Nous savons
tous que le terme ‘fasciste’ a une connotation péjorative,
et que toute personne l’utilise pour décrire un système
politique envers lequel elle ressent de l’aversion. Personne
n’oserait jamais se lever et déclarer ‘Je suis fasciste,
et je pense que le fascisme est le meilleur système social et
économique qui soit’.
En revanche,
je suis persuadé que si une majorité d’hommes politiques,
d’intellectuels et d’activistes politiques étaient
forcés d’être honnêtes ne serait-ce que
l’espace d’un instant, ce sont là exactement les mots que
nous les entendrions prononcer.
Le fascisme
est un système de gouvernement qui cartelise le secteur privé,
centralise l’économie en vue de dominer les producteurs,
renforce l’Etat-policier pour maintenir l’ordre, abolit les
droits et libertés fondamentales des individus, et fait du pouvoir
exécutif le maître ultime de la société.
C’est
là la description parfaite de la politique telle qu’elle est
aujourd’hui menée aux Etats-Unis. Et c’est
également vrai pour l’Europe. Le fascisme est tellement
imbriqué dans notre vie de tous les jours que nous n’y
prêtons même plus attention.
Il est vrai
que le fascisme n’ait pas de corps théorique global. Il
n’existe aucun grand théoricien du fascisme, tel que Karl Marx
pour le communisme par exemple. Il n’en est pas moins que le fascisme
est un système politique, économique et social réel et
clairement identifié. Il possède son propre modèle de
gestion sociale et économique, et représente une menace bien
plus importante que le socialisme pour une civilisation.
Ses
caractéristiques font aujourd’hui tellement partie de notre vie
– et ce depuis si longtemps – qu’elles nous sont devenues
quasiment invisibles.
Ce fascisme
invisible est notre assassin silencieux. Il lie au marché libre un
Etat violent et puissant, et en canalise la productivité et le capital
tel un parasite mortel sur son hôte. C’est pourquoi les Etats
fascistes sont souvent appelés Economies Vampires. Ils sucent la vie
hors du corps économique d’une nation, la menant vers une mort
lente mais certaine.
Personne
n’oserait jamais se lever et déclarer ‘Je suis fasciste,
et je pense que le fascisme est le meilleur système social et
économique qui soit’
Permettez-moi
d’illustrer mes propos :
Le
déclin
Le recensement
américain a fait apparaitre que le niveau de pauvreté est
aujourd’hui à son plus haut niveau depuis depuis 20 ans.
La plupart des
gens se contentent de lire ce genre d’informations puis de les oublier,
probablement pour de bonnes raisons. Les pauvres d’aujourd’hui ne
sont, si on les compare avec le standard historique de pauvreté, pas
pauvres. Ils ont des téléphones portables, des écrans
télé, des voitures, de la nourriture, et même des
revenus. Il n’existe plus de classe sociale pouvant être
qualifiée de pauvre. Les gens entrent et sortent de la pauvreté
et ce, peu importe leur âge. Aux Etats-Unis, des que les hommes
politiques se mettent à parler des pauvres, tout le monde sait ce
qu’il est supposé faire : tendre son portefeuille au
gouvernement.
Enterrée
dans les rapports du recensement se cache en revanche une information
à la signification bien plus profonde : le revenu médian
des ménages en termes réels.
Ce que cette
nouvelle donnée révèle est pour le moins
dévastateur. Depuis 1999, le revenu médian des ménages a
diminué de 7,1%. Il est quasiment identique à celui de 1989, et
n’a que très peu augmenté depuis l’abandon de
l’étalon or en 1973. La machine génératrice de
richesse qu’était autrefois les Etats-Unis semble
être tombée en panne.
L’espérance
de vie a cessé de s’allonger, et le modèle fasciste a
tué ce qui était autrefois appelé le Rêve
Américain. La réalité est bien pire que ce que nous
laissent transparaître les données statistiques. Afin de
calculer le revenu total d’un ménage, il vous faut calculer de
combien de revenus il dispose. Au lendemain de la seconde guerre mondiale,
les ménages au revenu unique étaient la norme. Puis le
dollar fut détruit, entraînant avec lui l’épargne
des Américains et la base de capital des Etats-Unis.
C’est
à ce moment-là que les ménages ont commencé
à éprouver des difficultés financières.
L’année 1985 marqua le point de non-retour. Cette
année-là, il devint la norme pour les ménages
américains que les deux époux travaillent pour assurer la
subsistance du ménage. Les mères durent commencer à
travailler afin de participer aux finances de leur famille.
Les
intellectuels de l’époque ont acclamé cette nouvelle
donne en la qualifiant de libération. La cause réelle à
la généralisation du travail des femmes a été la
dévaluation du dollar et de l’épargne.
Les
données du recensement ne suffisent pas à déterminer
tout cela. Il est également nécessaire d’observer
l’évolution des données démographiques pour
s’en rendre compte.
L’important
changement démographique a offert aux Américains 20
années supplémentaires de prospérité apparente,
bien que le terme de changement démographique me dérange un
peu, les gens n’ayant pas eu d’autre choix que de faire ainsi.
S’ils voulaient continuer de vivre le Rêve Américain, les
ménages devaient assurer plus d’une source de revenus
principale.
Cet important
changement n’était cependant autre qu’une forme de calme
avant la tempête. Il permit aux Etats-Unis de voir son économie
augmenter pendant quelques 20 années avant que la tendance
n’évolue à nouveau à la baisse. Elle n’a
cessé de décroître au cours de cette dernière
décennie. Le revenu médian des ménages n’est
aujourd’hui que très peu supérieur à celui de
l’époque où Nixon détruisait le dollar et imposait
des contrôles de prix, et où le modèle parasite
d’Etat Providence devenait universel.
Oui,
c’est une forme de fascisme, et nous en payons aujourd’hui le
prix. Notre rêve est en train d’être détruit.
Les
débats réformistes lancés par les hommes de Washington,
qu’ils soient Républicains ou Démocrates, ont des allures
de mauvaise blague. Ils ne parlent que de petits changements, de petites
réductions de dépenses sur dix ans… Ce qu’ils font
n’est autre que du son blanc. Rien de tout cela ne nous aidera à
régler le problème, loin de là.
Le
problème auquel nous faisons face aujourd’hui est bien plus
fondamental que cela : il réside en l’existence de 10.000
agences régulatrices, en l’idée que nous devons payer
l’Etat pour nous voir offrir le privilège de travailler, en le
fait que le gouvernement soit le seul maître de l’ordre
économique capitaliste. En clair, notre problème est la notion
d’Etat-total. Tant qu’il existera, notre souffrance et le
déclin de notre économie ne prendront pas fin.
A
suivre
|