La tyrannie de l’assurance des dépôts
bancaires pousse de plus en plus de jeunes à hair
le marché…
Pourquoi les jeunes ne
protestent-ils pas contre les plans de sauvetage ?
Les jeunes adultes
sont traditionnellement les premiers à protester contre les
injustices, mais demeurent étrangement calmes quand il en vient
à parler des problèmes financiers. Seuls très peu
d’entre eux semblent capables de lire entre les lignes et de se rendre
compte que les plans de sauvetage ne font qu’aggraver leur situation.
#1. L’économie Britannique est actuellement dans
une situation de sauvetage permanent. Après avoir fini de
dépenser tout l’argent qu’il lève, le gouvernement
imprime 15 livres de nouvelle monnaie par travailleur et par jour,
qu’il injecte ensuite dans l’économie en tant que revenus
du secteur public. Chaque jour, la quantité de monnaie papier en
circulation au sein de notre économie augmente de 300 millions de
livres, et il en va de même pour la dette de notre gouvernement. Si les
robinets étaient fermés, nous nous enfoncerions dans la
dépression et la plupart de nos banques fermeraient leurs portes dans
un tourbillon de défauts et d’effondrement de prix
d’actifs. Cela peut sembler être une mauvaise chose aussi bien
qu’une bonne. L’avis que vous en avez dépend uniquement du
fait que vous possédiez ou non certains de ces actifs.
#2. Ce torrent de monnaie injecté chaque jour dans
l’économie sert à prévenir un effondrement, du
moins pour le moment. Il circule pendant un temps, stimulant quelque peu la
demande avant de s’endormir dans le compte en banque d’un
accumulateur de richesses ou d’un autre – qu’il soit un
individu ou une société. La raison à cela est
qu’il n’a nulle part d’autre où aller.
#3. Il y a plusieurs années, avant que ne commence cette
incessante impression monétaire, les banques disposaient de bien moins
d’argent disponible à l’investissement. Elles faisaient
plus attention de ne pas le prêter à n’importe qui, et recherchaient
les points de ventes les plus productifs et les moins coûteux. Elles
recherchaient des personnes de talent, ambitieuses, ayant une carrière
assez longue devant eux pour pouvoir rembourser leur dette – et ce avec
intérêt. Le crédit était toujours
redistribué vers les proto-entrepreneurs qui à leur tour
créaient une nouvelle génération d’entreprises.
#4. Mais, du fait que le robinet monétaire est
maintenant ouvert en permanence, cette sélection naturelle favorise
des entrepreneurs bien moins productifs – comme par exemple les
promoteurs immobiliers – qui utilisent de l’argent pour
acquérir des actifs non-rentables avant de laisser quelqu’un
d’autre se charger de produire quelque chose. Le miracle de la rente
passive a toujours poussé les gens à chercher à
accroître leur capital. Mais autrefois, ce jeu était bien plus
risqué, dans la mesure où les forces des marchés avaient
tendance à contrôler les prix grâce à
d’importantes corrections périodiques. Autrefois, 300 millions
de nouvelles livres n’atterrissaient pas chaque jour entre les mains
des accumulateurs de richesses, et ne faisaient pas grimper la valeur de
leurs actifs.
#5. Les corrections régulières de prix et les
liquidations des preneurs de risques et de leurs banques permettaient
à redistribuer du capital hors de la portée des chercheurs de
rentes, offrant ainsi une opportunité aux plus productifs. C’est
ainsi que fonctionnait le marché, il se régulait lui-même
et oscillait en faveur des jeunes et des plus productifs, et non en faveur
des riches et des non-productifs. Il maintenait le prix des actifs à
des niveaux qui permettait aux gens d’acheter à des prix
raisonnables, et grâce à des prêts raisonnables. Il ne
s’agissait pas d’une mauvaise réallocation de capital, et
aucune règle n’était requise.
#6. Un tournant politique a ensuite donné naissance
à une idée plutôt séduisante – les
déposants ‘innocents’ ne devraient jamais perdre
d’argent. Cela signifie que les banques devraient être soutenues
par le gouvernement, et ce peu importe la manière dont elles
choisissent leurs emprunteurs.
#7. Ce système est – comme toute autre forme de
protection gouvernementale – superficiellement attirant. Il n’en
est pas moins qu’il représente une très mauvaise nouvelle
pour la jeunesse. En effet, il ne permet pas aux prix des actifs de chuter,
notamment les prix de l’immobilier. Ainsi, les mauvaises
décisions de prêt prises par les banquiers ne sont jamais
exposées à l’insolvabilité, le marché
n’est jamais régulé par les liquidations, et les jeunes
ne bénéficient plus de réallocations de capital. Le
crédit n’est plus disponible qu’aux personnes disposant du plus grand nombre
d’actifs, et l’écart entre riches et pauvres ne fait que
s’accroître.
#8. Aujourd’hui, à trente ou quarante ans, vous
êtes coincé dans votre rôle salarial et devez payer un
loyer en hausse constante. Du fait de cette nouvelle richesse indestructible,
les magasins et usines qui disposaient auparavant d’une valeur de
capital correspondant à 1000 journées de travail en coûtent
aujourd’hui 4000. Cette multiplication par 4 transforme un risque
sensible pour l’acheteur en un risque important pour l’acheteur
ainsi que pour sa banque. Il n’est donc pas surprenant de constater que
la plupart des jeunes d’aujourd’hui aperçoivent le
marché comme étant leur ennemi.
#9. Le cancer dont souffrent les banques se développe exactement
comme celui dont souffrent les entreprises nationalisées. Elles ne
sont plus des intermédiaires efficaces pour le capital parce
qu’elles l’empruntent à 1% et le distribuent à 8%.
Elles ont perdu toute forme d’efficacité. Elles sont
désormais supportées par le gouvernement et fournissent –
tout comme les gouvernements corrompus – des services de plus en plus
politisés dans le même temps qu’elles redistribuent
l’intégralité du bénéfice obtenu par le
gouvernement à leurs propres employés. Cette glissade vers une
bureaucratie cupide pousse le gouvernement à intervenir encore et
encore, afin de tenter de contenir le monstre qu’il
a lui-même créé, et à encourager les banques
à prêter pour des raisons politiques plus que commerciales.
Alors que le
crédit était autrefois en mesure de circuler normalement vers
ceux ayant les projets les plus créatifs et les plus productifs, le
gouvernement mandate aujourd’hui la distribution de crédits
dérisoires à des emprunteurs certes politiquement correct mais
insolvables. Nos banquiers passent aujourd’hui leur temps à
approuver sans discuter des prêts de 2000 livres à des
diplômés d’université qui devraient à priori
être jugés comme ‘à risque’, mais dont la compétence
à remplir des formulaires les rend aptes à recevoir un
prêt sans souffrir de discrimination.
L’intervention
du gouvernement a supprimé le coût du crédit,
augmenté le prix des actifs, et redirigé toujours plus de
crédit vers les plus riches. Elle a fait une moquerie de ce qui
était autrefois le marché du crédit. Les marchés
ne s’autorégulent plus, ils sont régulés par les
gouvernements qui y fixent l’offre et les prix. La liberté de
choix sur le marché n’est plus de rigueur, puisque les
interventions passées ont peu à peu empêché la
liberté de choix d’appliquer sa magie régulatoire.
Les gouvernements blâment le marché plutôt que leurs
propres manipulations, et y interviennent sans cesse dans un effort perdu de
contenir le monstre qu’ils ont créé. Leurs interventions
n’ont cependant fait que rendre ce monstre plus horrible et mieux
nourri qu’il ne l’était déjà.
Ne serait-il pas
merveilleux que d’entendre la nouvelle génération
demander au marché de recommencer à fonctionner
correctement ? Ne serait-il pas merveilleux de voir quelques millions de
personnes âgées de moins de trente ans comprendre le fait que le
marché, bien loin d’être là pour les oppresser, est
de loin la meilleure méthode qui leur soit donnée pour
retrouver démocratie, liberté et avancement individuel comme
collectif ?
Une dizaine de fois
par jour, chacun d’entre nous choisit la manière dont
déployer ses ressources personnelles. En Angleterre, le marché
pourrait donc faire l’objet d’un demi-milliard de votes
quotidiens de la part de 50 millions de personnes. Nos votes
économiques favorisent ce dont nous approuvons et mettent à
l’écart ce que nous désapprouvons. C’est ainsi que
nous protégeons et promouvons nos minorités, en autorisant un
petit nombre à être soutenu par un groupe de pression
enthousiaste. C’est ce mécanisme de marché qui supporte
la spécialisation, la diversité, le choix, la liberté,
et – n’oublions pas ce point – l’efficacité.
Le gouvernement ne peut simplement pas en faire autant.
En revanche, il a
parfaitement les moyens d’entraver le marché.
Chaque livre
d’impôts que vous donnez au gouvernement est redirigée
vers une intervention d’Etat qui n’aura jamais été
soumise à votre approbation. Si vous appartenez à la classe
moyenne, la moitié de vos revenus vous sont déjà pris
pour être injectés dans le financement de projets
gouvernementaux. Vous êtes réduits à subsister, parce
qu’il vous est impossible d’épargner. Vous ne pouvez ni
accumuler du capital ni rediriger votre monnaie dans votre propre
intérêt. Votre gouvernement vous prend votre argent et
l’utilise à sa propre guise.
Le gouvernement a pris
la responsabilité des groupes extra-scolaires, qui disposent
aujourd’hui de trop d’employés et sont à
moitié vides. C’est le parfait exemple d’un mauvais
financement que le marché ne peut décider de réallouer
vers un secteur qui en aurait plus besoin.
Les terrains de sport
les plus proches sont situés en moyenne à 6 kilomètres
des habitations, ayant été construits par des bureaucrates ne
pratiquant aucun sport dans des quartiers trop pauvres pour supporter quelque
emploi que ce soit et où les salaires sont bien en-deçà
du coût de la vie. C’est pourquoi, plutôt que de proposer
des services peu chers, ces quartiers sont devenus des déserts en
termes d’emplois et ne suscitent plus aucune demande.
Dans ces quartiers,
les pubs ferment leurs portes les uns après les autres. Le
gouvernement taxe une entreprise cinq fois plus qu’une résidence
privée – en partie parce qu’un pub ne dispose pas du
droite de vote. Le marché, quant à lui, aurait autrefois
comptabilisé le vote du pub, parce que sa demande allouait
automatiquement des ressources à des biens permettant de servir
l’entreprise, comme par exemple les employés. Mais cette
capacité à voter pour obtenir les choses dont un pub a besoin
fut éliminée par les augmentations consécutives de taxes
imposées par le gouvernement sur les locaux, les employés et
les biens et services fournis.
Des emplois sont
éliminés, et certains choix deviennent indisponibles.
Bientôt, le pub ayant fermé ses portes tombera en ruines, et ce
par la faute d’une nouvelle intervention de l’Etat. Il vous est
simplement impossible de l’acheter, de le réparer et d’y
vivre. Vous devez d’abord en changer la licence, ce qui ne vous sera de
toute façon jamais autorisé, parce que le propriétaire
du bâtiment devra continuer de payer les taxes relatives à la
propriété jusqu’à ce qu’elle soit
condamnée – un processus qui force le propriétaire à
payer ses taxes tout en regardant son entreprise tomber en ruines. Le pub
sera donc laissé à l’abandon pour cinq ans.
Partout où vous
regardez, le gouvernement façonne vos choix économiques. Nous
avons oublié que la démocratie n’est pas centrée
uniquement sur les élections quinquennales. Une vraie
démocratie organise les choses de manière à ce que les
500 millions de choix économiques quotidiens des citoyens soient pris
en compte afin d’être en phase avec ce que veulent
réellement les gens. C’est uniquement au travers de décisions
privées de libre échange que le gouvernement du peuple, pour le
peuple et par le peuple peut être efficace. Le marché est votre
lieu de vote.
Nous nous
enfonçons un peu plus chaque jour dans une économie de
l’oppression au sein de laquelle les propriétés et les
prix sont l’affaire du gouvernement, et où les choses
n’évoluent que très lentement et inefficacement, et
uniquement avec l’accord explicite du gouvernement.
Alors que
j’écris ces lignes, la BBC, la voix de l’intelligence
publique, vient d’employer le mon « non-régulé »
avec son dédain habituel sous entendant mensonges et escroqueries. Les médias sont
également tombés au plus profond de la trappe.
Paul Tustain
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