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Cours Or & Argent

Papier, diamant, or : pourquoi la monnaie a-t-elle de la valeur ?

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Dollar Daze
Extrait des Archives : publié le 25 mars 2015
2482 mots - Temps de lecture : 6 - 9 minutes
( 9 votes, 4,6/5 ) , 2 commentaires
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Rubrique : Editorial du Jour

 

 

 

 

Il existe deux raisons communément répandues pour lesquelles une monnaie a de la valeur :

 

1. Les gens acceptent de l’accepter comme moyen de paiement (convention sociale)

 

2. Le gouvernement décrète qu'elle a de la valeur (décret gouvernemental)

 

La première raison, d'après laquelle la monnaie a de la valeur parce que les gens veulent bien l'accepter comme paiement, n'est rien de plus qu'un argument circulaire. Il insinue que la monnaie a de la valeur parce qu'elle est acceptée. Pourquoi est-elle acceptée ?... Parce qu’elle a de la valeur !

 

La deuxième est également fausse. Comme l'Histoire nous l’a révélé, on ne peut pas faire confiance au gouvernement pour ce qui concerne la gestion de la monnaie. Pour une liste de devises qui ont souffert d'hyperinflation ou d'effondrement complet, cliquez ici.

 

Depuis l’aube de l’humanité, les gouvernements de tous les pays ont cherché à éroder de manière continue la valeur de leur devise sur le long terme.

 

Les deux plus importantes devises, le dollar US et la livre britannique, ont perdu une majorité de leur valeur depuis leur entrée en circulation.

 

En vertu d'une loi américaine de 1792, le dollar a été fixé à 24,75 g d'or. Il y a 480 grains dans 1 once d’or. Ainsi, il fallait 19,40 dollars pour acheter 1 once d'or. Le 23 février 2007, il fallait presque 683 dollars pour acheter cette même once d’or, ce qui représente une chute de 97 % de la valeur du dollar !

 

En 1560, la livre britannique représentait une 1 once d'argent fin. Elizabeth Ière et son conseiller Sir Thomas Gresham (auteur de la fameuse loi de Gresham) ont instauré la nouvelle devise afin de remettre de l'ordre après « la grande dévaluation » qui a eu lieu de 1543 à 1551 alors qu’Henry VIII cherchait à financer ses coûteuses guerres contre la France et l'Écosse. L'argent fin est composé de 92,5% d'argent pur. Il y a 12 onces dans 1 livre. Le 23 février 2007, il fallait 81,90 livres sterling pour acheter cette même livre d’argent, ce qui représente une perte de valeur de 98,8 % !

 

Lors d'une crise économique ou pendant et après une guerre, la pression en faveur d’un gonflement de la masse monétaire devient écrasante, parce que toute autre alternative devient politiquement désastreuse. Même en des temps de relative stabilité, les gouvernements cherchent à « stimuler » leur économie en augmentant la « liquidité ». En clair, ils veulent augmenter la masse monétaire. Sur un plan fonctionnel, cela n'a rien de différent d'un faussaire qui augmenterait la masse de billets en circulation de 100 dollars dans votre quartier, si ce n’est que l’échelle soit bien plus importante.

 

Un gouvernement cherche à émettre des quantités de plus en plus importantes de monnaie jusqu'à ce que sa devise s'effondre, et c'est à ce moment-là que toutes sortes d’explications sont offertes au public : la cupidité des entreprises, les étrangers, la manipulation du marché, le terrorisme, et ainsi de suite. Ce qu'il y a de plus ironique dans cette farce, c'est que les banques centrales sont présentées comme un outil de combat contre l'inflation. C’est un peu comme si je mettais le feu à votre maison puis revenais plus tard avec les pompiers.

 

Lorsque la population finit par réaliser ce que le gouvernement a fait à sa devise, elle perd confiance. Le gouvernement fait alors généralement passer des lois sur le contrôle des prix et des salaires, et ceux qui ignorent ces contrôles sont traités à la manière de criminels. Les actifs autres que le papier peuvent être confisqués dans « l'intérêt du bien public ». Les entreprises les propriétés personnelles peuvent être saisies.

 

En dépit de toutes les mesures draconiennes imposées par le gouvernement, la population cherche à se protéger en plaçant son capital sur des actifs non monétaires, en achetant une devise étrangère, ou en accumulant des métaux monétaires tels que l'or et l'argent.

 

Il est donc erroné de déclarer qu’une monnaie a de la valeur simplement parce que le gouvernement le décrète.

 

Mais alors pourquoi une monnaie a-t-elle de la valeur ?

 

D'après ce qu'a écrit un économiste autrichien, Ludwig von Mises, le pouvoir d'achat d'une monnaie hier en détermine la demande aujourd'hui. C'est une idée simple et compréhensible.

 

Si hier soir le prix d'une canette de soda était d'un dollar, en supposant qu'aucun événement externe ne fasse disparaître le fabricant de soda au cours de la nuit, pourquoi le prix de la même canette de soda ce matin ne serait-il plus d'un dollar ?


Le prix du soda fluctue en fonction de l'offre et de la demande du soda et de la monnaie. Si un autre fabricant de soda commence à inonder le marché avec un produit similaire, le prix peut baisser jusqu’à 0,90 dollar. En revanche, si les acheteurs potentiels reçoivent pour une raison ou une autre une quantité exceptionnelle d’argent, le prix du soda peut augmenter jusqu’à 1,10 dollars par canette.

 

Mais qu’est-ce qui déterminait hier la valeur de la monnaie ? La valeur de la veille… et ainsi de suite.

 

Mais toutes les choses ont un début.


Qu'est-ce que la monnaie ?

 

À l'origine, la monnaie était une marchandise. La monnaie en tant que tel n'existait pas, il n'y avait que des marchandises que les gens échangeaient en fonction de leurs besoins.

 

La monnaie doit remplir trois fonctions :

 

1.      Elle doit être un moyen d'échange

2.      Elle doit être un refuge de valeur

3.      Elle doit être une unité de compte


Partout dans le monde, des marchandises diverses servi de moyen d’échange au fil de l’Histoire. On pense généralement à l'or et à l'argent, mais il y en a eu d'autres. Sur le petit groupe d'îles de Yap, dans le Pacifique sud, de grosses pierres étaient utilisées. En Amérique, Asie, Afrique et Australie, des coquilles de cauri étaient utilisées. En 1637, les perles de wampum commencèrent à avoir cours légal au Massachusetts, notamment pour le commerce avec les Indiens. En Virginie, c'était le tabac qui était utilisé. Dans les sociétés européennes, avant l'apparition des pièces de monnaie, on utilisait le sel (le mot salaire vient d’ailleurs du mot latin salarium, qui signifie sel).

 

Qu'avaient en commun ces marchandises particulières ? Tout d'abord, elles étaient relativement rares dans les régions où elles étaient utilisées. En observant l’Histoire, nous voyons que les peuples qui ont utilisé des matières premières abondantes comme monnaie étaient facilement exploités. La monnaie de pierre des îles Yap en est une très bonne illustration.

 

Ces pierres monétaires étaient faites à partir d'une pierre calcaire très rare. Afin d'acquérir de nouvelles pierres, le chef de l’île organisa plusieurs expéditions, et sélectionna un groupe d'hommes courageux et aptes. La source principale de ces pierres était l'île de Palaos, quelque 400 km au sud-ouest. L'obtention de nouvelles pierres était donc très périlleuse, voire mortelle, et leur valeur en était d'autant plus importante.

 

Ce système monétaire unique fut bouleversé à tout jamais lorsque l’américaino-irlandais David O’Keefe s’échoua sur l’île de Yap au XIXe siècle. Il revint plus tard avec un bateau et des outils d'extraction moderne. Voyant là une occasion potentiellement rentable, il échangea des pierres contre des concombres de mer et du copra (chair de noix de coco). Avec le temps, les pierres devinrent si nombreuses sur l’île qu'elles cessèrent d'avoir de la valeur en tant que monnaie et servent aujourd'hui de curiosité monétaire pour les touristes.

 

Grâce au commerce, les gens échangeaient des produits, et ceux qui étaient abondants dans certaines régions étaient transportés dans les régions où ils étaient rares et avaient plus la valeur. Par ce mécanisme, seules les marchandises qui étaient rares au niveau mondial purent perdurer comme forme de monnaie.

 

Une autre caractéristique de la monnaie est qu'elle possède une forte utilité marginale, c'est-à-dire que sa demande n'est pas facile à satisfaire. C'est pour cette raison que des biens tels que les diamants et l'or ont autant de valeur. Non seulement ils sont rares, mais quelqu'un qui en possède déjà continue d’en désirer davantage.


Prenons l'exemple de l'eau. Si j'ai soif, naturellement, je vais en demander. Je serai même prêt à me séparer d'un dollar durement gagné pour une bouteille. Après avoir bu cette bouteille, j'aurai moins envie d'une deuxième et ne serait prêt à me séparer que de 0,50 dollar. Et après avoir acheté cette deuxième bouteille, je n'en voudrai plus d'autre. L'eau a une utilité marginale très faible.

 

L'or, comme l’Histoire nous l’a montré, a une utilité marginale très élevée. La majorité des 155.000 tonnes qui ont été produites depuis que l'humanité a commencé à l'extraire du sol existe encore. Cela n'empêche pas les sociétés minières de continuer à dépenser plus d'argent dans des projets d’exploration aurifères que pour la recherche de n'importe quel autre métal. Aucune autre marchandise n'est thésaurisée autant que l'or.

 

Quant à l'argent, tout comme l'or, il est depuis longtemps un métal monétaire. Cependant, ce dernier s'est avéré utile dans des applications industrielles, par exemple la photographie et l’électronique. Il semble donc que la valeur que nous accordons à l'argent est inférieure à la valeur que nous accordons aux photographies de Médor, le toutou de la famille.

 

La rareté n'est pas le seul facteur qui détermine si une marchandise possède une utilité marginale assez importante pour en faire une monnaie. Prenons le platine, dont le prix est bien plus élevé que celui de l'or. Il est loin d'être thésaurisé autant que l'or, et il est consommé de manière irréversible par l'industrie, principalement dans les pots catalytiques des voitures.


Jusqu'à maintenant, nous n'avons trouvé aucune utilité suffisante à l’or pour justifier une telle consommation. En raison de sa haute utilité marginale, l'or a fait office de meilleure valeur de réserve face à toutes les autres marchandises.


Enfin, l'or est plus dense que la plupart des autres métaux, il est inaltérable et ne s'oxyde pas. Ces facteurs permettent à quiconque de tester et vérifier rapidement si ce que l'on a entre les mains est bien de l'or. Soumis à un tel test, n'importe quel métal de base perdrait de sa densité ou réagirait à des produits tels que l'acide nitrique, mais l’or n'y réagit pas. L'or est le métal le plus malléable et ductile connu de l’Homme. En tant que tel, il est facilement divisible et a été utilisé au cours de l'Histoire pour frapper des pièces impossibles à contrefaire. Ces qualités font de l'or un candidat idéal pour remplir la fonction de monnaie et d’unité de compte fiable.

 

Ces arguments montrent pourquoi l'or a été le premier à être choisi comme monnaie par l'humanité.

 

Le papier comme monnaie

 

La monnaie papier a été utilisée pour la première fois en Chine au début du IXe siècle. Après de nombreuses réformes dues à une émission excessive de papier, les Chinois l'abandonnèrent complètement en 1455.

 

L'empire mongol, qui en 1236 comprenait certaines parties de la Chine, commença à son tour à émettre de la monnaie. La cité perse de Tabriz expérimenta le papier monnaie en 1294, avec des effets désastreux décrits dans l'Histoire du Monde de Rashid Al Din. Au début du XIVe siècle, l'Inde et le Japon expérimentèrent brièvement avec des imitations de la monnaie chinoise.

 

La preuve la plus ancienne de l'utilisation du papier en Europe est un billet d'orfèvre de 1633. Ces billets d'orfèvre faisaient office non seulement de reçus pour réclamer des dépôts mais aussi de preuves de capacité à payer.


Aux alentours des années 1660, les billets d'orfèvre étaient répandus en tant que preuves de capacité à payer. Ils étaient « aussi bons que l’or ». Ils représentaient une alternative bien plus pratique que le transport de pièces et de lingots. Cette prise de conscience de la population marqua le début de l'utilisation de billets de banque comme monnaie.

 

Au cours des siècles suivants, c'était principalement l'or qui servait de garantie contre les devises papier. La Chine était une exception dans le sens où elle utilisait l'argent. D'autres pays tels que ceux d'Amérique latine, la France et les États-Unis ont périodiquement utilisé des étalons bimétalliques, c'est-à-dire à la fois l'argent et l'or.

 

Les nations abandonnèrent les étalons métalliques afin de pouvoir gonfler la masse monétaire et financer de nouvelles guerres. Les conséquences en ont toujours été désastreuses, à cause notamment de l'inflation des prix qui en découle. A la fin de la seconde guerre mondiale, les nations se sont de nouveau tournées vers un étalon métallique une fois la paix rétablie.

 

Après la seconde guerre mondiale, les États-Unis avaient la plus grosse économie du monde. En 1945, ils produisaient la moitié du charbon mondial, plus de la moitié de l'électricité, ils détenaient une majorité des capitaux d'investissement, des manufactures et sociétés d’exportations, plus de 65 % des réserves mondiales d'or, et étaient le seul pays à posséder la bombe atomique.

 

Avant la fin de la guerre, les délégués des 44 nations alliées se réunirent à l'hôtel du Mont Washington à Bretton Woods, dans le New Hampshire et établirent les accords de Bretton Woods au cours des trois premières semaines de juillet 1944.

 

Entre autres choses, la conférence de Bretton Woods mit en place une nouvelle relation entre l'or et la monnaie papier. En tant que plus grande puissance mondiale, la devise des États-Unis devint la monnaie de réserve du monde, échangeable contre de l’or pour un montant arbitraire de 35 dollars par once. Les marchandises essentielles telles que le pétrole s'échangeraient désormais en dollars.

 

Alors que se développait l’Etat providence et guerrier des Etats-Unis, le besoin de monnaie supplémentaire était satisfait par la création monétaire. Par conséquent, les nations étrangères ont commencé à accorder plus de valeur à l'or qu'au dollar, en raison des lois fondamentales de l'offre et de la demande. Plutôt que des dollars, ces nations demandaient de l'or, et les réserves américaines ont commencé à diminuer.

 

Un point critique fut atteint en 1971, lorsqu'il fut remarqué que si cette tendance se poursuivait, les États-Unis se retrouveraient bientôt à court d'or. Le 15 août 1971, le président Nixon prit la décision unilatérale de mettre fin à la conversion du dollar en or, sauf sur le marché libre. Cela mit efficacement fin à ce qui restait de la garantie des monnaies par l’or.

 

C’est là que nous en sommes aujourd’hui.

 

En utilisant le modèle développé par Mises, connu également sous le nom de théorème de la régression, nous pouvons déduire que la monnaie n'est pas apparue suite à un décret gouvernemental ou une convention sociale. Ce théorème montre que la monnaie est tout d’abord apparue sous forme de marchandise, et que cette marchandise était principalement de l’or.

 

Aujourd'hui, notre monnaie n'est couverte par rien d'autre que des promesses gouvernementales et les affirmations insistantes selon lesquelles elle vaut bel et bien quelque chose. Sa valeur d'aujourd'hui repose sur sa valeur d'hier et est sujette aux événements quotidiens. L'un de ces événements est l'émission continuelle de monnaie. Vous souvenez-vous de ce qui est arrivé au peuple des Îles Yap ?

 

 

 

 

 

 

 

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Mike Hewitt est l’éditeur de www.DollarDaze.org, un site web dédié à commenter l’instabilité du système monétaire fondé sur la monnaie fiduciaire et à des strategies d’investissement sur les actions minières.
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Janet Yellen a admis hier que : " cash is not a very convenient store of value " ^^

donc qu'est ce qui permet de garder la valeur ? les actions ? les obligations ? l'immobilier ?

qu'en pense son ex-collègue Greenspan :" Remember what we're looking at. Gold is a currency. It is still, by all evidence, a premier currency. No fiat currency, including the dollar, can macth it." Interview au CFR donc là il est sérieux il parle à ceux qui dirigent, il ne parle pas à la plèbe.

mais surtout n'achetez pas d'or ça ne sert à rien, ça ne rapporte rien et même ça ne se mange pas (sauf un peu en pâtisserie) mais surtout gardez confiance dans la monnaie, la vraie, celle qu'on (enfin eux) peut imprimer (créer) à volonté !
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Excellent dossier, très didactique !
A lire en complément de celui-ci qui parle aussi des pierres de l'île de Yap ;-)
http://www.loretlargent.info/monnaie/tout-est-monnaie-monnaies-insolites/13475/
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Janet Yellen a admis hier que : " cash is not a very convenient store of value " ^^ donc qu'est ce qui permet de garder la valeur ? les actions ? les obligations ? l'immobilier ? qu'en pense son ex-collègue Greenspan :" Remember what we're looking at.  Lire la suite
Dekyus - 28/03/2015 à 14:35 GMT
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