront bientôt exclusivement ou presque par des machines et sans plus besoin de l’intervention humaine.
Comment donc donner à chacun les moyens de sa propre subsistance si cela ne passe plus par le travail rémunéré et donc le salaire ? Et non, le revenu universel n’est pas une solution viable.