Le
système financier mondial souffre d’une sérieuse
infection qui a déjà atteint ceux d’entre nous qui ne
sont ni banquiers ni politiciens. Examinons aujourd’hui la meilleure
manière de traiter cette maladie.
L’essence
de tout bon remède est de renverser le processus artificiel qui a
conduit à la détérioration de la santé. La
plupart des analystes pronant le retour à
une monnaie physique, « réelle » (ayant une
véritable valeur intrinsèque) identifient les deux
éléments suivants comme cause du problème :
1.
Les monnaies étaient auparavant
couplées à l’or. La loi établissait qu’un
montant X d’or valait un montant Y de monnaie locale et que les banques
devaient échanger la somme Y en dollars contre X d’or sur simple
demande et à tout moment ;
2.
La loi permettait aux banquiers d’imprimer
plus de dollars papier qu’il n’existait d’or pour les
couvrir, c’est ce
qu’on appelait « un système de banques à
réserves fractionnaires » (les banques n’ont
l’obligation de ne posséder qu’une fraction ou un
pourcentage du montant total des dollars en circulation sous forme de
réserve d’or);
Deux groupes d’analystes peuvent être
distingués. Les premiers concluent que les causes du problème sont
inhérentes au paragraphe 1 ci-dessus, c’est à dire
à l’abandon de l’étalon-or par le gouvernement
américain. Cette analyse n’est pas suffisante :
l’abandon de l’étalon-or ne fut que la conséquence
et non pas la véritable cause à l’origine du
problème. Réintroduire l’étalon-or ne
guérirait donc pas la maladie.
Un
autre groupe d’analystes prône que la cause principale
réside dans le système de banques à réserve
fractionnaires, c'est-à-dire
la possibilité pour les banques d’imprimer davantage de
papier monnaie qu’elles ne possédaient d’or pour le
couvrir. Ils pensent que c’est à cause de ce système que
Franklin D. Roosevelt a eu l’obligation d’abolir
l’étalon-or (et donc de venir à la rescousse des banques
en état de cessation de paiment or). Ils
suggèrent que le remède efficace consisterait à
interdire aux banques de créer de la monnaie non garantie par de l’or,
de sorte que le système de l’étalon-or ne puisse plus
jamais être détourné.
Cette
analyse est également insuffisante car elle n’est, de fait,
qu’une manière d’améliorer
l’étalon-or, alors que le problème est intrinsèque
à l’étalon-or lui-même.
En
outre, les deux solutions proposées impliquent que les gouvernements
soient partie dans ce soi-disant
remède, alors que la « maladie » ne peut
être soignée qu’en empêchant le gouvernement de
participer un tant soi peu au traitement.
Remarquons
que c’est essentiellement ce que les pères fondateurs de la
Constitution américaine avaient tenté de réaliser. Ils ont
fixé par décret que seuls l’or et l’argent pourraient
être utilisés comme moyens de paiement légaux aux
Etats-Unis et que le seul gouvernement fédéral aurait le
pouvoir de battre monnaie (au lieu de laisser un cartel de banques
représenté par une société privée, la
Réserve Féderale, fabriquer de
l’argent à partir de rien pour ensuite la vendre au gouvernement
avec intérêt comme c’est le cas de nos jours).
Le
seul remède possible consiste à empêcher les
gouvernements de tenter de déterminer ce qui est et ce qui n’est
pas de la « monnaie » et de ne pas leur permettre de
contraindre leurs citoyens à accepter et utiliser une monnaie à
cours forcé. Bien au contraire, ils doivent laisser leurs citoyens
déterminer ce qu’ils veulent utiliser comme monnaie, et la
valeur de ladite monnaie.
La
loi ne peut pas transformer la réalité et les
conséquences sont toujours catastrophiques à terme. Prenons un
exemple, la nature du dollar américain.
Historiquement,
la loi américaine avait défini qu’une pièce
d’or d’un certain poids et d’une certaine dimension devait
s’appeler
« dollar ». Plus précisément,
avant 1933, la loi déclarait qu’une once d’or valait vingt
dollars. Ce qui revient à dire que, par la loi, le gouvernement
s’est arrogé le droit d’appeller
une pièce de métal d’un certain nom et de déclarer en quelles
unités arbitraires ce nom arbitraire peut être divisé.
Cela n’a aucun sens.
De
plus, une fois qu’un gouvernement
s’est approprié par la loi le pouvoir de donner à
une once d’or un autre nom,
et qu’ensuite il a
déterminé en quelles unités ce « quelque
chose d’autre » serait subdivisé, il a naturellement
assumé le pouvoir de « manipuler » ces
mêmes définitions, à son plus grand profit bien entendu.
Le
traitement simple et redoutablement efficace contre tout cela est de revenir
à appeler une once d’or exactement ce qu’elle est: une
once d’or. Et rien d’autre.
Il
n’y a pas besoin de loi ou d’amendement constitutionnel pour
cela. Un once d’or est une once d’or, et
il n’y a pas besoin de déclaration particulière ou de loi
pour affirmer ce fait.
Dans
un monde de monnaie réelle, physique, on n’a besoin de rien
d’autre comme monnaie que de pièces de métal
s’appelant simplement du poids de métal qu’elles
contiennent. Remarquons ce c’est précisément ce qui
s’est passé dans l’histoire. Une livre sterling
était une livre d’argent de titre « sterling »,
tout comme un mark était une unité de poids.
Et
c’est ensuite aux citoyens, aux utilisateurs, au marché de
déterminer ce qu’on peut acheter avec un tel poids de
métal.
Remarquons
que ce système est immédiatement et très facilement
applicable au monde moderne. Dans un monde où les monnaies
précieuses sont en ligne, leurs
« dénominations » est
déjà en
unité de poids, généralement des grammes, et il
n’y a donc nul besoin de battre monnaie avec les coûts qui y sont
associés. Quoi de plus
naturel que de détenir sur un compte en banque tant de grammes
d’or, ou de grammes d’argent ? Et les multiples et fractions sont
également extrêmement faciles à réaliser et
à utiliser.
Il
est temps de revenir à un système simple où le prix pour
les choses, les services ou les idées que nous fabriquons et
produisons soient établis en termes d’unités de
métal précieux de référence, et que ces
unités de métal monétaires puissent faire librement
concurrence au dollar ou à toute autre monnaie de papier.
A propos, vous avez de
l’or ?
Alex Wallenwein
Editeur
The Euro vs Dollar Monitor
Analyse
monétaire et économique du coté libre.
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