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Cours Or & Argent

Le constructivisme : l'opium des intellectuels

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Extrait des Archives : publié le 20 septembre 2012
928 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Le constructivisme a structuré tout le développement idéologique du XIXe, aboutissant à la naissance des plus effroyables totalitarismes du XXe siècle avec le national-socialisme du III Reich et le communisme soviétique. Les pays d'essence libérale - c'est-à-dire fondés sur une économie libre de marché, une Constitution qui garantit des droits fondamentaux et des institutions qui mettre en œuvre le principe de séparation des pouvoirs - ont été les seules nations à pouvoir nous libérer de ces deux fléaux. Malgré le jugement de l'histoire, le constructivisme continue de produire ses ravages dans la pensée moderne de nos élites. A un moment où l'on « construit » l'Europe, il faut bien mesurer les fondements éthiques et philosophiques de cette « construction » ; car la plupart de nos décideurs forment le vœu de construire un super-État européen pour compenser la « dérive libérale que porte en elle la mondialisation ».


La pensée constructiviste aura fait plus de tort aux sciences sociales et humaines que la religion n'en a fait subir aux sciences naturelles durant des siècles. On doit à l'une la transmission du savoir et la préservation d'un patrimoine intellectuel considérable grâce au patient travail des clercs ; à l'autre, la déformation du savoir, le libéralisme étant présenté comme un système totalitaire qui aliène les individus. Par un savant contraste, l’État est présenté comme l’agent providentiel qui vient libérer ces mêmes individus de la « dictature des marchés ». Tous les journalistes en France, qui osent se proclamer "politiquement incorrects", n'ont pas d'autres grilles de lecture du monde. Et les intellectuels, qui nous disent prendre des risques, nous récitent le même refrain. C'est pourquoi ils sont incapables d'en comprendre son évolution. Mais au lieu de se remettre en cause, d'abandonner les concepts usés, les théories démenties par les faits qui ne leurs permettent pas de comprendre la marche du monde, ils vont déduire que c'est le monde qui est fou !


Le totalitarisme réel est le fait d’États qui se proclament « démocratiques » dans le même temps qu’ils mettent en œuvre les principes collectivistes de la « dictature du prolétariat ». La « dictature du marché » est une figure de style qui confère une popularité médiatique à ceux qui la manipulent avec le talent des propagandistes. Mais une dictature réelle, exercée par un vrai dictateur, est bien autre chose qu’une expression littéraire. Elle vaut la prison et le camp de travail à tous ceux qui osent braver le dictateur en exercice.


Les contestataires de la mondialisation prospèrent dans les pays où règne un État de droit respectueux de leur liberté. Et c'est souvent un État de droit affaibli, qui n'ose plus faire respecter ses propres lois face à la loi de la rue. Les féministes, qui n'ont pas de mots assez durs à propos de « l'exploitation néo-libérale », devraient méditer le sort des femmes dans ces pays qui n'ont pas connu le capitalisme. Les lycéens, qui manifestent à l'approche du baccalauréat, devraient se demander comment vivent les jeunes dans les pays qui n'ont pas la chance d'avoir connu la prospérité économique. Tous ces gens mordent la main qui les nourrit. Il faut veiller à ne pas être entraîné, par faiblesse, par renoncement ou par démagogie, sur une pente qui nous conduirait à la situation critique dans laquelle il y aurait de plus en plus de gens pour mordre alors que se réduirait le nombre de mains qui nourrissent !


Les actions des gouvernements affectent sérieusement les comportements des individus en modifiant leurs systèmes de valeurs et de références. Après trois décennies d'intervention croissante des pouvoirs publics dans l'économie française, il est surprenant d'entendre que la France serait victime d'un traitement de choc ultra-libéral. Le résultat de cette dérive étatiste - ultra-étatiste - est que la majorité des jeunes français rêvent de devenir fonctionnaire, que les forces vives s'expatrient, et que la plupart des entrepreneurs restés en France consacrent une énergie à rechercher des aides publiques (pour récupérer les prélèvements qu'ils subissent) tout en veillant à ne pas trop avoir de clients... Loin d’être nécessairement régulatrice, l’intervention systématique de l’État dans l’économie est à l'origine de son dérèglement et des maux qui en découlent.


Par construction, les théories économiques reposent sur des modèles qui ne peuvent intégrer tous les éléments qui interviennent dans la réalité des phénomènes étudiés. Les modèles scientifiques sont toujours des abstractions de la réalité. Mais, cet argument plaide justement pour une utilisation limitée de la politique économique ; car l’alibi de l’intervention publique est souvent une théorie économique. Il faudrait pourtant appliquer à la politique économique elle-même, et aux réglementations qu'elle suppose, le principe de précaution : si l'on n'est pas en mesure d'évaluer toutes les conséquences d'une politique économique (comme les 35 heures par exemple), alors autant ne pas intervenir.


Tous les ministres rêvent de laisser leur nom dans une loi, mais ils n'ont aucune idée exacte ou approximative des conséquences de leur loi. Pourtant, ces décisions interfèrent sans cesse dans notre vie quotidienne alors qu’elles s’appuient encore sur ces références théoriques auprès desquelles elles recherchent une légitimité scientifique sinon une caution morale. M. Blondel se réclame aujourd’hui de Keynes – tandis qu'il invoquait Marx hier – pour justifier son appel à « la relance par la consommation ». Mais, la théorie keynésienne, même sous sa forme moderne, n’est valide que sous certaines conditions éminemment restrictives (économie fermée, absence de progrès technique, stabilité des comportements de consommation et fixité du taux d’épargne…etc.). Puisque ce monsieur se trompait hier en pronostiquant l'effondrement du capitalisme et la victoire du prolétariat, pourquoi aurait-il raison aujourd'hui ?

 

 



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Jean-Louis Caccomo est Maître de Conférences en Sciences Économiques à l'Université de Perpignan. Chercheur, il est expert international spécialisé dans les questions de croissance, innovation et tourisme international. Responsable de l'atelier tourisme au GEREM (Université de Perpignan). Il est par ailleurs responsable des programmes de coopération avec Prince of Songkla University (Phuket - Thaïlande), avec l'université de Tabasco (Mexique) etavec l'université de Moroni (Comores).
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Dommage que l'auteur n'ait pas cru utile de donner la définition de son thème : le constructivisme politique. Je connaissais un peu la notion de constructivisme psycho-pédagogique, pas du tout celle de constructivisme politique. Un des grands maux de notre siècle, c'est d'employer des mots dont on ne donne pas d'abord la définition. C'est la porte ouverte à toutes les incompréhensions et à toutes les confusions. Etait-il vraiment nécessaire d'en rajouter une couche ?
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Il suffit de faire un petit tour du coté de Wikipédia: "..proclame que les choix publics doivent être guidés par la volonté de construire un certain type de société."
A mon sens, c'est de l'idéologie.
Un exemple flagrant : la course après la croissance. "La croissance infinie dans un Monde fini, est, par nature, une aberration intellectuelle"
Charles SANNAT.
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Merci pour la définition de ce néologisme dont vous n'êtes évidemment pas responsable :
Le constructivisme politique "..proclame que les choix publics doivent être guidés par la volonté de construire un certain type de société."

Permettez-moi tout de même deux remarques :
1° Ceux qui ont conçu ce néologisme et cette définition sont en contradiction avec la définition du constructivisme pédagogique qui veut que l'enfant peut et doit se construire lui-même, avec un minimum ou sans intervention extérieure, car il est sensé avoir naturellement en lui tout ce qu'il faut pour le faire. C'est évidemment de l'idéologie pure qui rappelle les théories ésotériques de Platon sur l'origine de la connaissance. Donc, ici , c'est la théorie du non-interventionnisme tandis que les constructivistes politiques prônent l'intervention de l'Etat dans la construction de la société. Il y a là un manque de cohérence sémantique qui me dérange personnellement.

2° Ce constructivisme politique, ainsi défini, me paraît être la chose la plus logique du monde : comment peut-on construire une société sans se référer à un modèle idéal ( et donc idéo-logique ) ? Qu'il s'agisse de la Cité de Dieu d'Augustin, de la sharia médinoise de Mahomet ou de l'Abbaye de Thélème de Rabelais, c'est toujours une idéologie qui préside à la construction de la Cité. C'est le contraire que devrait être logiquement le véritable constructivisme politique : l'absence de toute intervention , de toute ingérence extérieure dans la construction "spontanée" de la société !
Les néologismes illogiques ou incohérents avec leurs homonymes me perturbent et m'inquiètent beaucoup. C'est pourquoi j'aurais aimé que votre article commence par le commencement qui est la définition.

Quant à votre "exemple flagrant" de "la croissance infinie dans un monde fini" , je ne vois pas bien en quoi il illustre " la volonté de construire un certain type de société " . Ce constructivisme-là signifierait-il que certains - mondialement haut-placés et manifestement efficaces - ont voulu construire un monde suicidaire ? Inquiétante logique ...
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@ Léopold II
A lire votre réaction, j'ai le sentiment que la brièveté de mon intervention lui a valu de passer pour sommaire alors qu'elle se voulait concise.

Le constructivisme politique vous paraît être un néologisme illogique. Le problème c'est que vous prenez pour référence le constructivisme pédagogique et non le constructivisme tout court. Ce faisant, vous le mesurez à l'aune d'une copie défectueuse et non à celle de l'original. Où sont la bonne et la mauvaise copie ? Examinons les trois :
1) Dans le constructivisme originel, il y a constructeur d'une part et construction d'autre part.
2) Dans le constructivisme pédagogique, il y a constructeur et construction confondus. C'est une autoconstruction.
3) dans le constructivisme politique, il y a constructeur d'une part et construction d'autre part.
Lequel des deux derniers est illogique ? Pour moi, c'est clair.

Je maintiens donc tenir pour parfaitement valide la définition de wikipédia et être en total accord avec l'Auteur disant " Le constructivisme ( sous entendu : Politique ) a structuré tout le développement idéologique du 19eme, aboutissant à la naissance des effroyables totalitarismes du 20eme siècle...)
Au final ce sera l'effondrement en passant ou avant de passer par la case " 1984 " .

Vous dites ensuite : " Comment peut-on construire une Société sans se référer à un modèle idéal (et donc idéo-logique) ?
Vous avez raison, mais vous dites bien "UN"modèle . Or si le modèle choisi est foireux, bonjour les dégâts !
C'est là que j'en viens à mon exemple que vous n'avez pu lier à ce qui le précédait : Notre calamiteux modèle matérialo-quantitatif de croissance à marche forcée. Je ne stigmatise pas ainsi la croissance naturelle mais la mortifère obsession de croissance artificielle à tout prix. Et donc je cite Mr SANNAT qui exprime cela mieux que moi.



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Bonjour Louis L.,

A mon sens, il y a deux problèmes ici.

Le premier, c'est le fait que l'auteur de cet article ait choisi le mot "constructivisme" sans préciser de quel constructivisme il s'agissait. Et il s'avère qu'il y a, aujourd'hui, plusieurs types de "constructivismes".

En outre, mis en association avec "opium des INTELLECTUELS", ça rappelle trop le mouvement artistique russe; les artistes étant connus comme étant des intellectuels...

Le second problème, c'est qu'un jour quelqu'un ait décidé de reprendre le mot "constructivisme" pour l'utiliser dans d'autres domaines comme celui de la politique, du social, voire dans les relations internationales. Or cette utilisation du mot "constructivisme" détourné de "la pensée originelle du constructivisme" est nettement postérieure, puisqu'elle n'apparaît qu'à partir des années 1960, je pense même avoir lu 1966 !

Ce faisant, cela crée la confusion, car le constructivisme est intrinsèquement lié à un mouvement artistique et à une époque (tout début du XXème) où naquirent de nouvelles formes de pensées parmi lesquelles le constructivisme pédagogique (j'ai lu que c'est Piaget, en 1923 qui a développé le constructivisme pédagogique).

En fait, c'est un peu comme si, dans les années 1960, quelqu'un avait subitement décidé de créer "Le surréalisme politique, social ou dans les relations internationales" (notons que c'eut probablement été plus approprié que "constructivisme" vu ce qui se passe dans ce domaine de nos jours ;-) ).

Pour le même prix on aurait alors pu lire : "Le surréalisme : opium des intellectuels" et développer le surréalisme politique. Or personne n'a jamais parlé de "Surréalisme politique", de "Dadaïsme politique" (encore mieux que surréalisme tiens !), "Romantisme politique", de "Symbolisme politique ou social", etc. en tant qu'idéologie.

Je pense qu'il aurait été plus clair d'utiliser un autre terme pour désigner une telle politique, quitte à dire : "C'est constructiviste ça comme idée" en pensant au côté structurel, par exemple; tout comme on s'exclame parfois en disant : "C'est complètement surréaliste ce que tu me racontes" ou "Oh, que c'est romatique". Utiliser un adjectif qui fait référence à un mouvement artistique est assez classique et fait référence à ce dit mouvement artistique --> pas de détournement, tout le monde sait de quoi on parle.

Par contre, en voyant ce qu'on appelle "constructivisme" politique, social ou dans les relations internationales, cela n'a absolument rien à voir avec ce que fut le constructivisme --> il y a détournement de son sens originel et on en perd son latin.

CQFD. ;-))
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Bonjour Lolo,

Certes, l'Auteur n'emploie pas la locution "Constructivisme politique" , mais bon, tout le monde peut comprendre qu'il parle là, de construction sociétale . Alors, si chacun doit relever toute faute vénielle commise par autrui, où va-t-on ? ( En fait on y va ).
Ensuite "opium des intellectuels" me paraît plutôt être un clin d'oeil à " l'opium du peuple ".
Ensuite " Le second problème c'est qu'un jour quelqu'un ait décidé de reprendre le mot "constructivisme pour l'utiliser dans d'autres domaines .........mot "Constructivisme" détourné de la pensée originelle....."
Mais voyons,Lolo, c'est précisément ce qui maintient en vie les langues. Le mot constructivisme est lui-même un détournement du mot construction. Alors , que le copieur ne se plaigne pas d'être à son tour copié !
Enfin, si personne n'a jamais parlé de "Surréalisme politique" c'est faute de pouvoir relier le terme "surréalisme" à une idéologie politique, mais, par contre, j'ai souvent entendu parler de "politique surréaliste".
Ainsi, les sensibilités divergent parfois, quoi de plus sain, mais le plaisir de vous lire est toujours intact.
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P.S. Quelques chiens aboient parfois mais la Caravane passe, et ils n'y peuvent rien. C'est là l'essentiel.
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Cher Louis L. Je vous cite : "Mais voyons,Lolo, c'est précisément ce qui maintient en vie les langues. Le mot constructivisme est lui-même un détournement du mot construction. Alors , que le copieur ne se plaigne pas d'être à son tour copié ! "

Permettez-moi de douter de cette affirmation selon laquelle la confusion des mots ( ou leur détournement ) serait la vie même du langage. C'est tout simplement la justification de la Tour de Babel, c.à.d. l'antithèse même de la construction sociale dont la base incontournable suppose tout de même des conventions de communication ( les mots ou le langage ) et non par leur détournement. Déconstruire le langage est une forme de "constructivisme politique" dont notre enseignement fait les frais depuis un bon demi-siècle. Comprenez donc que nous sommes parfaitement d'accord sur le fond de votre article mais pas du tout sur le choix du terme que certains "constructeurs" tardifs du langage ont cru bon de donner à un concept antérieur à eux et qu'ils ont détourné sans scrupules. En vertu même de votre critique dudit "constructivisme" usurpé, on ne peut laisser passer cette trahison du langage que je ne puis en aucun cas considérer comme une "faute vénielle". Je regrette seulement que vous n'ayez pas cru bon de le signaler.
Quant aux "chiens qui aboient" pendant que la caravane passe, j'espère que vous ne nous visez pas là, Lolo et moi. Et si votre "caravane" désigne bien le fond de votre article, croyez bien que nous ne la laissons pas passer sans y adhérer. Tout en insistant sur le fait que nous dénonçons comme vous certains "constructivismes foireux" et non les autres qui sont pourtant aussi des constructivismes au sens politique. Franchement et même amicalement, vous auriez eu intérêt à accorder plus d'importance à la valeur des mots. Cela nous aurait éviter de devoir intervenir à titre "véniel". Une des pires stratégies constructivistes que vous dénoncez est celle qui consiste à détruire le langage. A ce titre, on devrait plutôt parler de "destructivisme".
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Excellent l'idée du mot "Destructivisme" !

En fait, cet article aurait dû s'intituler : "Le destructivisme politique : l'opium des intellectuels conceptuels" ;-)).



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@ Léopold II

" Permettez moi de douter de cette affirmation selon laquelle la confusion des mots (ou leur détournement) serait la vie même du langage"
Alors là, essayez donc de supprimer tous les mots de racines grecques ou latines et je vous garantis que le larousse deviendra un petit livre de poche. On pourra toujours compenser, bien sûr, à l'aide d'onomatopées ( du grec onomatopiia, création de mots ) . Mais bon, je prends acte de ce que le constructivisme pédagogique me semble être tombé en disgrâce en tant que mètre-étalon.
Ensuite : "Comprenez que nous sommes parfaitement d'accord sur le fond de votre article " Ah bon, vous contestez mes thèses tout en étant parfaitement d'accord !!! Votre "Logique" n'est décidément pas la mienne .
Ensuite, je ne suis nullement auteur de quelque article que ce soit, mais, tout comme vous, commentateur. Alors je vous retourne votre compliment : "Vous auriez eu intérêt à accorder plus d'importance à la valeur des mots" . (Article du latin articulus, articulation). Un beau détournement. Le purisme est exigeant.
Ensuite : Quand aux chiens qui aboient pendant que la caravane passe, j'espère que vous ne visez pas là, Lolo et moi. et si votre caravane désigne bien le fond de votre article ..... (re-SIC) ... "
Enfin : Comment pouvez-vous seulement envisager que Lolo, surtout elle, puisse être visée aprés avoir lu la dernière ligne du COMMENTAIRE qui précédait et lui était adressé : "Ainsi les sensibilités divergent, quoi de plus sain, mais le plaisir de vous lire est toujours intact." Là encore vous allez un peu vite en besogne faute de privilégier la réflexion de fond.
Je visais bien sûr l'acharnement de démolisseurs qui, aprés avoir pris quelqu'un en grippe, s'empressent de le barbouiller de rouge sans le moindre discernement. D'ailleurs, Lolo elle-même a déjà dénoncé, dans l'été, la malveillance systématique dont elle était l'objet.
Merci LoloB d'avoir précisé que les concepts de "constructivisme artistique" et de "constructivisme pédagogique" étaient antérieurs de quelques dizaines d'années à celui de "constructivisme social ou politique". La "bonne copie" est donc bien celle que nous envisagions et non pas la copie tardive et fallacieuse des années '60, appliquée au socio-politique. Cette fameuse décennie est d'ailleurs celle où la "déconstruction" du langage et de tant d'autres repères a été lancée ( mais par qui donc ? ) sur le marché des "nouvelles valeurs" .
Le but était bien, je crois, qu'on y perde son latin, au sens propre comme au figuré. Devoir gérer deux termes identiques dans des sens contradictoires, ce n'est pas de l'opium mais bien du sadisme intellectuel car cela conduit tout droit à la schizophrénie et donc à l'abandon de la pensée. La novlangue d'Orwell ("1984") n'avait pas d'autre but.
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Bonjour Léopold II, Roi des bâtisseurs,

Je suis totalement d'accord avec vous car, pour avoir étudié l'histoire de l'art, pour moi, le constructivisme est un mouvement artistique révolutionnaire et d'avant-garde né sous l'impulsion de Malevitch, e.a., à l'époque de Lénine. Les constructivistes furent néanmoins très vite anéantis dès l'arrivée de Staline au pouvoir, ce dernier leur ayant interdit de continuer leur art dans cette direction car il estimait que ça n'apportait rien au peuple. En effet, cet art considéré par Staline comme "incompréhensible" par le peuple, ne permettait pas de l'EDUQUER dans le sens voulu par le parti ! C'est ainsi que ces artistes d'avant-garde durent se mettre à ne faire plus que de l'art d'Etat "real-socialiste", sans quoi c'était le goulag !

Sachant cela, c'est donc un peu difficile de lire que le constructivisme "a structuré tout le développement idéologique du XIXe, aboutissant à la naissance des plus effroyables totalitarismes du XXe" sachant que les artistes constructivistes furent eux-mêmes des victimes...

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Merci LoloBis pour cette intervention pertinente qui nous donne un troisième usage du concept nébuleux de "constructivisme" : celui d'une certaine école artistique du temps de l'Union Soviétique. Pourriez-vous toutefois en préciser les caractéristiques essentielles ? J'ai en effet la désagréable impression que certains démiurges du vocabulaire s'ingénient à brouiller le langage qui devrait être un facteur d'unification pour l'humanité ( un peu comme la vraie monnaie ...) alors qu'ils en font une tour de Babel. S.O.S.
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Bonsoir Léopold II, Roi des bâtisseurs,

Dans l'art, le constructivisme russe est né dans les années 1920 surtout au théâtre et "particulièrement après la mise en scène par Vsévolol Meyerhold du "Cocu magnifique". [...] Pour cette pièce, "Popova a tout réinventé [...] et ne conçut pas un décor théâtral, mais une STRUCTURE qui [...] constituait une installation indépendante qui pouvait exister n'importe où. Ce qui importait, c'était la STRUCTURE, le matériau et la manière dont elle était fabriquée. [...] Elle ne signifiait rien, ne permettait aucun rapprochement" avec le réel. "C'était une FORMULE SPATIALE dans laquelle les termes de l'addition étaient abstraits. [...] Le constructivisme ne voulait pas faire de "la représentation picturale d'un objet, mais de la matérialité même de ces objets." On pourrait dire que c'est l'avant-garde des INSTALLATIONS que l'on retrouve dans l'art conceptuel contemporain et que c'est un mouvement qui annoncera l'arrivée de l'ABSTRACTION de Kandinsky et de l'école du Bauhaus.

"Dans la peinture, le constructivisme russe prit facilement et simplement tout ce qui avait été découvert par le cubisme."... en l'adaptant à sa façon.

"Les notions du constructivisme russe telles que RATIONALITE, ORGANISATION DU MATERIAU, ECONOMIE DE MOYENS, STRUCTURE, représentaient les notions de l'époque, les marques d'identification du moment. On parlait alors de création d'une oeuvre artistique comme on parlait de mécanismes, d'ouvrages en construction, d'érection de ponts."

Le Corbusier s'inspirera très fortement du constructivisme russe dans ses réalisations architecturales. Ce fameux Le Corbusier adulé par tous aujourd'hui et dont les objets sont vendus très cher, se retournerait actuellement dans sa tombe s'il voyait cela car son idée à lui était de construire des objets épurés et basiques à un prix minimum pour qu'ils soient accessibles à un maximum de gens. Il fut à l'origine de l'idée des logements sociaux si je ne m'abuse, si non il en fut au moins un grand défenseur.

Ce constructivisme donnera ensuite naissance au suprématisme dont est issue la fameuse toile "Carré noir sur fond blanc" de Malevitch et connue du monde entier à un point qu'elle fait même partie de l'inconscient collectif à l'instar de Mickey Mouse. Alexandra Exter est une de mes artistes préférées du mouvement.

On pourrait aussi dire que l'école du Bauhaus en Allemagne est née des suites du constructivisme. Or, sous Hitler, les écoles du Bauhaus ont dû fermer tour à tour et bon nombre de leurs professeurs/artistes ont fui en Russie (Kandinsky), en Angleterre ou aux Etats-Unis. D'autres ont été persécutés lorsque Hitler organisa l'exposition intitulée "Entartete Kunst" ou "Art de dégénérés".

Mis à part au tout début du communisme sous Lénine, ces artistes constructivistes d'avant-garde ne furent manifestement pas les amis des élites politiques du real-socialisme ni du national-socialisme.

Donc pour en revenir à l'article, quand je lis ceci : "Le constructivisme a structuré tout le développement idéologique du XIXe, aboutissant à la naissance des plus effroyables totalitarismes du XXe siècle avec le national-socialisme du III Reich et le communisme soviétique, de même que "La pensée constructiviste aura fait plus de tort aux sciences sociales et humaines", je ne comprends pas du tout car, pour moi, le constructivisme est un mouvement révolutionnaire ARTISTIQUE d'avant-garde et génial qui voulait précisément faire avancer l'humain et le social. A l'époque de la naissance du constructivisme, donc au tout début du communisme, le but poursuivi était de mettre en place un système qui aiderait l'humain à grandir; aucun des artistes constructivistes n'avait envisagé ce que Staline ferait ensuite du communisme. Ils en furent fort déçus et durent s'incliner sous peine de risquer leur vie. Ce fut terrible pour eux.

Donc, à mon sens, l'utilisation du mot "constructivisme" associé à "l'opium des intellectuels" dans le cadre de cet article sur la mise en place des totalitarismes est un très mauvais amalgame qui prête, effectivement, à confusion.

Associer, d'une façon ou d'une autre, ces artistes intellectuels mûs par un désir humaniste par l'utilisation de dénominations détournées ne me semble pas d'une grande honnêteté intellectuelle par contre... à moins que ce soit moi qui n'ai absolument rien compris à l'article...

Petite précision, si l'art conceptuel contemporain des vingts dernières années me laisse perplexe parce que les trois quarts du temps dénué de sens et trop facile à mon goût lorsque les artistes expliquent leurs oeuvres en disant : "Mais moi je ne montre rien, je ne dis rien, c'est au spectateur d'interpréter...", les constructivistes, de même que des gens comme Kandinsky ou Mondrian - qui ne sont pas compris par beaucoup par manque d'accès à l'enseignement nécessaire pour ce faire - méritent néanmoins le respect car ils ont pris la peine d'expliquer au public, via des écrits, leurs recherches et le pourquoi du comment de leur travail, ce qui en donne tout son sens.

Pour des raisons de précisions et de temps, j'ai repris un certain nombre des descriptions au sujet du constructivisme (celles qui sont entre guillemets) dans un catalogue édité à l'occasion d'Europalia Russie il y a quelques années et intitulé "La Russie à l'avant-garde, 1900-1935" (magnifique expo et catalogue tout aussi superbe) auxquelles j'ai fait quelques ajouts personnels.

Les artistes constructivistes les plus connus sont : Vasilii Ermilov, Lyonel Feiniger, Hosono, Kuen, El Lissitzky, Antoine Pevsner, Ivan Puni, Vladimir Tatline

Voici une des oeuvres les plus connues en matière de constructivisme, c'est une oeuvre de Tatline : http://rumeurdespace.files.wordpress.com/2011/05/4f16767.jpg De même qu'une photo de l'un de ses contre-reliefs d'angle : http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2012/06/12/ni-du-vieux-ni-du-neuf-mais-le-strict-necessaire/img_3419/

Voici un lien où l'on en parle de façon plus détaillée du constructivisme : http://www.aci-multimedia.net/web_galerie/constructivisme.htm

Voilà, j'espère que ces explications vous auront suffisamment éclairées. ;-)

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Explication très édifiante, merci LoloBis. Elle confirme bien ce que je pensais et regrettais déjà : le constructivisme socio-politique dont il est question dans l'article n'a aucun point commun avec le constructivisme pédagogique ni avec le constructivisme artistique . Je ne sais pas qui a cru bon de lui donner ce nom mais il a brillamment réussi à brouiller les idées. Toutefois, l'auteur de l'article n'en est pas responsable. Mais il aurait bien fait de commencer par clarifier le terme.
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"Il est de bon ton de dire que le communisme a été une catastrophe pour les habitants des pays de l'Est. L'historien se doit de corriger ce préjugé : le communisme n'a en effet été une catastrophe QUE POUR SES VICTIMES. Il faut se garder de voir comme vide le verre qui n'est qu'à moitié plein, et il importe de se rappeler qu'une petite partie de la population nommée Nomenklatoura vivait en fait sous le communisme avec un train de vie que jamais ne lui eussent laissé espérer ses compétences et son travail dans un monde capitaliste"

-- Jean-Claude Carrière
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100 % des populations vivant sous le communisme ont été ses victimes.

Jean Claude Carrière ou non
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Dernier commentaire publié pour cet article
@ Léopold II " Permettez moi de douter de cette affirmation selon laquelle la confusion des mots (ou leur détournement) serait la vie même du langage" Alors là, essayez donc de supprimer tous les mots de racines grecques ou latines et je vous gar  Lire la suite
LOUIS L. - 26/10/2012 à 10:45 GMT
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