|
Première partie
Il
est dommage que Bush, lorsqu’il était président, ait fait
une telle affaire du Mal. Il en a discrédité le concept. Il a
persuadé son petit peuple que le Mal n’existait que très
loin de ses propres frontières, en Corée du Nord, en Irak et en
Iran – qui ne sont en réalité que des ennemis choisis de
manière arbitraire par les Etats-Unis. Bush a banalisé le
concept du Mal jusqu’au point de le rendre banal, dans le même
temps que le Mal, le vrai, s’installait dans son environnement
immédiat. Cet idiot a même manqué de réaliser
qu’il avait fertilisé lui-même ce Mal en tournant les
Etats-Unis en état-police après les attentats du 11 septembre.
A
mon humble avis, la situation est désormais hors de contrôle.
Les Etats-Unis traversent une dépression majeure et sont à
l’orée d’un chaos financier et d’un effondrement du
dollar. Les sociopathes du gouvernement réagiront à cela en
renforçant l’état-policier et en déclarant une
guerre à l’étranger. Je pense que le futur des Etats-Unis
est extrêmement prévisible. Les sociopathes sont des gens
très prévisibles.
Voici
sept caractéristiques qui me viennent à l’esprit et qui
peuvent définir un sociopathe, bien que je sois persuadé que
cette liste puisse être élargie :
- Les
sociopathes n’ont pas de conscience et ne ressentent pas de
remords lorsqu’ils font du mal aux autres. En revanche, ils se
font une joie de prétendre le contraire.
- Les
sociopathes placent leurs désirs personnels à un niveau
totalement différent de ceux des autres. Leurs désirs sont
incommensurables. Ils sont persuadés que la fin justifie les moyens.
Et là encore, ils se font une joie de prétendre le
contraire.
- Les
sociopathes se considèrent supérieurs aux autres, dans la
mesure où ils ne ressentent aucune émotion et n’ont
aucun sens éthique – ils sont au-dessus de tout
çà. Ils sont arrogants, et prétendent ne pas
l’être.
- Les
sociopathes refusent de faire face à leurs responsabilités
lorsque les choses tournent mal. Vous n’en tirerez jamais
d’excuses sincères.
- Les
sociopathes ont une notion très étrange de la
propriété privée. Ce qui est à eux est
à eux, et ce qui est à vous est également à
eux. Ils défendent donc l’inflation et les taxes comme
étant de bonnes choses.
- Les
sociopathes s’en prennent généralement aux mauvaises
personnes. S’ils perdent leur portefeuille, ils battent leur
chien. Si des avions s’écrasent dans des immeubles, ils
attaquent l’Afghanistan.
- Les
sociopathes aiment diffuser des rumeurs destructrices et falsifient
toutes formes d’informations afin de s’en prendre aux
autres.
Ils
sont des menteurs chroniques, enthousiastes et très convaincants. Ils
croient généralement en leurs propres mensonges, et ne sont de
ce fait pas faciles à repérer, dans la mesure où les
gens normaux tendent à penser que les autres leurs disent la vérité.
Ils ne portent que très rarement une moustache en guidon comme Snidely Whiplash, et cultivent
un réseau social qui leur permet d’éviter les suspicions.
Vous pouvez compter sur eux pour rester très ‘politiquement
corrects’ en public. Comment un homme du Congrès ou un
sénateur pourrait-il supporter des associations caritatives et
être une mauvaise personne ? Ils font tout ce qui est en leur
pouvoir pour déguiser ce qu’ils sont vraiment, et cela ne les
dérange pas.
Les
élites politiques sont essentiellement des sociopathes. Ils ne sont
pas seulement des êtres humains anormaux. Ils sont à peine
humains. Ils sont une sous-espèce séparée du reste de
l’Humanité, différenciée par ses qualités
psychologiques particulières. Il est aussi facile pour un être
humain normal de tomber en accord spirituel avec eux que de s’accoupler
avec un homme de Neandertal : c’est possible, mais il ne pourrait
en ressortir rien de bon.
Cela
devient un problème de taille à mesure qu’une
société se politise. En temps normal, les sociopathes tendent
à paraître comme tout le monde. Ils commettront peut-être
des crimes lorsqu’ils se penseront en sécurité, mais la
société ne leur permet pas plus. Cependant, lorsque le
gouvernement, plutôt que de protéger ses citoyens face à la
force, utilise la force pour imposer ses lois et taxes, ces liens sociaux
s’effilochent. Le regard des autres, la pression de groupe, la morale,
et toutes qualités propres à une société saine,
sont remplacées par des régulations policées et
financées par la taxation. Les sociopathes sont sensibles à ces
changements. Ils commencent alors à intégrer la bureaucratie et
les agences régulatrices du gouvernement, et sont payés pour
faire ce qu’ils ont toujours rêvé de faire.
C’est
très simple. Les gens peuvent interagir de deux manières :
volontairement, ou sous la contrainte. Le gouvernement est une forme pure et
simple de contrainte, et les sociopathes sont attirés par son pouvoir
et par sa force.
Une
grande majorité des Américains acceptera la situation pour deux
raisons : premièrement, ils ne disposent pas d’ancre philosophique
pouvant leur permettre de ne pas être propulsés contre les
rochers. Ils ne disposent plus de croyance commune, et la plupart de leurs
opinions – ‘Nous avons besoin d’une sécurité
sociale renforcée’, ‘nos troupes doivent combattre le Mal
chez lui avant que nous n’ayons à le combattre chez nous’,
‘Les riches doivent payer plus’… - ne sont que des opinions
réactionnaires. Deuxièmement, les Etats-Unis sont
aujourd’hui une nation trop confortable, une nation de consommateurs
trop nourris, heureuse de son statu quo mais n’étant pas
prête à remettre en question sa viabilité.
Il
est insensé de radoter au sujet de la Nation de la Liberté dans
le même temps que les émissions de
télé-réalité et les émeutes à Walmart sont plus proches du monde réel. Une grande
majorité d’Américains est, bien entendu, à
l’origine de ce pourrissement – les candidats à
l’élection présidentielle dépensent des millions
afin de mener campagne et d’établir des sondages pour ensuite
leur régurgiter ce qu’ils veulent entendre. Un pays est en
déclin aussitôt qu’il se met à penser qu’un
niveau de vie élevé doit être la norme et que tout le
monde dit avoir accès aux mêmes biens, dans le même temps
qu’une poignée de fortunés s’assemblent afin de
soustraire par la force leurs richesses aux plus faibles. Le lobbying et la
taxation n’ont jamais été en mesure de remplacer
l’innovation et la production.
Il
était intéressant d’entendre Mitt
Romney, candidat aux élections présidentielles, parler
récemment des classes modeste, moyenne et supérieure. Romney ne
vaut pas beaucoup mieux que son prédécesseur John McCain. Il a
néanmoins raison sur un point : la pauvreté. 50 millions
de personnes ont accès à Medicaid, et 46 millions
reçoivent, en plus d’autres formes d’aides, des coupons
repas. Il a également raison lorsqu’il parle des riches :
il n’est pas nécessaire de s’en soucier pour le moment
– du moins pas tant qu’une révolution n’aura pas
fait son apparition. Il dit se faire du souci pour a classe moyenne, mais ne
prévoit pas de lui venir en aide. Il a raison de dire que le
problème provient de la classe moyenne. Il ne parvient simplement pas
à mettre le doigt dessus.
A suivre
|
|