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Cours Or & Argent

Cette Une de The Economist que nos dirigeants ne veulent pas comprendre

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Publié le 21 novembre 2012
962 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Billets d'Humeur

 

 

 

 

Il faut être Montebourg pour comparer The Economist à Charlie Hebdo. Et il faut des dirigeants de ce piètre acabit pour hausser des épaules ou s’agacer du dossier que l’hebdomadaire économique anglo-saxon consacre cette semaine à la France, au lieu d’en prendre attentivement connaissance et d’en tirer les éventuelles conclusions qui s’imposent, notamment sur le plan politique.

On peut comprendre, lorsqu’on voit la photo d’illustration de la Une de cette semaine, pourquoi tant Ayrault que Montebourg se sont agacés de l’aspect volontairement provocateur qu’a choisi The Economist pour faire passer son message ; décrire ainsi, en pleine page, la France comme la bombe à retardement de l’Europe, c’est, à n’en pas douter, une méthode efficace pour attirer l’attention, le buzz comme on dit de nos jours, et provoquer une belle polémique qui n’a pas fini d’enfler en France. Certains se demandent même si l’hebdomadaire économique ne cherche pas là à camoufler les errements de sa propre patrie, l’Angleterre, durement touchée par la crise, en focalisant ses lecteurs sur les problèmes français. Mais ce serait une bien pauvre réaction que de s’arrêter là et ne pas aller lire le contenu des analyses qu’on nous propose ainsi, aussi corrosif soit le packaging qui les entoure…




En effet, lorsque The Economist constate la position centrale et proéminente de la France, avec l’Allemagne, au cœur de l’Europe et de la Zone Euro, il ne fait ici que répéter ce que tout le monde sait déjà : tout, dans la construction européenne et dans la mise en place de la monnaie unique montre que les dirigeants français se sont démenés pour arriver à cette position, depuis Mitterrand et Chirac jusqu’aux agitations cosmétiques de Sarkozy et à la soumission molle de Hollande. Et pour le moment, la France s’en tire honorablement puisqu’à lire les pages que The Economist lui consacre, le pays s’en sort ni trop mal (et évite le sort douloureux de l’Espagne, l’Italie ou le Portugal, sans parler de la Grèce) ni trop bien (comme les pays du Nord à l’instar de la Finlande ou de l’Allemagne).

Mais cette situation tient en fait d’un mélange de deux extrêmes opposés : d’un côté, ses taux d’emprunts sont faibles, très faibles même, probablement pas loin d’un record tant il semblerait que les gens se réfugient dans l’achat de bons allemands ET français, ce qui ne lasse pas de surprendre l’observateur averti. Le pays dispose aussi, et c’est connu, d’infrastructures de communication et de télécommunications d’excellente qualité, en plus d’une position géographique très favorable. Et de l’autre côté, ses chiffres macro-économiques, franchement mauvais, sa croissance anémique voire négative, sa compétitivité de plus en plus mauvaise, et les directions générales consternantes impulsées par un nouveau gouvernement, qui apparaît tout sauf maître de la situation, laissent plus de place à l’effroi qu’au rêve. De telles différences s’assemblent pour donner un constat lové douillettement dans la médiocrité, la moyenne, le milieu, l’entre-deux. En fait de cœur de l’Europe, la France en est le ventre mou presque revendiqué, assumé.

Et pour The Economist, la crise n’a fait que révéler cet état des choses, notamment, par l’absence de dévaluation possible, en laissant les politiciens sombrer dans la dépense publique qui a explosé, à 57% du PIB, la plus forte en Europe.




The Economist va cependant plus loin : puisque Hollande a, au travers du PS, tous les leviers du pays, il pourrait en profiter pour lancer de vraies réformes structurelles. Mais l’hebdomadaire ne peut s’empêcher de noter ce que je remarque régulièrement : l’optimisme de façade du président masque mal sa faible motivation devant la tâche à accomplir, et son aussi faible crédibilité. Après tout, les entreprises savent à quoi s’en tenir sur le plan fiscal, et ce n’est pas joli joli. Le constat de cette absence de prise de conscience et du problème à bras-le-corps est d’ailleurs résumé dans cette phrase cruelle mais juste :

« European governments that have undertaken big reforms have done so because there was a deep sense of crisis, because voters believed there was no alternative and because political leaders had the conviction that change was unavoidable. None of this describes Mr Hollande or France. »

« Les gouvernements européens qui ont entrepris des grandes réformes l’ont fait parce qu’existait un sentiment profond de crise, parce que les électeurs croyaient en l’absence d’alternative et parce que les politiciens avaient la conviction qu’un changement était inévitable. Rien de tout cela ne décrit M. Hollande ou la France. »

Eh oui : le seul changement fut celui du nom du chef de l’état, mais ni sa politique actuelle, flirtant amoureusement avec une rage taxatoire rarement vue dans ce pays, ni le fond jacobin et centralisateur de ses mesures interventionnistes ne changent par rapport aux précédents présidents. Ici, la critique de The Economist fait d’autant plus mal qu’elle tape juste lorsqu’il décrit le PS comme passéiste et hostile au capitalisme. L’hebdomadaire note aussi que le dernier politicien à avoir fait les frais de ses analyses, en juin 2011, était Berlusconi, jugé incapable de réforme du pays et … débarqué dans les six mois suivants.

Sa conclusion, parfaitement en ligne avec ce que j’écrivais il y a quelques jours, rappelle que si Hollande refuse encore de faire les réformes, la réalité économique, indéboulonnable, se rappellera à lui de façon brutale (et pas plus tard que l’année prochaine).

En définitive, si l’on passe sur une couverture provocante (mais habituelle), The Economist propose une vision lucide de la France et en dresse un état des lieux que le Président français aurait tout intérêt à considérer autrement que comme un simple persiflage d’un magazine de la perfide Albion, notre meilleure ennemie. Compte-tenu de l’accueil et de la capacité de prise de recul de nos dirigeants, tout ceci ne sera à l’évidence suivi d’aucun effet salvateur.


 

 

Source : h16free.com
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H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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Tout ça ne sert qu'a instrumentaliser l'opinion publique Française, pour que lorsqu'on leur supprimera le CDI et d'autres acquis sociaux, on leur dira que c'est nécessaire pour la survie de la France.

Toutes ces décisions ont été prise par les marchés bien avant l'élection présidentielle de 2012, alors toutes les unes concernant la France et ses problèmes, ce n'est que du théâtre.

Je ne serais pas étonné que pendant les vacances de noël, le CDI saute, du moins il ne sera plus ce qu'il est aujourd'hui, les Français auront les boules après nöel ;D
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Parceque vous trouvez le CDi plus protecteur que le CDD??
Celui qui a un CDD d'un an (par exemple) est sûr de se faire payer un an de salaire, même si l'employeur venait à changer d'avis une fois commencé le contrat en écourtant celui-ci.
Celui qui a un CDi peut se faire virer chaque matin, il n'a aucune idée de ce dont il vivra au delà de son préavis.
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Les fameux acquis sociaux dont je fais allusions sont justement ces indemnités, le CDI est le contrat qui va disparaitre, mais les acquis concernent bien les indemnisations dont vous parlez, je n'ai jamais parlé de sécurité.
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Bonjour,
L'article de the économist est plus comique et provocateur que sérieux. Les critiques, les recettes sont surannées. Que la France soit bien mal engagée et dirigée, cela ne fait aucun doute. Cependant, Il est rassurant et salvateur que l'angleterre sorte de l'europe et cela est pour bientôt. L'europe ne sera peut-être pas sauvée mais out les anglais. (Avec les réformes à venir ils vont partir d'eux-mêmes).
Au fait à titre d'information pour ceux qui n'ont pas ces données; R-U:déficit dette public et assimilée, endettement des ménages et endettement des entreprises non financières (en % du pib) soit l'endettement total hors secteur financier 365%; déficit public 8.5%; taux d'épargne des ménages 5%. Pour mémoire et en comparaison la France: 215%; 5.7% et 16% chiffres 2011.
Pour finir et que cette réflexion ne devienne pas une bataille de chiffres. "Les chiffres sont des innocents auxquels sous la torture de la main de l'homme on ne leur fait dire que ce que l'on veut" dixit un prof de statistiques.
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Vous avez tout à fait raison: cette couverture est une provocation et racoleuse au possible!

De plus ce journal n'a jamais caché sa francophobie (il n'y que le Daily Telegraph pour être encore plus haineux). Enfin, et c'est le plus cocasse, l'Angleterre n'a pas vraiment de leçon à donner, vu l'état et de leurs finances publiques et de leurs finances tout court. La City est en faillite virtuelle, mais chut faut pas le dire.... Ce genre d'article est un excellent moyen de détourner l'attention.

En résumé: que les Anglais balaient devant leur porte!
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Les Anglais font les malins car leur économie évite temporairement la récession grâce aux JO... mais bientôt l'effet "JO" cessera de se faire sentir, et le réveil sera douloureux.
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Il n'y a que la vérité que dérange. Certes les chiffres du Royaume Unis sont pires que ceux de la france mais eux ils font les réformes nécessaires notamment en se séparant de centaines de milliers de fonctionnaires. Grâce à ces réformes les Anglais se sortiront de la crise bien avant nous.
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Pardon? Sortir de la crise? Vous ne savez visiblement pas de quoi on parle. Il ne s'agit pas d'une "crisounette", d'un effet "grotesquement psychologique" (selon A Minc), non c'est beaucoup plus que ca.

Nous allons tous, et surtout en "Occident", vers une sévère récession, dont 2008 n'est que le prémisse. L'Angleterre pourra mettre tous les fonctionnaires à la porte que ca ne changera rien du tout!

Je m'inquiète pour les Anglais, parce qu'en cas d'effondrement économique, et en sachant que la Grande Bretagne est une ile, comment fera-t-on pour se ravitailler? Pour manger? Pour maintenir un semblant de cohésion sociale? Etc, etc, etc. Donc sur ce plan ces simagrées du The Economist sont particulièrement déplacées!
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Parceque vous croyez sincèrement qu'il suffit de faire des économies ou des réformes pour sortir de la situation présente ???
Un peu de sérieux.
On glisse un peu les curseurs et hop! on repart comme avant !


On a besoin de changer de siècle !
Quand Hollande dit "nous ne faisons pas face à une crise mais à un changement du monde", je suis d'accord avec lui.
Je dirais même "fin d'un monde".

L'enjeu réel c'est "fin d'un monde" ou "fin du monde" ? A nous de nous prendre en mains et de tordre le cou aux réalités.

Autre chose qu'un train d'économies ou qu'un débauchage de fonctionnaire.
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Encore un qui n'a visiblement pas compris que la dette n'était pas remboursable, et qu'elle était un instrument d'asservissement des peuples au service de l'oligarchie.
Il faut au contraire garder tous nos fonctionnaires et auditer la dette, afin d'en répudier une partie.
Il faut aussi abroger la loi de 1973 reprise par l'article 123 du TFUE, qui interdit à la France de monétiser sa dette ; et pour cela, il n'y a pas d'autre solution que de sortir de l'U.E par l'article 50 du TFUE, afin de ne plus être lié par cet article 123.
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Je maintiens ce que j'ai écris. Les gouvernements peuvent encore éviter la faillite. C'est l'état providence qui est à l'origine de la dette. Il suffit d'y mettre fin immédiatement et la dette pourra être remboursée en quelques décennie. Mais la réforme doit aller bien au-delà de coupes claires dans les effectifs de fonctionnaires, elle doit passer par une remise en question du rôle de l'état. Il existe des grands principes intangibles et universels qui doivent êtres respectés : état de droit, droits fondamentaux, justice, etc... Dans l'idéal, on n'a même pas besoin d'un état. Mais comme il existe des gens malhonnêtes, un état est nécessaire pour les empêcher de nuire ou plutôt pour assurer la justice et la liberté. Un état minimal suffit avec cinq missions régaliennes : défense, police d'état, haute justice, diplomatie et finance d'état. Rien d'autre, rien de ce que sont les attributs d'un état providence : "éducation", "sécurité sociale", SNCF, etc... Un état minimal n'a besoin que de quelques pour cent de PIB pour remplir son rôle, j'ai du mal à imaginer qu'il puisse contracter des dettes à moins que les gens refusent de payer seulement 5% d'impôt maximum.
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Je maintiens ce que j'ai écris. Les gouvernements peuvent encore éviter la faillite. C'est l'état providence qui est à l'origine de la dette. Il suffit d'y mettre fin immédiatement et la dette pourra être remboursée en quelques décennie. Mais la réforme  Lire la suite
Pierre70 - 22/11/2012 à 17:27 GMT
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