Un observateur
remarquait récemment que le prix de l’or était
déterminé par les marchés de l’or papier, et que
ce n’était pas une idée judicieuse. Tant que les produits
dérivés seront utilisés dans le processus de calcul du
prix métal, le bien physique ne se trouvera pas en mesure de justifier
pleinement de ses performances – mais sera en revanche doté de
caractéristiques similaires à celles des produits
dérivés et victime des sautes d’humeurs des personnes
à l’origine de la création monétaire. La
détention d’or sous sa forme physique, au détriment des
produits dérivés, apparaît comme un exemple de choix
à l’heure où les marchés de produits
dérivés sombrent dans le gouffre du défaut.
Arbitrairement évaluées autour de 42 dollars
par once, il est clair que les 8000 tonnes d’or possédées
par la Réserve Fédérale et la Trésorerie ne sont
uniquement conservées que dans l’éventualité
d’avoir à atténuer le bouquet final de
l’effondrement de la monnaie papier. Dans le même temps, les
Etats-Unis parviennent toujours aujourd’hui à developper autour du globe l’idée que leur
dollar demeure plus sûr que tout autre dérivé, et
mérite de ce fait sa place dans l’épargne de tous comme
alternative à l’or. C’est par cette utilisation du
marché obligataire que l’oncle Sam se procure un public
suffisamment important pour l’aider à soutenir ses dettes.
Il existe un autre système, du type de celui de la
Banque Centrale Européenne, qui valorise l’or qu’elle
détient au prix de marché. Ceci reconnaît la
possibilité que l’or fasse l’objet de transactions
plutôt que de rester à sommeiller dans les coffres des banques
dans l’attente d’une crise finale qui nécessiterait sa
réinsertion dans le système monétaire. En
n’utilisant pas le prix de l’or fixé en dollars, mais
plutôt son prix marché permettant une appréciation du
capital et de la création monétaire, ce système permet
l’établissement d’une estimation de la crise
financière.
Nous vivons néanmoins dans un monde dans lequel les
banques se voient contraintes de détrôner ou encore
discréditer le processus de fixation du prix de l’or par rapport
aux devises et produits derivés dans
l’objectif d’implanter au mieuxleursystème
de réserves et de comptabilité.
Je ne suis pas en position de déterminer si les
mark-to-market (MTM) sont ou non sur le point de
mettre fin à leur coopération avec les systèmes
financiers inspirés de celui des Etats-Unis. Cependant, une telle
séparation semble aujourd’hui nécessaire en vue
d’aller de l’avant. Le marché des produits
dérivés connaîtra très certainement une
poussée à la hausse avant de s’effondrer brutalement,
dans le même temps que les joueurs viendront à réaliser
que leurs contrats sur l’or ne leur permettront pas de recevoir de
l’or physique. Le marché de l’or a toujours
été dominé par de gros joueurs dictant en premier lieu
des règles que tous les autres finissent plus tard par mettre en
pratique.
Les plus gros joueurs utilisent – bien souvent de
manière simultanée – les marchés papier pour leurs
positions à découvert, tout en se concentrant dans le
même temps sur le marché PHYSIQUE pour ce qui est de leurs
positions longues, ce dans le but de bénéficier des avantages
que procure la propriété réelle.
Une légère hausse du marché des
produits dérivés est-elle à prévoir ?
C’est pratiqueement certain. Nous en sommes
désormais arrivés à un point où la
coopération internationale est nécessaire au remodelage du
paysage financier. Puisque nous nous trouvons actuellement à
l’orée de l’effondrement économique total, les prix
des produits dérivés continueront de chuter dans le même
temps que les acheteurs injecteront toujours plus de monnaie sur un
marché physique qui bientôt se trouvera privé de
réserves.
Si nous nous trouvons actuellement en période de
coopération, alors il est encore temps pour les petites gens que nous
sommes d’ordonner la livraison de notre métal au prix du
marché. Lorsque le prix
des métaux précieux physique se déconnectera du prix des
produits dérivés,
l’or se verra réévalué selon sa valeur
physique réelle et le marché fonctionnera en fonction des
quantités limitées de métal physique dont nous disposons
réellement.
Vous pourrez vous réveiller un matin et apprendre
que les contrats à terme du Comex ont perdu 200 dollars dans la nuit.
Quelle sera votre réaction ?
Et si vous vous vous réveilliez le matin suivant pour découvrir
que ces meme contrats ne valent plus que 30
dollars, que penserez-vous?
L’or papier est un animal totalement
différent de l’or métal. Viendra un jour où le papier ne
vaudra rien, et le physique tout.
Investir sur l’or en achetant du
papier n’est pas une manière sérieuse d’investir
sur l’or.
Il sera impossible un jour d’obtenir
de l’or à partir d’un produit dérivé dont
plus personne ne voudra.
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