Deux fois par jour, les
représentants de cinq banques décrochent leur
téléphone pour opérer des transactions sur l’or et
en décider le Fix, qui devient ensuite un
point de référence pour le prix de l’or tout autour du
monde.
Alors que l’aiguille des
heures de la salle des négoces de Barclays Capital à Londres
approche de 3 heures de l’après-midi, l’attention se
tourne vers la direction de la banque dans l’attente de l’annonce
du nouveau prix de l’or.
Le trader de Barclays prend
part à une conférence téléphonique avec les
quatre autres banques membres du Fixing. Le directeur de ce Fixing
suggère un prix d’ouverture, et chaque trader le transmet
ensuite à sa salle de négoce et à ses clients. Tous les
participants font part de leur volonté d’acheter ou de vendre
à ce prix d’ouverture, et le directeur ajuste le prix
jusqu’à ce que se présente un équilibre entre les
acheteurs et les vendeurs.
Cinq à quinze minutes
sont habituellement suffisantes pour fixer le prix de l’or. Cependant,
si le marché est volatile, cela peut prendre davantage de temps.
Le Fix
a gagné en importance depuis que le prix de l’or a
commencé à croître voici quelques années, une
audience de plus en plus large s’intéressant au prix et aux
transactions sur le marché de l’or.
Le Fix
présente une image précise du prix de l’or sur le
marché au comptant à un moment précis. Il est de plus utilisé
comme référence aux quatre coins du monde par les producteurs,
les investisseurs, et les banques centrales pour de très nombreuses
transactions. Les raffineurs utilisent le Fix pour
déterminer leurs contrats.
Lors du premier Fix, le 12 septembre 1919, le prix de l’or
était de 20,67 dollars l’once. Le Fix
le plus élevé eut lieu au 7 novembre 1980, fixant le prix de
l’or à 841,75 dollars l’once au cours de la session
matinale, soit 10 dollars plus bas que son record historique de 850 dollars
atteint le 21 janvier 1980.
En plus de Barclays et de
Deutsche Bank, les banques qui participent au Fixing sont HSBC,
Société Générale et Scotia
Mocatta.
Jusqu’en 2004, le Fixing
du prix de l’or se déroulait dans les bureaux de N.M. Rothschild
and Sons Ltd, dans lesquels chaque banque dépêchait un
représentant chargé de prendre contact avec sa salle de
négoce par téléphone. Lorsque Rothschild se retira, le
siège de Barclays devint le nouveau lieu de réunion.
A cette époque, chaque
représentant disposait d’un petit drapeau Britannique qu’il
devait agiter à chaque fois qu’il obtenait une information de la
part de sa salle de négociations. Tant qu’un drapeau
était brandi, le directeur de la réunion ne pourrait pas
déclarer le prix de l’or comme ayant été
fixé. Aujourd’hui, ils disent ‘flag up’, ou
‘flag down’ dépendamment de leur acceptation du prix de
l’or proposé.
Londres s’est
imposé comme centre du marché de l’or au cours de la
seconde moitié du XIXe siècle, lorsqu’elle devint le
centre de raffinerie et de vente de l’or venu de Californie,
d’Afrique du Sud et d’Australie.
Son histoire en tant que
participant au marché physique remonte bien plus loin, à la
formation de l’un des plus anciens membres du marché, Mocatta and Goldsmid, en 1684.
Aujourd’hui, les fonds
d’investissement s’intéressent de plus en plus à
l’or physique, avec plus de 13 milliards de dollars de transactions opérées
chaque jour par le biais de Londres. Afin de minimiser les coûts et la
prise de risque, l’or physique n’est plus déplacé
physiquement et les transactions sont finalisées sur papier.
Nicolas Flamel
Alchimiste moderne
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