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Les idéologues
européistes qui ont créé l’euro, pour
croyaient-ils à tort rendre irréversible leur projet
d’Europe fédérale, ne savaient pas qu’une monnaie supra-nationale introduite dans une zone à
l’évidence non optimale, puisque les États-membres qui
l’adoptent ont des économies nécessairement très
différentes voire divergentes, ne peut pas fonctionner si elle
n’est pas gagée sur un actif réel (comme l’or).
Étant donné que, par définition, ladite monnaie
fiduciaire de papier n’étant pas émise par un État-Nation
ne peut pas en cas de crise d’endettement être secourue par une
banque centrale nationale “captive” (non
indépendante) pouvant agir en cas de besoin comme préteur en
dernier ressort (comme cela se passe aux USA, au Japon, en Grande-Bretagne et
ailleurs). D’autant que, dans une telle construction, la banque
centrale supra-nationale (la BCE en
l’occurrence) doit nécessairement être
empêchée d’acheter les dettes des États-membres
comme de les monétiser, ainsi que ses propres statuts et les
traités européens l’ont prévu. Faute de quoi ce
serait finalement aux États-membres les plus riches (en
l’occurrence l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et quelques
autres) de payer les dettes publiques de tous ceux qui n’auraient aucun
scrupule à s’endetter toujours plus à l’abri du
“parapluie” ainsi constitué. Cette faille dans le
système de l’euro crée une crise systémique
étant donné que la BCE, en dépit de ses achats
déjà massifs illégaux de dettes publiques des
PIIGS, ne parvient pas à enrayer la hausse tout à fait normale
des taux d’intérêt sur les dettes desdits PIIGS, dont on
sait qu’elles ne seront jamais remboursées faute de croissance
économique suffisante. Toutes les constructions
d’ingénierie financière (comme le FESF, les euros-bonds
ou l’appel au FMI voire à d’autres États-Nations -
les BRIC- disposant d’importantes réserves de change pour
qu’ils financent l’endettement des PIIGS) peuvent apporter
quelques soulagements mais sont finalement destinées à
échouer.
Il est donc plus que temps
d’apporter à la crise une réponse systémique. Il
n’y en a que trois possibles:
1/passer à
l’euro-or en revalorisant fortement le
prix de ce métal, ce que l’on peut exclure étant
donné l’incompréhension générale dont
l’étalon-or fait hélas l’objet;
2/faire admettre à
l’Allemagne et aux Etats les plus riches de la zone euro de payer les
dettes passées et futures des PIIGS, ce que l’on peut exclure étant donné que cela
signifierait à terme leur ruine et celle de leurs contribuables;
3/démanteler la zone
euro c’est à dire organiser le défaut des PIIGS qui
reviendraient à leurs monnaies nationales, l’euro
n’étant conservé que par un tout petit groupe
d’États (dont
probablement la France serait exclue pour cause de perte imminente de son
triple A consécutive à son endettement massif), ce qui est
le plus probable puisque les intervenants sur les marchés ne
cesseront pas de faire monter les taux d’intérêt des pays
européens les plus endettés jusqu’à ce
qu’ils ne puissent plus se financer à des taux corrects tant que
le démantèlement précité n’aura pas lieu et
puisque l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et quelques autres
n’accepteront jamais que la BCE devienne préteur en dernier
ressort dans le contexte actuel. D’autant que, pour en arriver
à ce nouveau statut de la BCE, il faudrait modifier les traités
européens dans le sens de la constitution d’une Europe
fédérale, de la suppression des banques nationales qui
subsistent dans le SEBC actuel, de la mise en commun de toutes les réserves
(y compris de l’or) et obtenir le vote positif des populations (pas
seulement des parlements) des 17 voire des 27 Etats de l’UE, ce qui ne
pourrait pas se faire rapidement et qui très probablement
échouerait. Parce qu’un Super-État européen serait
totalement inefficace et parce que les peuples ont compris, à
l’aune du traitement anti-démocratique qu’ils subissent
actuellement, qu’ils n’ont rien à espérer de la
continuation du double échec de l’euro et de l’UE. A cet égard,
éliminer les dirigeants politiques élus en Grèce et en
Italie pour les remplacer par des technocrates, pro-consuls
de la BCE (qui siège Kaiserstrasse!) et de
Berlin, choisis parmi les dirigeants de Goldman Sachs constitue une action
totalitaire inadmissible que les peuples rejetteront tôt ou tard.
On peut donc avec une forte
probabilité prévoir que l’euro va continuer à
s’affaiblir (ce qui est dans l’intérêt de
l’économie des Etats de la zone euro), que des défauts
étatiques européens en cascade vont se produire, sans compter
les faillites bancaires qui leur seront associées. Ce qui augure mal
d’un rally de fin d’année des
marchés d’actions et même des matières
premières ou des métaux précieux exprimés en
dollar US puisque, par défaut et pour quelques temps encore, la
monnaie US devrait continuer à s’apprécier et que la
plupart des investisseurs ayant fait des pertes importantes cette
année (en particulier sur les actions et les obligations d’Etat
européennes) liquident leurs positions pour stopper
l’hémorragie et constituer du cash. Il n’y a que
l’or exprimé en euro qui puisse résister puis monter au
fur et à mesure de la baisse de cette monnaie et du
démantèlement de cette zone, étant donné que
l’or monte dans la monnaie dans laquelle il est exprimé lorsque
celle-ci baisse (et réciproquement).
On notera, enfin, que mettre
en place dans la zone euro un mécanisme instituant la BCE comme
prêteur en dernier ressort, comme le réclament les
européistes keynésiens, ne serait pas un progrès mais
une nouvelle fuite en avant vers plus de chaos monétaire et
d’inflation puisque les Quantitative Easing
aux USA, au Japon et en Grande-Bretagne ont échoué à
faire repartir l’activité économique et n’ont fait
que créer des bulles artificielles inflationnistes successives de
l’immobilier et des actifs financiers périodiquement
destinées à s’effondrer, tout en pourrissant les bilans
de leurs banques centrales et en accroissant l’endettement de leurs
Etats ainsi que le chômage de masse de leurs populations dont le
pouvoir d’achat a baissé. Assurément un beau résultat!
Draghi ne doit pas agir comme “hélicoptère
Bernanke” en jetant des milliers de milliards
par les fenêtres qui ne servent qu’à maintenir un peu plus
longtemps hors de l’eau les grandes banques privées en faillite
qui de toutes façons n’échapperont pas pour la plupart
d’entre elles à leur liquidation finale ou pire à leur
nationalisation. Ce n’est pas uniquement le système
monétaire européen qui menace de s’écrouler; mais
aussi l’ensemble du système monétaire international, tant
que l’on n’admettra pas qu’il faut impérativement
enlever aux pouvoirs publics (Etats et/ou banques centrales) le pouvoir de
création monétaire pour la gager sur (et en limiter
automatiquement la production au moyen d’) un étalon dont le
prix le plus stable possible serait fixé de concert par la plupart des
grands Etats. Imprimer à tout-va de la fausse monnaie, sans
entreprendre aucune réforme structurelle décisive ni mettre fin
aux mécanismes inadaptés, n’a jamais créé
de croissance ni enrichi personne. Sauf à court terme quelques
manipulateurs bien informés en mesure de tirer parti des
asymétries résultant du fait que les prix de la plupart des
biens sont faussés par le laxisme monétaire et les
interventions arbitraires constantes des pouvoirs publics avec lesquels ils
sont en relation. On rappellera, enfin, que si beaucoup d’États
sont surendettés, c’est bien sûr du fait de leur mauvaise
gestion mais aussi parce qu’ils ont bêtement financé le
sauvetage des grandes banques privées supposées “too big to fail”
alors que, étant déjà endettés jusqu’au
coup, ils n’en n’avaient pas les moyens financiers. Le moment
est venu de laisser tomber en faillite les grandes banques privées non
viables et les Etats surendettés sans recourir à de nouveaux
artifices. Ce sera douloureux mais c’est le prix à payer pour
assainir la situation.
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http://blog.turgot.org/index.php?post/La-d%C3...E2%80%99en-fout
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http://online.wsj.com/article/SB1000142405..._LEFTTopStories
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http://www.moneynews.com/FinanceNews/Me...11/17/id/418434
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http://www.lemonde.fr/europe/article...#ens_id=1603680
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http://fr.finance.yahoo.com/news/...723537.html?x=0
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http://www.bloomberg.com/news/...-euro-debt.html
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http://www.businessweek.com...ublic-debt.html
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Pour le moment, tout est
orienté à la baisse (euro, actions, métaux,
pétrole, etc.) sauf le dollar US (et l’or exprimé en
euros qui ne devrait pas baisser notablement) parce que les investisseurs
liquident leurs actifs pour constituer du cash alors que le krach boursier menace
et que les liquidités manquent pour pousser lesdits actifs plus haut.
Si l’euro/dollar US ne remonte pas à court terme, l’or et
l’argent-métal exprimés en USD pourraient baisser vers
1.600 et 26, niveaux auxquels ils constitueraient à nouveau des
opportunités d’achat, la volatilité actuelle étant
évidemment favorable à notre Fonds Fuchs Long+Short
sur les métaux précieux qui peut gagner tant à la hausse
qu’à la baisse.
Pierre
Leconte
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