Même
les théoriciens du marché haussier, lorsqu’ils observent
le marché de l’or, ont tendance à devenir de plus en plus
baissiers.
‘La
situation a l’air d’avoir atteint un point de non-retour. Notre
désespoir est à son comble’, reconnaît Nick Moore,
directeur de recherche à Royal Bank of Scotland, à Londres. Il
réduisait déjà les prévisions à la hausse
de la banque en janvier 2012 pour tous les métaux excepté l'or.
‘Les
raisons pour lesquelles certaines personnes continuaient encore de se montrer
positives quant au marché de l’or ont aujourd’hui
été neutralisées’. Le destin du prix de l’or
serait-il donc l’effondrement ? Je ne crois pas.
‘L’or
peut désormais se stabiliser à la baisse’, déclarait récemment Moore lors d'un entretien
avec Bloomberg.
‘L’or
est-il désormais le jeu contraire ?’, se demandait Geoff Candy,
répondant lui-même à sa question en notant que les
analyses les plus récentes font mention de plus en plus de signaux
d’alarme pour le moins pessimistes concernant le prix de
l'or.
‘Le
danger avec l’or est que son consensus haussier puisse
aujourd’hui être bien plus élevé que ce qu’il
a été au cours de ces deux à trois dernières
décennies’, déclarait récemment l’ancien
trader de métaux précieux Nigel Farage
lors d’un entretien avec Eric King.
Les marchés font tout ce qu’ils peuvent pour ruiner les
investisseurs, et ‘la position à la vente des
spéculateurs à court terme sur le marché de l’or
est bien trop importante’. Selon Farage, les
perspectives ne sont cependant pas si mauvaises.
‘N’oublions
pas qu’étant donné la manière dont est construit
le marché, il puisse parfois faire preuve de certains
défauts’.
Je
n’arrive plus à suivre. Les gens pensent-ils réellement
que le marché haussier de l’or soit mort ?
‘Il y
a dix ans de cela, l’or n’était pas détenu par les
investisseurs au détail, mais par les banques centrales’,
indiquait le gestionnaire de fonds Britannique Armstrong Investment lors d’un entretien au sujet de la demande en or
des ménages indiens. ‘Sa performance, ses retours
indépendants des autres classes d’actifs, et
l’accessibilité des ETF ont poussé de nombreux
investisseurs à investir sur le métal jaune’. Dylan Grice, stratégiste de SocGen,
déclarait également que ‘l’or n’est plus
l’actif incompris et évité qu’il était il y
a dix ans. Ne pensez-vous pas qu’aujourd’hui, de meilleures
opportunités puissent être trouvées en dehors du
marché de l’or ?’.
Encore une
fois, ces deux analyses prouvent qu’il est préférable de
conserver son or plutôt que de s’en débarrasser ou
d’adopter une position à découvert – une
catastrophe de taille menace toujours le système financier Occidental.
Selon Armstrong, ‘il est préférable de continuer
d’allouer une partie de son portefeuille d’investissement
à l’or’.
‘Cependant,
les investisseurs ne devraient pas observer l’or comme étant un
actif sans risque inhérent’, dans la mesure où sa
corrélation avec les capitaux – la manière dont sont prix
est corrélé (ou non) au prix des actions – n’a
cessé de présenter des risques depuis que les prix des actions
ont connu une importante chute en 2009.
‘Sur
le long terme’, disait Armstrong, ‘l’or demeure un
excellent actif de diversification de portefeuille – offrant des
retours positifs sans aucune corrélation avec les autres classes
d’actifs. Il n’en est pas moins qu’au cours de ces trois
dernières années, le prix de l’or a
présenté une corrélation de 0,8 avec le
S&P500’.
Aujourd’hui,
le prix de l’or et le marché des actions américaines
présenteraient une corrélation de +1 si ils continuaient
d’évoluer en parallèle l’un à l’autre.
En revanche, s’ils se déplaçaient de manière
opposée, leur corrélation serait de -1. Une corrélation
de 0,8 sur trois ans n’indique donc pas que le prix de l’or ait
perdu sa capacité d’amortir les risques, simplement après
avoir augmenté dans le même temps que les actions et
menaçant désormais de chuter alors que les actions semblent
perdre de leur attrait.
Jetez
à nouveau un œil au graphique. Alors que cette corrélation
de 0,8 sur trois ans semble maintenant se maintenir depuis sept mois, elle a
été brisée pour une période de 33 mois entre 2005
et 2008, ainsi que durant neuf mois en 1987, et onze mois en 1980.
Ce qui
importe réellement, ce sont les fluctuations. Depuis que le prix de
l’or a commencé à flotter librement dans les
années 1960, il s’est déplacé dans le même
sens que les actions la moitié du temps. L’autre moitié
du temps, il s’est déplacé dans la direction
opposée. L’or est un important actif de diversification. Sa
corrélation avec le marché des actions n’est ni positive
ni négative, simplement sans importance.
Comme
le dirait un statisticien, la corrélation sur 12 mois entre le prix de
l’or en dollars et le S&P500 a été de 0,04.
C’est un chiffre très proche de zéro. Sur le long terme,
l’or et les actions sont très peu liés. Leur
corrélation pourrait être très importante
aujourd’hui et s’inverser demain. Cela ne prouve rien. Si vous
décidez d’investir sur l’or sur le long terme plutôt
que de vous demander s’il est temps que vous sortiez du marché
de l’or à chaque fois que la corrélation du métal
jaune avec les actions se modifie, vous n’avez pas à vous
inquiéter.
|