|
On dit que le
remède contre les prix élevés des biens, ce
sont…des prix élevés. Et en voici la raison : des
prix élevés encouragent une production plus importante qui,
à terme, implique un déclin des prix. Cependant, le
marché haussier de l’or (qui dure depuis 10 ans et se poursuit)
n’a pas encore déclenché de hausse de la production
minière. En fait, la production de l’or nouvellement extrait
s’est même amenuisée durant cette dernière
décennie, de sorte que certains analystes spécialistes de
l’or et des cadres ou dirigeants d’entreprises pensent que
l’or atteint son « pic de production », comme
cela serait soi-disant le cas pour les nappes de pétrole. Cela
présuppose que l’industrie minière est confrontée
à des contraintes physiques et géologiques et ne peut pas
augmenter la production en dépit de cours en hausse.
Nous ne pensons
pas que le “pic de production de l’or” soit proche. Il faut
une décennie ou davantage à l’industrie minière
pour répondre aux changements majeurs de la tendance des cours de
l’or et donc, le modeste déclin de la production de ces
dernières années est probablement dû à une
activité d’exploration réduite dans les années
1990 et au début des années 2000. Cependant, nous ne voulons
pas entrer dans le débat qui consiste à savoir si «le pic
de production de l’or » est une théorie valide ou non
parce que le concept d’un pic de la production d’or n’est
pas pertinent. Les raisons en sont détaillées dans notre
article de novembre 2009
« Pourquoi les
variations de la production d’or n’ont pas
d’importance ».
Le cœur du sujet
est que la plus grande partie de l’or extrait par le passé
n’a pas été consommé (consumé,
ingéré, utilisé dans un processus industriel ou inclus
dans des structures de bâtiments) ; en fait, il demeure
actuellement disponible sous une forme revendable. En conséquence,
l’offre provenant des mines d’or s’ajoute à la
quantité totale d’or disponible au taux d’environ 1,5 pour
cent supplémentaires par an et les variations de l’offre des mines
ont une influence minime sur l’équation de l’offre et de
la demande en or.
Par exemple, si toutes
les mines d’or fermaient demain, cela ne ferait pas grande
différence en ce qui concerne le cours de l’or dans 5 ans. De
telles nouvelles occasionneraient très certainement une
réaction réflexe violente mais le cours de l’or se
stabiliserait finalement à un niveau qui reflèterait cette
perte d’1.5% de la contribution de la production annuelle à la
quantité totale.
Voici une explication
supplémentaire : imaginez que l’or soit de la monnaie. Dans
ce cas, le taux d’inflation monétaire correspondrait exactement
à la contribution (la production extraite annuelle) d’or par l’industrie
minière qui s’ajouterait à l’offre globale
disponible d’or (la masse monétaire disponible). Si
l’inflation était de zéro, c'est-à-dire que si
l’industrie minière cessait d’exister, alors le pouvoir
d’achat de l’or tendrait à augmenter sur le long terme
à un rythme similaire à celui de la croissance de
l’économie. Par exemple, si, sur une période de 20 ans,
il n’y avait pas de croissance de la monnaie (or) et que le taux de
croissance économique moyen était de 3%, alors le pouvoir
d’achat de la monnaie, l’or, tendrait à gagner 80% (soit
un intérêt composé de 3% sur 20 ans) sur la
période. Et à aucun moment, il n’existerait de
pénurie de monnaie (or) en supposant que les prix pouvaient
s’ajuster librement.
Aujourd’hui, l’or n’est pas une monnaie, mais
on peut l’analyser comme s’il l’était. En fait, pour
tirer des conclusions correctes, il FAUT l’analyser comme si
c’était de la monnaie. Cela implique de considérer
l’offre provenant des mines comme un ajout minime à
l’offre déjà disponible hors-sol.
Steve
Saville
The Speculative Investor
|
|