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Le vol du pouvoir d’achat
les monnaies fiduciaires
au XXe siècle : les catastrophes monétaires se produisant
à un rythme varié depuis la naissance de la Réserve
Fédérale.
Puisque le bilan d’une banque centrale est composé en grande
partie de la dette du gouvernement, cette dernière a
intérêt à gérer les « attentes
inflationnistes » du public et d’enfler la monnaie aussi
discrètement que possible.
Bien sûr, ceci ne signifie pas que le racket de l’inflation est
inhibé. Le vol a simplement été organisé
d’une telle manière que le peuple ne se plaigne pas trop.
Si
le gouvernement devait vraiment augmenter les impôts au lieu
d’emprunter les sommes ahurissantes d’argent qu’il utilise
pour continuer à faire fonctionner ses programmes sociaux et de
défense (et pour continuer à bien huiler le mécanisme
d’achat des voix électorales), il lui faudrait tellement
augmenter les impôts qu’il ferait face à une
rébellion.
Au lieu de cela, les gouvernements recourent à l’inflation.
L’inflation n’est rien d’autre qu’une taxe savamment
déguisée, et ceci est la signification réelle de ce
dernier graphique.
Le renard garde le poulailler
Dans une récente missive, Richard Russel évoquait les 125 $ que
son job après l’université lui rapportait par mois et les
22,50 $ qu’il devait payer chaque mois pour son assurance-vie de G.I.
de 10 000 $. Une voiture neuve coûtait 450 $. Dans les
années 1940, c’étaient des sommes rondelettes, mais
c’est aujourd’hui ce qu’il appelle de la petite monnaie.
Évidemment, ceci n’est pas arrivé en une nuit, bien que
cela soit possible, comme en témoigne le Zimbabwe. Au lieu de cela,
les gens se sont habitués à cette « taxe d’inflation »
qui leur fait du tort et qui avance à ce qui semble être un
rythme d’escargot (en tout cas d’après les données
officielles du gouvernement sur l’inflation, ce qui revient à
dire que le renard garde le poulailler). Bien sûr, il n’est pas
possible de mesurer un « prix moyen » de biens disparates, ceci
n’est donc qu’une autre facette de cette escroquerie
sophistiquée.
Avec les lois en vigueur sur le cours légal, la monnaie fiduciaire a
également réussi à chasser l’or de la circulation.
Après tout, personne ne va utiliser du « bon argent » pour
réaliser des transactions lorsqu’il a le choix d’utiliser
du « mauvais argent » à la place. En effet, ce qui
s’est produit est que l’or est progressivement passé des
bureaucraties monétaires du monde aux mains d’investisseurs
privés, en tant que valeur refuge.
Au niveau mondial, seulement 2,5 % environ de toutes les réserves
officielles des banques centrales sont aujourd’hui constituées
d’or (bien sûr, certains pays ont un pourcentage de
réserves en or plus élevé que cela, notamment les
États-Unis et de nombreux pays européens, il n’en reste
pas moins que ces réserves semblent faibles en regard de la
quantité de monnaie fiduciaire et de crédit qu’ils ont émis).
Tout le monde est content
Il est également important de remarquer que bien qu’ils soient
soumis à une taxe cachée, la plupart des citoyens sont en
réalité plutôt satisfaits de la situation. Comme Gary North l’a observé dans un essai
récent, toutes les parties impliquées semblent contentes, les
voleurs aussi bien que les volés.
Les banques sont contentes de faire partie d’un cartel mené par
la banque centrale, ce qui leur donne toute latitude pour se permettre de
survendre leur capital de manière régulière et
flagrante, encouragées par le risque moral qui consiste à avoir
un « prêteur de dernier recours » à leur
disposition, avec aucune restriction quant à la quantité
d’ « argent » qu’elle peut fabriquer à partir
de rien.
Les hommes politiques et les bureaucrates sont contents car il n’existe
aucune restriction quant à leurs dépenses, ni rien pour les
empêcher d’acheter des votes ou de se laisser aller à tous les projets dont ils
puissent rêver.
Et enfin, parmi ceux qui devraient s’élever en protestation, il
existe de grands sous-groupes, qui sont soit pupille de l’État
et dépendants de ses largesses (le honteux secret de
l’État-providence est qu’il transforme des gens libres et
responsables en esclaves irresponsables), ou qui ont été
séduits par la propagande du cartel bancaire et ont accumulé
tant de dettes pour satisfaire leurs besoins de consommation qu’ils
sont très contents de voir la monnaie être
dévaluée à un rythme régulier.
Les producteurs de richesses n’ont pas leur mot à dire
Dans une nation de débiteurs, l’inflation est la politique
monétaire la plus acceptable politiquement : après tout,
tout le monde se focalise sur le court terme (les hommes politiques et les
bureaucrates sur leur mandat, les consommateurs sur leurs dettes et leur
désir d’acheter davantage de choses dont ils n’ont pas besoin
avec de l’argent qu’ils n’ont pas, et ainsi de suite).
Personne ne considère un seul instant que sur le long terme, cette
politique signifie la ruine. Avec le temps, les classes moyennes et pauvres
verront leurs revenus réels et leur niveau de vie diminuer encore
davantage, tandis que les vrais bénéficiaires de
l’inflation, ce qui se servent en premier sur chaque paquet de monnaie
fiduciaire fraîchement fabriquée, amassent toujours plus des
richesses qui sont volées à ses producteurs par
l’inflation.
Ainsi, il n’est pas surprenant de voir que la petite élite qui
profite réellement du système de monnaie fiduciaire est
très contente d’adopter la vue à long terme pour ce
qu’elle est.
Les
vrais producteurs de richesses sont un groupe très petit, trop petit
pour avoir une voix décisive quant à la manière dont les
choses devraient fonctionner. Il leur faudrait réaliser un exploit du
type de John Galt
et entamer une grève généralisée
s’ils veulent pouvoir exercer une quelconque pression. Malheureusement,
les grandes entreprises sont souvent de mèche avec l’État
et elles aussi sont heureuses du statu quo.
Il faut toujours garder à l’esprit que les grandes entreprises
ne sont généralement pas en faveur de marchés
réellement libres et concurrentiels. Ils manifestent un
intérêt de pure forme pour cette idée, mais exercent
constamment un lobbying pour une
réglementation anticoncurrentielle.
Des décennies de propagande réussie
Au cours des décennies, les efforts de propagande pour soutenir le
système de monnaie fiduciaire ont été énormes et
ont complètement atteint leur but.
Alan Greenspan
découvre le secret pour rendre la monnaie fiduciaire « bonne
comme de l’or ».
Lorsqu’à
l’occasion de sa déclaration semestrielle devant le
Congrès, Alan Greenspan a dit à Ron Paul qu’il
pensait que « nous avons réussi de manière extraordinaire
à imiter les caractéristiques de l’étalon-or
», il savait très bien que c’était un mensonge
éhonté.
Et pourtant, personne en dehors de Ron Paul n’aurait songé
à mettre en doute cette affirmation absurde.
Pour savoir pourquoi cela est un mensonge évident, consultez le
graphique ci-dessus. Le dollar a perdu 96 % de son pouvoir d’achat
depuis la création de la Fed, en 1913.
N’oublions pas non plus qu’il subsiste encore un vestige
d’économie de marché fonctionnant parallèlement
aux couches énormes de l’activité économique que
se sont appropriées des entités parasites tels que l’État
et ceux qui en dépendent.
C’est ce vestige qui produit toute notre richesse, en dépit du
système de monnaie fiduciaire. Il soutient involontairement la
viabilité constante du système en faisant ce qu’il fait
le mieux : améliorer la productivité, exerçant ainsi une
pression vers le bas sur les prix des biens et des services (ce qui travaille
contre la pression vers le haut des prix, créée par
l’inflation monétaire).
Ceci résume rapidement les raisons pour lesquelles le système
« semble » fonctionner, et fonctionne réellement sur le
court terme.
A suivre…
Mish
GlobalEconomicAnalysis.blogspot.com
ish's
Global Economic Trend Analysis
Réflexions sur de débat de
l’inflation /déflation/stagnation et autres remarques sur
l’or, l’argent, les monnaies, les taux
d’intérêts et les politiques monétaires affectant
les marchés mondiaux.
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