Le graphique
ci-dessus présente les statistiques gouvernementales du revenu
médian par Américain de sexe masculin travaillant à
plein temps aux Etats-Unis. J’utilise ces données parce
qu’elles compensent de nombreuses autres choses, telles que la
participation accrue des femmes à la force de travail, les changements
démographiques en termes de taille des familles, ainsi que
l’apparition du travail à temps partiel. Ce sont des
statistiques ‘réelles’, ce qui signifie qu’elles ont
été ajustées par les statistiques de prix du
gouvernement – ayant préalablement été polissées afin d’avoir la meilleure allure
possible. Si ces statistiques des prix présentaient ne serait-ce
qu’1% d’augmentation de plus chaque année pour ces 40
dernières années, ce graphique serait bien plus catastrophique
qu’il ne l’est.
Ce qui est
intéressant ici est qu’il y ait un point d’inflexion bien
défini, juste au moment où nous sommes passés d’un
étalon or à un système monétaire basé sur
une devise flottante. Bien que d’autres éléments majeurs
se soient produits tout au long des quarante années
présentées par le graphique, nous ne pouvons pas apercevoir
d’autre point d’inflexion. Nous pourrions penser que les
années 1990 ont été plutôt bonnes pour les
travailleurs Américains, mais très étrangement, cela ne
ressort pas sur le graphique que nous avons ici (ce qui est peut-être
dû à des manipulations statistiques plus agressives de la part
du gouvernement depuis 2000). C’est l’une des raisons pour
lesquelles je pense que la transition vers un système de monnaie
fiduciaire en 1971 est l’évènement ayant eu les plus
lourdes conséquences sur la prospérité de la classe
moyenne des Etats-Unis.
Vous pouvez
apercevoir à quel point la classe moyenne des Etats-Unis a
prospéré entre les années 1950 et 1960, et ce
malgré les nombreuses fluctuations économiques et sociales
étant apparues au cours de cette période.
Le graphique
ci-dessus présente les mêmes informations, mais le revenu
médian est cette fois-ci représenté en termes
d’onces d’or. Rien de mal à cela, puisque les Etats-Unis
ont utilisé l’or comme étalon de valeur pendant plus de
182 ans, et ce jusqu’en 1971. Je ne fais ici que me mettre dans la peau
d’un traditionnaliste. Le graphique ci-dessus est extrêmement
moche, et bien que nous soyons depuis quelques décennies passés
d’une norme d’un revenu à une norme de deux revenus par
ménage, il explique clairement pourquoi deux revenus médians ne
peuvent aujourd’hui plus acheter ce qu’un revenu médian
permettait d’acheter dans les années 1960.
Le graphique
ci-dessus présente le PIB par personne mesuré en onces
d’or. Les données du PIB datant d’avant 1950 paraissent
suspectes, tout particulièrement à partir de 1914.
Considérez donc ce graphique comme étant suggestif plutôt
que définitif. Il n’en est pas moins qu’il confirme mon
point de vue.
J’ai
ici quelque peu adouci les choses en m’intéressant aux taux de
croissance moyens sur des périodes de 40 ans. Un Américain
moyen s’en tire-t-il mieux aujourd’hui (en termes de PIB par
personne représenté en onces d’or) qu’il y a
quarante ans ? Nous pouvons voir que, malgré les catastrophes
qu’ont été la Guerre Civile, la Grande Dépression
et la Seconde Guerre Mondiale, l’Américain moyen s’en est
toujours mieux tiré que ses homologues quarante ans auparavant. La
machine Américaine génératrice de richesses a
continué de fonctionner, même après avoir
été frappée par d’importants
évènements historiques. Depuis 1971, nous n’avons pas pu
observer de désastre du type de celui de la guerre civile. C’est
notre système de devise fiduciaire qui a handicapé la machine
Américaine de génération de richesses.
Aujourd’hui, et pour la première fois de l’Histoire,
l’Américain moyen s’en tire bien moins que ses
compatriotes d’il y a quarante ans.
Nathan Lewis
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