« Il est plus facile pour un chameau
de passer par le chas d'une aiguille que pour un
riche d'entrer au royaume des cieux! »
Mes chères contrariées, mes chers contrariens
!
Aujourd’hui, je voulais vous parler de la notion de richesse,
pas au niveau individuel mais au niveau collectif. J’avais donc dans
l’idée de parler de la croissance économique et de son
partage au niveau d’une société puisque fondamentalement,
en termes en tout cas philosophiques, l’objectif de la croissance
économique est bien entendu l’amélioration constante du
niveau de vie des gens, en un mot du peuple.
D’ailleurs, quels que soient les courants de pensées, que
l’on soit socialiste ou libéral ou dans un quelque part entre
les deux (ce qui est mon cas), le but ultime est bien l’accroissement
du bien-être. Seul le chemin diffère.
À
quoi ça sert la richesse ?
D’un côté, les libéraux pensent que
c’est en laissant le maximum de liberté aux agents
économiques que se fera la meilleure allocation de forces, des moyens
et de l’argent. Pour les socialistes, il faut au contraire restreindre
les libertés, notamment via l’impôt, afin de pouvoir
améliorer la redistribution de la richesse. Pour les communistes, la
propriété privée doit être abolie et on doit tous
partager ce qu’il y a, ou ce qu’il finit par rester…
c’est-à-dire pas grand-chose.
Finalement, lorsque l’on y réfléchit et que
l’on regarde les choses de façon purement factuelle, on se rend
vite compte que la seule période économique où les
fruits de la croissance économique furent très
équitablement répartis fut les Trente Glorieuses.
Il faut dire que c’était l’époque du
communisme triomphant qui offrait aux masses laborieuses et aux peuples une
alternative qui paraissait encore crédible aux yeux de beaucoup aux
excès du capitalisme.
C’était l’époque où
idéologiquement le capitalisme avait un contre-pouvoir très
puissant. Pour préserver leur acquis le plus important, à
savoir la propriété privée, les « capitalistes
» ont partagé. Ce partage des fruits de la croissance économique
a permis une croissance forte et saine durant 30 ans, à une
époque qui plus est où nous avions besoin de bras dans les
usines, dans les banques car l’informatique comme la robotisation
n’avait pas encore fait de ravage sur l’emploi.
Je rappelle au passage que le travail est le premier mode de
redistribution de la richesse et également le plus juste et le plus
efficace, à condition qu’il existe des conditions de travail
décentes. Sinon tout le monde rentre dans le « salaire de
subsistance », concept popularisé en son temps par Karl Marx.
Or, depuis la chute du communisme et l’avènement de la
mondialisation, le capitalisme a perdu tout ennemi, et comme le disait
Margaret Thatcher… « il n’y a plus d’alternative
».
Résultat : il n’aura pas fallu plus de 25 ans pour que le
capitalisme rentre dans une ère de crise profonde, durable et qui sera
très certainement fatale à ce système stupide et absurde
où la concentration de plus en plus d’argent dans des mains de moins
en moins nombreuses ne peut conduire qu’à la disparition
à relativement brève échéance de la grande
majorité des consommateurs… qui consomment non plus le fruit de
leur travail, c’est-à-dire leur salaire, mais consomment en empruntant
de l’argent créé de toutes pièces et qu’il
faudra bien rembourser un jour… ou pas.
Les « capitalistes » d’aujourd’hui sont des
vendeurs. Les profits d’aujourd’hui sont réalisés
sur la base d’une consommation de masse et d’une rotation rapide
des produits. Les profits viennent des consommateurs. S’il n’y a
plus de consommateurs solvables… Il n’y aura plus de profit.
C’est aussi simple que cela, et ça s’est
déjà produit il n’y a pas si longtemps puisqu'à la
fin des années 20, c’est Henri Ford, qui n’était
pas vraiment du genre communiste, qui a popularisé l’idée
d’augmenter les salaires de ses ouvriers pour qu’ils puissent
acheter les voitures qu’ils fabriquaient…
Les entreprises sont donc en train de scier la branche de profits sur
laquelle elles sont assises en privilégiant les résultats
à court terme plutôt que la pérennité à
long terme.
C’est pourtant parfaitement logique dans un monde où le PéDéGé n’est jamais rien
qu’un salarié payé et intéressé à
l’évolution du cour de Bourse à
court terme et pas à l’évolution de l’entreprise
à long terme.
Ce que j’avais en tête et que je souhaitais exprimer,
c’est qu’au-delà de tout débat idéologique
entre libéralisme et socialisme, au-delà de la
nécessaire réforme de nos États-providences devenus obèses,
il ne fallait jamais perdre de vue l’utilité et l’objectif
de toute création de richesse économique.
Car dans notre volonté depuis la nuit des temps de nous
enrichir, nous avons toujours voulu améliorer nos conditions de vie et
d’existence, de la même manière que le progrès
technologique a toujours eu vocation à faciliter notre travail et nos
tâches.
Si nous oublions qu’un système économique doit
servir à une collectivité alors nous condamnons ce
système à une mort certaine. Cela prendra du temps mais tout
système qui ne sait pas partager est voué à
l’échec. Qu’il ne sache pas partager parce qu’il
n’en a pas envie, comme c’est de plus en plus le cas
aujourd’hui, ou qu’il ne sache pas partager comme ce fut le cas
pour le communisme parce qu’il n’y avait plus rien à
partager.
Lorsque la majorité d’un peuple souffre alors le
système responsable de ce fiasco s’effondre.
Je pense que jusque-là l’essentiel des lecteurs sera
d’accord avec moi. Mais vous savez bien à quel point
j’aime provoquer, pour provoquer la réflexion de tous y compris
la mienne qui peut évoluer avec vos commentaires.
Ma conclusion (qui n’a rien de définitive à ce
stade de la réflexion) est que finalement, si l’on pousse encore
plus loin, on se rend compte qu’il n’y a aucune différence
entre le communisme et le capitalisme actuel car tous les deux sont
passés par une phase d’appauvrissement des peuples… Le
communisme s’est effondré mais le capitalisme actuel (dans sa
forme financière dégénérée) ne pourra sans
doute pas lui survivre encore bien longtemps.
Voilà, c’était de ça dont je voulais vous
parler et j’entends déjà les hauts cris que beaucoup
d’entre vous pousseront certainement. Peut-être qu’avant de
m’inonder de mails ou de commentaires outrés vous pourriez, mais
ce n’est qu’une suggestion, lire ou relire (pour la
majorité d’entre vous) l’ouvrage de Georges Orwell 1984.
Jeune garçon au collège, on m’avait
expliqué que c’était une critique des systèmes
communistes, et quelle critique ! Mais relu aujourd’hui, la
ressemblance de la description de la société de ce livre avec
la société dans laquelle nous vivons est saisissante,
troublante et pour tout dire déstabilisante.
Finalement, notre capitalisme dégénéré ne
vaut guère mieux que le communisme… les goulags en moins, sauf
en Chine – vous savez le pays duquel provient 95 % des biens que nous
achetons chaque jour.
Donc, comme je vous le disais, c’était de cela dont je
voulais vous parler, mais ma femme me faisait à juste titre remarquer
que j’allais vous faire rire avec ce genre de sujet, ce en quoi elle a
parfaitement raison.
Alors je cherchais un sujet léger, pour égayer votre
morne journée et figurez-vous que j’en ai trouvé un.
Alors mes chers contrariens, soyons clairs, ce
n’est pas parce que l’ensemble de la presse britannique en parle
que c’est vrai. On dira, pour être sûrs de ne pas avoir
trop de problèmes juridiques, qu’il s’agit de rumeurs
certainement infondées et bien vite démenties et d’un
complot visant l’image de notre ancien président de la
République.
Nicolas
Sarkozy exilé fiscal à Londres à la tête
d’un hedge fund
doté de 1,6 milliard de dollars (américain)
Vous comprendrez que le sujet est délicat. Il faut le traiter
avec une grande prudence et une part non négligeable non plus
d’insolence… mais celle que l’on ne peut pas vous
reprocher.
L'ancien président de la République française Nicolas
Sarkozy (béni soit son nom) aurait (mais c’est vraiment à
mettre au conditionnel tellement cela ressemble à un complot
anglo-saxon) trouvé une solution aux hausses d’impôts
imminentes en France : fuir le pays.
Comme les médias anglais veulent nuire à l’image
de notre grand président (enfin grand, on se comprend, je parlais de
la politique menée et du grand bilan), ils colportent d’autres
rumeurs comme le fait que les enquêteurs de police à la recherche
de sombres preuves dans une autre affaire dans les finances de Nicolas
Sarkozy ont découvert qu’il avait l'intention de quitter Paris
et de rejoindre Londres en partie pour échapper aux augmentations
d’impôts mais aussi, apparemment, pour créer un hedge fund de 1 milliard de
livres (1,6 milliard de dollars) à l'aide de l’homme politique
français Alain Minc joueur.
Selon certains tabloïds anglais à la qualité
douteuse, cette théorie serait (le conditionnel c’est
très, très important) soutenue par ses récentes visites
à la jet-set de la haute finance de Londres
et du Qatar.
Mais je pense que tout cela est faux et archifaux. Vous pensez, un
ancien président de la République, ayant dit que la France
« tu l’aimes ou tu la quittes », quittant la France, ce
serait… Surprenant.
Cela dit, je me pose quand même une question. Peut-on
être, comme tout ancien président membre du conseil
constitutionnel (vous savez ceux qui veillent sur le respect de notre
Constitution donc, in fine, du droit du peuple) et PéDéGé
d’un hedge fund
basé à Londres et dont les fonds proviendraient du Qatar…
Non, à la réflexion, c’est impossible. Mais chuuuuut ! Ce doit être un complot anglo-saxon.
À moins que... à moins que tout cela ne soit qu’un avatar
de plus d’un monde devenu fou et complètement pathétique.
Charles
SANNAT
Directeur des Études Économiques Aucoffre.com
http://www.lecontrarien.com/
Source presse anglaise
http://www.policymic.com/articles/23896/nicolas-sarkozy-wants-to-flee-france-over-taxes-fraud-former-leader-would-embarrass-his-country
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