Je ne suis que fatigué des conditions
météorologiques chaotiques, imprévisibles et sauvagement
changeantes. Laissé maître de lui-même, le climat ne
produit uniquement qu'inégalité et frustration
générale. Cependant, en conformité avec l'opinion
publique en faveur d'un contrôle climatique imposé par le
gouvernement, j'aimerai faire quelque peu évoluer cette idée
déjà très populaire. Je pense sincèrement que le
gouvernement fédéral devrait imposer des régulations
climatiques à l'intérieur des frontières du pays, se
basant sur le plan suivant:
1- Conformément au principe
d'égalité universelle, la température sera
désormais égale dans chaque région de l'état; le
gouvernement accomplira cette tâche en mettant en œuvre une
redistribution massive de chaleur des régions les plus chaudes vers
les régions les plus froides.
2- La température de chaque
région devrait désormais être fixée à 75
degrés Fahrenheit. Les réchauffements ainsi que refroidissement
climatiques doivent être rendus totalement hors-la-loi. Si le climat
refusait à coopérer à ces conditions, il se verrait
imposer des amendes proportionnelles à la dévastation
causée par rapport à la température imposée. Ces
amendes devraient être suffisantes au financement des autres
propositions mises ici en avant.
3- Chaque région du pays devra
désormais recevoir un montant égal de précipitation, et
ce à la même heure de la journée. Aucune région ne
devrait être autorisée à posséder plus d'eau
qu'une autre, et toute personne prise en possession d'une quantité
d'eau supérieur au quota légal se verra forcer de payer une
amende de 5000 dollars pour chaque litre d'eau détenu.
4- Toute catastrophe climatique injuste et
monopolistique, telle qu'un ouragan, une tornade, une tempête de neige,
un orage, une vague de chaleur, une vague de froid, ainsi que tout autre
schéma apparent de collision entre les éléments présents
dans l'atmosphère seront désormais hors-la-loi. Sur ordre de la
justice fédérale, chacune de ces combinaisons climatiques
pourra être divisée en composants de taille minime, puis
uniformément répandue à travers le pays.
Il est tout à fait
certain que ce plan concorde avec la course à l'égalité
des opportunités que nous menons actuellement dans chaque domaine que
ce soit. Pourquoi les fermiers des régions les plus froides
devraient-ils faire face à des saisons de croissance plus courtes que
celles connues par les fermiers des régions les plus chaudes? Ne
serait-il pas en notre avantage d'égaliser la saison de croissance
dans chaque région afin d'établir des règles de jeu
équitables?
En
égalisant le climat à l'intérieur du pays, le
gouvernement est en mesure d'offrir à chaque individu un environnement
physique identique, éliminant ainsi les avantages injustes dont
quelques personnes vivant dans un climat plus favorable à leur
développement que d'autres pourraient se voir honorer. Si un Inuit
d'Alaska désire planter des pêchers, ou encore si un Hawaiien
cherche à ouvrir un magasin de pullovers à la mi-juillet, ils
devraient se voir en mesure d'accomplir leur désir sans faire face
à toutes sortes de handicaps et inconforts. Le climat ne devrait pas
se voir autoriser de discrimination basée sur des
caractéristiques de location géographique et de manque de
prévoyance. Si le climat persistait à dénier toute
opportunité égale à tous les Américains, il
devrait une fois de plus se voir condamné à une amende.
Quelques personnes pourraient bien s'opposer à cette
proposition, partant du principe que le gouvernement ne devrait pas se voir
autoriser à violer les lois naturelles que sont les lois physiques et
chimiques déterminant les variations climatiques. Cette objection est
cependant sans mérite, puisque le passé nous a prouvé
que le gouvernement est en mesure de violer les lois naturelles et ne s'en
prive aucunement: la loi
économique, la loi éthique, la loi de logique, la loi de cause
à effet, et la loi suprême de la terre qu'est la Constitution.
Ajouter à cette liste les lois de physique et de chimie serait
parfaitement en accord avec le droit illimité des politiciens à
redéfinir les éléments de la réalité afin
de parvenir à leurs fins personnelles.
Dans notre noble effort, en tant que société, à
renforcer légalement l'égalité universelle, nous
devrions finalement nous voir débarrassés des
inégalités climatiques horribles qui empestent notre pays. Disparus
seront les jours d'oppression climatiques sous lesquels une classe
d'individus exploitait injustement et en son avantage les opportunités
climatiques aux dépends des autres. Marchons vers un lendemain
meilleur, sous les auspices de bénévoles qui finalement
rendront le climat capable de se conformer à la justice sociale.
Gennady Stolyarov
II . Article originellement publié par Le Quebécois Libre
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