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Cours Or & Argent

L’évolution du CAC 40 : l’hypothèse de la super bulle

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Publié le 08 juillet 2009
1953 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Rubrique : Editoriaux




Depuis que la crise des subprimes  s’est déclenchée en juillet 2007, le CAC 40 s’est littéralement écroulé, il a perdu environ 54 % de sa valeur.
Au risque d’écroulement du système financier qui a vu la disparition de nombreuses banques au Etats-Unis (Bears Stern, Wachovia, …) et surtout la faillite de Lehman Brothers et la quasi faillite de l’assureur AIG sans l’aide du gouvernement américain, s’est ajouté une crise économique d’une ampleur inégalée depuis la crise de 1929 qui affecte l’ensemble de l’économie mondiale.


La question est donc de savoir jusqu’ou peut tomber le CAC 40, autrement dit de connaître la valeur à partir de laquelle, l’indice peut rebondir.
Georges Soros a évoqué l’idée d’une super bulle qui prendrait ses racines dans l’économie de l’endettement qui commencerait après la seconde guerre mondiale et prendrait son envol à partir des années 1980-1990.
Cette hypothèse est partagée d’ailleurs par de grands économistes : joseph Stiggliz, Paul Krugmann, Michel Aglietta, Patrick Artus …


On peut matérialiser cette super bulle en ayant recours à l’analyse technique (bougiste et chartiste). Il faut donc distinguer dans ce cas entre l’analyse de court terme, moyen terme et très long terme qui nous donnera les indications les plus pertinentes.


L’évolution du CAC à CT comme à MT nous montre une tendance baissière très forte, ce qui n’a rien d’étonnant avec la crise actuelle, même si celle-ci est plus accentuée à MT.
A CT on voit sur le schéma 1 (3 mois en données journalières), qu’il y a un canal baissier qui commence le 22 septembre et qui finit le 28 octobre qui correspond aux conséquences de la faillite de la banque Lehman Brothers et à la prise de conscience de l’ampleur de la crise financière : le risque systémique est devenu une réalité.
Par la suite il se forme un triangle tourné vers le bas (schéma 1), dont on est sorti par le bas le 20 février (2750 pts). Le CAC s’approche de son niveau le plus bas de 2003.  
Aujourd’hui  le 25 février, le CAC a largement comblé le gap des 2668 pts du 1er avril 2003, en finissant à 2696 pts, ce qui ne l’a pas empêché d’aligner 8 séances de baisses consécutives, triste record, qui alimente les spéculations d’un retour sur les 2555 pts (dernier gap encore béant du 13 mars 2003). 
Il est toutefois difficile à partir d’une analyse de CT, voire impossible, de déterminer le niveau à partir duquel, il pourrait rebondir.



Schéma 1 : 3 mois en données daily avec volumes.
                                                                 Source PROREALTIME.

 


A MLT, schéma 2 ( 2 ans en données hebdomadaires), on observe un canal baissier qui va de juillet 2007 à octobre 2008 (faillite de Lehmann Brothers), même si sur l’année 2008, il y un canal latéral (range de consolidation qui va de 5078 à 4100 pts) de la semaine 4 de janvier (2008) à la semaine 40 d’octobre (2008). L’indice sort à la fois de ce canal la semaine 40 d’octobre (2008), ainsi que de son canal baissier de LT (2007-2008), ce qui se traduit par un gap et un marubozu baissiers, l‘indice perd 18 % de sa valeur (il passe sur une semaine de 3875 à 3161 pts) : le krach d‘octobre; puis se forme un triangle tourné vers le bas dont on sort à nouveau par le bas la semaine 7 de février (2750 pts).
A MLT, on perçoit mieux l’incapacité des autorités politiques et financières, à régler une crise qui est à la fois financière et économique.


En résumé l’analyse technique à CT et MLT, nous montre un indice en chute libre, dont rien ne semble arrêter la chute. Il est toutefois difficile de déterminer l’ampleur finale de celle-ci.







                                   Schéma 2 : 2ans en données weekly avec volumes
                                                   Source PROREALTIME.


Bien évidemment, l’analyse de très long terme nous donnera les informations les plus pertinentes.


Au préalable, il est nécessaire de revenir sur la notion de super bulle.
Il faut partir, en premier lieu, de la bulle immobilière américaine, dont le point de retournement se situe en juillet - août 2007. Elle repose sur le laxisme de plus en plus fort dans l’octroi des crédits et sur l’idée fausse que les garanties n’étaient pas affectées par la propension à prêter.
Le problème c’est que la bulle immobilière américaine s’est développée de manière concomitante avec la super bulle. On peut même dire que la première est contenue dans la seconde.
Pour revenir à cette dernière, elle repose à mon sens sur trois tendances :

- La tendance à long terme à l’expansion illimitée du crédit.
- Le rythme accéléré de l’innovation, en matière financière, lié a l’assouplissement continu de la réglementation.
-   La mondialisation des marchés financiers qui est un phénomène structurellement asymétrique, qui favorise les Etats-Unis et les autres pays développés, et pénalise les économies sous-développées qui sont à la périphérie.


L’idée qui se cache derrière la super bulle, c’est donc que celle-ci n’a rien à voir avec les crises précédentes qui affectaient tel ou tel segment du système financier : crise de 1997 des marchés émergents, faillite de LTCM en 1998, bulle technologique en 2000. Il s’agit à la fois d’une crise financière, immobilière et économique qui affecte le système financier et économique mondial dans son ensemble.
Première crise de l’économie mondialisé.


On peut visualiser la super bulle en ayant recours à une analyse technique de très long terme, comme le montre le schéma 3 (30 ans en données mensuelles) :


 


Schéma 3 : 30 ans, données mensuelles avec volume, RSI et MACD.
                                                                 Source PROREALTIME.


La super bulle prend la forme d’une structure (en terme chartiste) en double top (avec un second sommet plus bas que le premier), que l’on appelle aussi structure en M.
De manière classique afin d’analyser la seconde jambe du M, on pourrait utiliser les vagues d’Elliot, qui décompose tout cycle boursier (classique), en une tendance haussière composé de 5 vagues (3 haussières et deux baissières) et une tendance baissière composé de trois vagues (2 baissières et une haussière).
Même si toute décomposition en 8 vagues est toujours arbitraire, la seconde jambe du M semble bien correspondre à celle-ci, avec un résultat théorique intéressant : la vague d’ordre 8 (la huitième vague) doit retracer le point bas de la vague d’ordre 1 (première vague) qui se situe à 2618 points (en données mensuelles).
Nous serions proche du rebond puisque l’indice se situe actuellement au environ des 2700 points.


L’importance de la crise financière actuelle puisque le FMI évalue les actifs toxiques à 2400 milliards de dollars alors que les fonds propres des banques ne sont que de 1200 milliards de dollars, montre que la crise financière est loin d’être réglée.


Quant à la crise immobilière et économique, les premières mesures sérieuses viennent d’être prises, notamment le plan de relance d’Obama (787 milliards de dollars) ainsi qu’un plan d’aide en faveur des propriétaires immobiliers d’un montant de 75 milliards de dollars.
Il faut donc revenir à l’hypothèse de la super bulle que l’on peut caractériser par la structure en double tops (M), du schéma 3, si on vent avoir une plus juste estimation de la situation.


Une structure en double tops est une structure de retournement, on analyse celle-ci par rapport à la ligne de cou, qui est la ligne horizontale qui passe par le point bas du M, elle est située (en données donnés mensuelles) à environ 2618 points (schéma 3).
Le franchissement de celle-ci valide la figure, si elle est accompagnée de volume important.


Théoriquement il faut donc reporter vers le bas, à partir de la ligne de cou, la différence existant entre le sommet (6104 pts) de la seconde jambe du M et la ligne de cou (2618 pts), soit 3486 points. 


En conséquence si l’on prend 2618 points et qu’on retranche 3486 points, on obtient un indice négatif : -868 points. Bien sur, ce résultat est incohérent (un indice ne peut pas être négatif), il montre simplement l’ampleur (théorique) de la super bulle.


Il faut donc réinterpréter ce résultat, en lui donnant un sens pratique.


Il convient donc de tenir compte de deux forces contradictoires à l’œuvre : d’un coté l’ampleur et la force de la super bulle (qui marque la fin d’une période : l’économie de l’endettement) et d’un autre coté les mesures prises (à l’échelle mondiale) afin de sauvegarder le système bancaire, le marché immobilier ainsi que les plans de relance (Paul Krugmann pense ainsi que le plan de relance d’Obama n’est pas suffisant car il n’arrivera pas à combler « l’output gap » : différence entre la production effective et la production potentielle).


La seule hypothèse réaliste est de prendre, sur la période, le point bas absolu (dernier support connu), 1680 points (septembre 1992) et le point haut correspondant : 2333 points (janvier/ février 1994) et de considérer que le rebond de l’indice se fera à l’intérieur de cet intervalle; au plus tôt, début 2010.
Celui-ci ne sera validé que s’il enfonce la résistance clé des 3500 points.


Quelque part la crise actuelle est moins grave que celle de 1929, les autorités financières et politiques n’ont pas commis la même erreur : elles n’ont pas laissé s’écrouler le système bancaire.


Elle est plus grave, d’un autre coté, parce qu’il n’existe pas un état de droit qui pourrait mettre en place un plan de relance à l’échelle mondiale avec célérité et efficacité et régler le problème du système bancaire mondial de manière cohérente.


Régler la crise c'est donc cordonner les plans de relance et le traitement des problèmes du système financier mondial, comme le montre la crise actuelle des pays de l’est; et à plus long terme mettre en place une meilleure régulation des marchés financiers ( notamment les produits structurés : CDO et surtout CDS) et une meilleure coordination des politiques monétaires entre les différents zones économiques.


Quoiqu’il en soit, si la courbe du CAC 40 franchit les 2618 points (ce qui valide la structure en double tops) on peut penser que le rebond se fera dans un intervalle compris entre 1680 et 2333 points (début 2010).
Si donc cette analyse est exacte, on peut en tirer différentes conclusions, tant que le rebond n’aura pas eu lieu.
La première est que l’on peut vendre à découvert (vad) les secteurs qui accompagnent à la baisse l’indice : l’automobile et la sidérurgie.
La seconde est que l’on peut jouer à la baisse l’indice (future).


Mais surtout qu’il faut jouer l’or à  la hausse, puisque celui-ci n’est plus corrélé (négativement) avec le $ et le pétrole (positivement). L’or est devenu une véritable monnaie de substitution (ce qui va bien au-delà de son statut de valeur refuge) aussi bien pour les particuliers que pour certaines banques centrales (la Chine par exemple).
En définitive, on peut dire, qu’il reste corrélé négativement avec les indices boursiers, puisqu’il s’inscrit dans un canal haussier de long terme alors que ces derniers s’inscrivent dans un canal baissier de long terme.


Ajoutons enfin que la reprise devrait favoriser les matières premières et le pétrole (très corrélés avec la croissance), mais aussi l’or à cause d’un environnement très inflationniste (du à l’utilisation de la planche à billet dans la période actuelle et au fait qu’il paraît peu probable que l’on augmente les impôts lorsque la croissance repartira).

 




Paul Bara

Blog de la Finance et de l’Economie.com





Paul Bara est contributeur à 24hGold.com. Les vues présentées sont les siennes et peuvent évoluer sans qu’il soit nécessaire de faire une mise à jour.   Les articles présentés ne constituent en rien une invitation à réaliser un quelconque investissement.  L’auteur, 24hGold ainsi que toutes parties qui leur seraient directement ou indirectement liées peuvent, ou non, et à tout instant, investir ou vendre dans tous les actifs présentés dans ces colonnes. Tous droits réservés.





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Piqûre de rappel .

Le cac n'est pas en baisse actuellement .
Soyez prudents pour la suite .

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