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Cours Or & Argent

Le paradoxe de la remontée de l’euro/dollar US

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Publié le 17 octobre 2011
1085 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Marchés





Il y a un paradoxe certain entre la faillite avérée de la zone euro, avec la “restructuration” (un autre mot plus pudique que celui de “défaut”) des dettes publiques de la Grèce puis des autres Etats européens sur-endettés les uns après les autres qui coûtera à ceux (grandes banques privées et compagnies d’assurance mais aussi banques centrales nationales et la BCE elle-même) qui les ont achetées croyant ainsi faire un placement sûr entre 40 et 60% de leur investissement initial, et la remontée de l’euro/dollar US de 1,3150 à 1,39. Cette remontée ne signifie toutefois pas à notre avis un changement de tendance durable, même si l’euro/dollar US peut encore aller un peu plus haut vers 1,40-1,41.


Pourquoi l’euro/dollar US est-t-il remonté?

D’abord, parce que les achats massifs d’euros par dizaines de milliards, tant de la part de la BCE via ses acquisitions des dettes publiques des Etats européens sur-endettés pour tenter d’éviter l’explosion des taux d’intérêt auxquels ils doivent consentir pour se financer que de la Banque nationale suisse pour tenter d’éviter toute nouvelle appréciation du CHF contre l’euro, ont fini par provoquer un “short squeeze” puisqu’il n’y avait pas autant de vendeurs en face.

D’autre part, parce que les grandes banques privées (européennes principalement), devant procéder à leur recapitalisation compte tenu de leurs gigantesques pertes obligataires et autres, ont commencé à vendre massivement toutes sortes d’actifs qu’elles détiennent en monnaies étrangères (en particulier les US Treasury Bonds exprimés en USD) et à en convertir le produit en euros. Étant donné que le FESF qui vient d’être voté par les parlements nationaux des Etats de la zone euro ne servira vraisemblablement pas à sauver les grandes banques mais à refinancer ces Etats eux-mêmes et à décharger la BCE d’une partie des ses actifs pourris, c’est aux grandes banques et aux Etats nationaux de trouver les fonds nécessaires, l’Allemagne refusant toujours toute mutualisation des dettes européennes (via des eurobonds par exemple) qui la ruinerait et qui ne serait pas conforme aux traités européens.

Enfin, parce que le Sénat US en votant une loi permettant aux USA de sanctionner commercialement les Etats qui manipulent leurs monnaies a réactivé la “guerre” qui les oppose à la Chine à ce sujet, laquelle a immédiatement procédé par mesure de représailles à des ventes d’actifs US.

A notre avis, le traitement de la crise dans la zone euro est mauvais. Au lieu de mettre à contribution les grandes banques privées et les Etats nationaux qui n’ont pas les moyens financiers de faire face à la crise actuelle, il aurait fallu laisser la plupart des banques zombies (comme Dexia) aller en faillite et certains Etats faire ouvertement défaut tout en revenant à leurs anciennes monnaies nationales (dans lesquelles ils auraient converti leurs dettes alors devenues plus supportables) puisqu’il est évident que, dans le contexte actuel et à venir, plus personne ne voudra acheter des obligations d’Etat européennes et que les taux d’intérêt des PIIGS puis de l’Allemagne, de la France et autres Etats encore relativement épargnés, continueront de monter. Sans compter que les agences de notation continueront de baisser la note de tous les acteurs précités. Avec le risque de contamination généralisée et de récession économique en Europe qui s’en suivra, ce qui fera alors rechuter l’euro/dollar US beaucoup plus bas que 1,3150. Le “credit and liquidity crunch” qui se prépare en Europe (les grandes banques privées devant réduire leurs bilans ce qui va les inciter à cesser de prêter pendant que les Etats aggraveront leurs “politiques de rigueur” se résumant à écraser d’impôts les classes moyennes) et qui a déjà commencé aux USA (avec la cessation du Quantitative Easing au profit du Twist) augurant mal de toute amélioration économique. Toute perpétuation de l’euro dans sa forme actuelle, surtout s’il continue de monter sur les marchés des changes du fait des achats de la BCE et de la BNS, ne fera que creuser les difficultés de la zone jusqu’à son inévitable éclatement.

En attendant, la baisse du dollar US a mécaniquement fait remonter les marchés d’actions, des matières premières et des métaux précieux. Tant que le S+P500 ne cassera pas à la hausse sa résistance vers 1.260, il n’y a pas lieu de sortir de nos achats de SDS (ultra short S+P500) compte tenu de la récession qui va s’aggraver ce qui pèsera négativement sur les marchés d’actions. Nous restons par ailleurs long d’argent-métal surtout et, accessoirement d’or, puisque tout indique que la crise bancaire n’en est qu’à son début et que la zone euro n’est pas près de sortir de ses difficultés de plus en plus insurmontables, tant que toute cette architecture ne sera pas complétement réformée démocratiquement avec l’accord des peuples européens et non pas contre eux. Ne pas négliger les mouvements de protestation des “indignés” et anti - Wall Street qui signifient que la paupérisation des populations occidentales frappées par le chômage de masse est devenue insupportable pour elles. Les métaux précieux venant de subir une forte correction, qui a mis un terme à leur caractère précédemment sur-acheté, étant maintenant purgés, ils sont donc mûrs pour aller plus haut. D’autant que lorsque ni les actions ni les obligations ni les monnaies n’offrent plus de possibilité d’investissement raisonnablement prévisible à court ou moyen terme, il n’y a plus que l’argent-métal et l’or à acheter. Ou bien à rester cash (ce qui n’est pas la bonne solution dans le contexte actuel de destruction des monnaies fiduciaires de papier par les banques centrales et de recours massif à l’endettement par les Etats). Tous les jours qui passent nous rapprochent dangereusement de l’effondrement du Système monétaire tant européen qu’international, qui ne peut plus faire l’objet de nouvelles manipulations pour gagner encore un peu de temps tout en aggravant l’issue finale, mais doit être radicalement réformé dans le sens de la coupure totale et définitive de tout lien entre les pouvoirs publics (banques centrales et Etats) et la création monétaire qui ne peut être que gagée par l’or (Rueff, von Mises, etc) ou rendue totalement libre et concurrentielle (Hayek, etc).

Lire

http://www.zerohedge.com/news/biggest-market-...ro-and-sp-surge


http://www.financialsense.com/contributors...-major-breakout


Prochains objectifs sur l’argent-métal 37,50 USD/oz et sur l’or 1.755 USD/oz. En cas de cassure de ces objectifs, retour sur leurs plus hauts récents à 44 et 1.920.



Cela fait cinq fois depuis le mois d’août 2011 que le S+P500 des actions US essaye sans succès de remonter sans jamais pouvoir franchir sa résistance vers 1.260. Ce qui constitue un signal très baissier. S’il échoue à nouveau, il finira par s’effondrer!



Pierre Leconte


Article originellement publi&eacu target="_blank"te; ici



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Economiste, essayiste, consultant financier et gérant de fortune, Pierre Leconte préside le « Forum monétaire de Genève pour la paix et le développement ». Il a été membre des bourses des marchés à terme de Londres et de New York. Il a aussi conseillé plusieurs institutions publiques, dont une banque centrale sud-américaine, et travaille actuellement à la création de produits financiers peu risqués, adaptés aux besoins de placement d’investisseurs institutionnels comme privés et de gestion des réserves de change de pays émergents. Pierre Leconte a publié en 2007 : La grande crise monétaire du XXIe siècle a déjà commencé !
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Je trouve malheureux que tous vos articles, quels qu'ils soient, aboutissent toujours à un lynchage de l'euro.
Ce n'est pas malheureux du fait que vous n'aimiez pas l'euro... cela, vous en êtes libre comme chacun de nous. Ce qui est malheureux, c'est que quel que soit l'analyse que vous faite, elle aura toujours pour but de montrer l'euro comme dangereux ou coupable.
Vous ne fait pas une analyse pour trouver une conclusion, mais vous partez de la conclusion pour, au travers de votre analyse la faire accepter par vos lecteurs.
Donc quand le dollar baisse comme actuellement, vos principes fondamentaux vous font voir l'euro et la zone euro comme cause en évinçant complètement les manipulations du dollar comme autre possibilité à cette situation... que vous n'aviez pas prévu dans du tout dans vos analyses précédentes...

Bien sur que l'euro et la zone euro contiennent des imperfections... mais que devaient faire les états européens pour avoir du poids sur le marché monétaire international...? tous les états européens ne sont pas comme la Suisse avec des coffres biens remplis (d'argent étranger rarement propre...) Beaucoup d'entre eux sont encore sous le joug de dettes (en dollars) des dernières guerres... il fallait une monnaie forte pour faire face...
L'euro est imparfait, mais il reste encore le meilleur moyen pour les pays qui en font partie d'avoir un peu de poids dans ces périodes de crise.
N'oublions pas que la crise de l'Euro est avant tout médiatique... le dollar et la zone dollar se portent bien plus mal et ont déjà fortement mis de doigt dans l'engrenage autodestructeur de la planche à billets.
D'ailleurs, le franc Suisse s'est aligné sur l'euro et non sur le Dollar ou la livre... l'euro n'est peut être pas ai mauvais élève que cela...

A vous et à ceux qui tapent sur l'euro... j'ai juste une petite question... que fallait-il faire...? et que proposez vous de concret maintenant...?
Retourner aux monnaies nationales...? c'est digne de discutions de café... pas d'économistes...
Retourner à l'étalon or... c'est une belle théorie (kadhafi et Saddam Hussein ont essayé...) mais pour cela, il faudrait soit se replier sur soit, soit que toutes les monnaies du monde fassent la même chose... dans les deux cas, la pratique est improbable...

Qu'on le veuille où non, nous vivons une époque où l'économie est mondialisée, et pour avoir leur place dans cette économie, les états européens n'avaient pas beaucoup d'autre choix que cet euro imparfait.

Et comme il le démontre depuis deux semaines, l'euro n'a peut être pas encore dit son dernier mot... L'or et surtout l'argent métal restant bien entendu les meilleures placements.
Dernier commentaire publié pour cet article
Je trouve malheureux que tous vos articles, quels qu'ils soient, aboutissent toujours à un lynchage de l'euro. Ce n'est pas malheureux du fait que vous n'aimiez pas l'euro... cela, vous en êtes libre comme chacun de nous. Ce qui est malheureux, c'est qu  Lire la suite
jack.be - 25/10/2011 à 13:34 GMT
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