Les analystes qui préconisent
une politique monétaire de faible taux d’inflation sont l’équivalent de
poulets de basse-cour qui espèreraient voir se poursuivre le succès du
Colonel Sanders. L’idée qu’une inflation faible puisse être une bonne chose
pour l’économie est plus qu’absurde.
L’ère des devises fiduciaires a
été accompagnée de la notion erronée selon laquelle une hausse générale des
prix des biens et services représente une « inflation ».
Techniquement, cette définition n’est pas correcte. L’inflation représente le
déclin du pouvoir d’achat d’une devise. Ce déclin découle d’actions qui
dévaluent la devise. Une hausse des prix n’est que la conséquence visible de la
dévaluation continuelle d’une devise.
Une devise est dévaluée lorsque
le taux de croissance de la masse monétaire d’un pays excède le taux de
croissance de la production de capital réel, ou quand les quantités de
monnaie créées excèdent le nombre de « gadgets » créés, ces « gadgets »
représentant la production de capital réel d’un système économique.
Dans la Rome antique, des
dévaluations de devise avaient lieu quand le gouvernement de Rome réduisait
le contenu en or ou en argent de ses pièces de monnaie, ce qui lui permettait
d’accroître la quantité de pièces d’or et d’argent en circulation et de
financer ses dépenses. Quand ses dépenses excédaient les quantités de devises
produites, le gouvernement faisait grimper la masse monétaire en diluant les
pièces d’or et d’argent à l’aide d’autres métaux moins chers et plus
abondants.
Dans les Etats-Unis d’aujourd’hui,
la dévaluation du dollar se produit au travers de la création monétaire, qui
pour des raisons de propagande a été qualifiée d’assouplissement quantitatif,
et au travers de la croissance continuelle de la création de crédit. La dette
émise se comporte exactement de la même manière que la monnaie nouvellement
créée jusqu’à ce que la dette soit remboursée, non pas par l’émission de
davantage de monnaie, mais grâce à de la monnaie accumulée par le débiteur
afin de rembourser et d’annuler sa dette.
Voilà des décennies que le
gouvernement des Etats-Unis n’a plus réduit les quantités de dettes émises.
Ses défenseurs observent le graphique des bons du Trésor en circulation sur
le site de la Fed et l’utilisent pour expliquer que la dette a légèrement été
réduite à la fin des années 1990. Mais cette réduction a été obtenue grâce à
des manipulations comptables, et non une réduction de la dette fédérale en
circulation.
Les quantités de dette au sein
du système américain n’ont cessé de grimper des décennies durant. Bien que l’on
puisse dire qu’il s’agit de dette et non de masse monétaire, la dette émise
est dépensée de la même manière que de la monnaie nouvellement imprimée,
jusqu’à ce que cette dette soit remboursée et annulée. Ainsi, la dévaluation
du dollar se poursuit depuis au moins 1913 (date de la création de la Fed).
Mais revenons-en à l’idée
erronée qu’une inflation faible soit désirable. Je défie quiconque de m’en
présenter une explication rationnelle. Le mieux que je puisse faire est de
dire qu’une faible inflation est une bonne chose pour l’économie. Et c’est là
une déclaration ignorante, qui signifie qu’il est « une bonne chose pour
le gouvernement de dévaluer sa devise ». Pourquoi serait-il une
bonne chose pour un consommateur de payer toujours plus les mêmes biens et
services ?
L’inflation, selon sa définition
véritable, est un mécanisme subtil au travers duquel les élites redistribuent
le capital. L’impression monétaire bénéficie à ceux qui se trouve le plus
près du robinet monétaire, au détriment de ceux qui se trouvent en aval du
flux de monnaie (ou de crédit). Les banques sont toujours en tête de file. La
Réserve fédérale a été établie à ces fins. Les créateurs de la Fed étaient
tous des propriétaires de grosses banques américaines ou des pantins
politiques de ces banquiers. Si vous ne me croyez pas, libre à vous d’aller
vérifier les noms des fondateurs de la Fed.
Derrière les banques se trouve
le gouvernement. Arrivent ensuite les compagnies qui bénéficient des
largesses du gouvernement. L’inflation, même si elle reste faible, de
bénéficie à personne sinon à ceux qui sont en position de tirer avantage du
mécanisme de dévaluation de devise. Ceux qui cherchent à vous dire que l’inflation
est une bonne chose et qu’une inflation limitée devrait être un objectif
primaire des politiques monétaires de a Fed est soit en position de tirer
profit de telles politiques (banques, politiciens, grosses sociétés, etc.)
soit tragiquement stupide.