Beaucoup
sont ceux qui ont suggéré à l’Italie de vendre son
or en vue de rembourser une partie de sa dette et d’éviter une crise
majeure. De telles propositions sont bien entendu ridicules, du simple fait
de la différence entre la dette italienne et les quantités
d’or possédées par le pays. Gunther Krichbaum,
législateur de la coalition d’Angela Merkel
et directeur du Comité des Affaires de l’Union
Européenne, compte bien entendu parmi ceux qui désireraient
voir l’Italie se débarrasser de son métal jaune. Le
Bundestag a proposé à l’Italie de vendre ses
réserves d’or dans le but de réduire sa dette, ce qui
sous-entend que l’Italie possède des réserves d’or
conséquentes. Une proposition identique avait autrefois
été faite à l’Allemagne, et avait
été reçue avec un refus des plus catégoriques.
Alors
que l’Italie possède des réserves d’or
substantielles, sa dette souveraine s’élève à 1,6
trillions d’euros, ce qui est une somme plus qu’incroyable. Voici
comment sont organisés les remboursements pour ces dix prochaines
années :
Voici
donc ce qu’il en est de sa dette, mais quelles quantités
d’or l’Italie possède-t-elle ?
L’Italie
possède 2701,9 tonnes d’or, ce qui représente l’une
des réserves les plus larges du monde. Si l’Italie vendait la
totalité de ces réserves à un prix de 1800 dollars
l’once, alors cette vente lui rapporterait 115,28 milliards
d’euros. Cette somme peut paraître impressionnante, mais elle
devient insignifiante lorsque comparée aux 1,6 trillions d’euros
que compte la dette du pays.
Les
intérêts sur obligations de l’Italie se chiffrent à
127 milliards d’euros pour ces trois prochaines années, et son
or vaut actuellement 115 milliards d’euros. Ainsi, la vente des
réserves d’or du pays ne peuvent même pas couvrir les
paiements des intérêts sur obligations jusqu’à
2015.
En
2012, l’Italie aura à rembourser plus de 167 milliards
d’euros, alors que la valeur de son or est tout juste supérieure
à 115 milliards d’euros. Cet or n’est donc pas non plus
suffisant pour repayer plus de 68,8% des obligations du pays sur la seule
année 2012.
Si
l’Italie vendait son or, cela lui permettrait de rembourser uniquement
7,14% de sa dette. Elle n’aurait ensuite plus d’or mais aurait
encore à rembourser 92,8% de sa dette.
Nous
nous devons donc de questionner la sagesse d’une telle transaction. De
par le passé, la banque d’Italie avait déjà fait
face à une telle proposition, et l’avait bien entendu
refusée.
Ces
propositions reviennent à chasser le milliard alors que le
problème se compte en trillions. C’est assez typique des Eurocrates,
dans le sens où leurs stratégies arrivent bien souvent trop
tard et sont bien souvent moindres en comparaison aux problèmes
qu’elles sont supposées pouvoir régler.
La
crise Européenne continue de ressembler à un train qui
déraille au ralenti. Il s’avèrera être un long
processus que de formuler une solution efficace qui puisse couvrir le
problème dans son ensemble, la voir approuvée puis ensuite mise
en place.
En
tant qu’investisseurs, nous nous tournons vers l’or et
l’argent physique, voire parfois vers ce que nous jugeons être
des options minières de qualité. Nous maintiendrons notre
stratégie, et demeureront ainsi insensibles aux actions de nos hommes
politiques.
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