Un de
mes articles récemment publié était consacré
à la masse monétaire réelle des Etats-Unis. Il
semblerait en effet que cette dernière augmente désormais
à un rythme hyperbolique. La différence entre les termes
hyperbolique et exponentiel étant qu’un taux de croissance
hyperbolique augmente dans le temps, à l’opposé d’un
taux de croissance exponentiel. La croissance hyperbolique de la masse
monétaire prend fin avec l’hyperinflation, tandis que la
croissance exponentielle de la masse monétaire peut
s’étendre à l’infini. L’état actuel de
la masse monétaire réelle et du prix de l’or en dollar
laisse entendre qu’une hyperinflation est proche. Cet article explique
pourquoi :
Il
existe cinq mécanismes apocalyptiques capables
d’accélérer la croissance de la masse
monétaire : le déficit budgétaire du gouvernement,
le piège de la dette, la condition financière des banques, les
politiques économiques Keynésiennes, ainsi que les lois
arithmétiques.
1.
Le gouvernement des Etats-Unis collecte seulement
55 centimes de taxes pour chaque dollar qu’il dépense. Il lance
généralement une reprise économique en réduisant
les aides sociales et augmentant ses recettes fiscales. Cette manière
de procéder est de moins en moins appliquée, dans la mesure
où les analystes sont aujourd’hui de plus en plus nombreux
à déconseiller toute réduction des dépenses
gouvernementales.
2.
Le piège de la dette du gouvernement des
Etats-Unis est dissimulé par des taux d’intérêt très
bas. La seule raison pour laquelle ces taux ne sont pas plus
élevés est que la Fed continue de poursuivre une politique de
taux d’intérêt ‘zéro’. Cependant, aussi
sûrement que la pénombre finit toujours par laisser place
à l’aube, une inflation monétaire finira par
découler de l’inflation des prix, ne laissant d’autre
choix à la Fed que d’augmenter les taux
d’intérêts afin de favoriser la reprise. La crise des taux
d’intérêt ne fera qu’accentuer le déficit
budgétaire, qui sera financé, directement ou indirectement, par
de nouvelles politiques d’expansion monétaire.
3.
Les bilans des banques sont bien pires
qu’ils n’en ont l’air, du fait des pertes - difficilement
décelables - générées par certains actifs et
prêts, ou encore de la dépréciation de leur propre dette.
La dépréciation de leurs collatéraux sur
l’immobilier excède très certainement à elle seule
les 1.400 milliards de dollars que représentent les capitaux bancaires.
Les banques commerciales américaines sont en banqueroute collective.
Pour survivre, elles n’auront d’autre alternative que de
réduire leur exposition au risque en limitant leurs prêts, tout
en continuant de recevoir le support de la Fed.
4.
Les économistes Keynésiens,
conscients des difficultés dans lesquelles se trouvent les banques,
sont terrifiés par l’idée d’un resserrement du
crédit bancaire. Pour cette raison, la théorie
macroéconomique encourage fortement le rachat d’une
récession déflationniste par l’expansion
monétaire.
5.
Dans le même temps que le pouvoir
d’achat du dollar s’effondre, ce qui n’est autre que la
conséquence directe d’une politique d’expansion
monétaire, de nouveaux dollars sont imprimés afin de couvrir
les nouvelles dépenses gouvernementales. L’inflation se traduit alors
par une augmentation des prix.
L’impression
monétaire continuera d’accélérer, permettant au
gouvernement d’acheter du temps plutôt que de faire face aux
conséquences de son défaut, de l’endettement du secteur
privé, et de la banqueroute du système bancaire. Les
Keynésiens sont conscients des dangers qu’ils encourent, mais ne
voient pas d’autres solutions que l’impression monétaire
pour faire face à ces problèmes. Les monétaristes des
banques centrales se montrent hésitants, déchirés entre
les inquiétudes des Keynésiennes face à la
déflation et la peur de pousser l’expansion monétaire
trop loin.
L’Histoire
de l’expansion monétaire nous prouve qu’une fois la phase
hyperbolique atteinte, il devient impossible de faire machine arrière.
Certains analystes ont déjà tourné à a dérision
le ridicule des banques centrales et des économistes en temps
d’hyperinflation, comme par exemple en Allemagne sous la
République de Weimar, en Argentine, ou au Zimbabwe. La
vérité, c’est que lorsque l’hyperinflation devient
visible, elle a depuis longtemps atteint un point de non-retour sur la
sphère monétaire.
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