Mes chères contrariées, mes chers contrariens !
Je souhaitais aujourd’hui partager avec vous mes petites réflexions autour
de l’enfer et du paradis, fiscal s’entend. D’ailleurs c’est vraiment
d’actualité puisque notre grand Mélenchon du Front de Gauche, après son «
épuration éthique » d’un goût particulièrement douteux, lorsque l’on connaît
les fragilités interethniques de notre pays, continue dans la série dérapages
verbaux, lors de son message de condoléances, suite au décès de Margaret
Thatcher, puisqu’il vient de déclarer sur son compte Twitter : « Margaret
Thatcher va découvrir en enfer ce qu’elle a fait aux mineurs ».
C’est peut-être une bonne nouvelle finalement cette déclaration. Si
Mélenchon se met à croire à l’enfer qui sait si au bout du compte il ne sera
pas frappé par la grâce divine. En tout cas ces sorties outrancières non
seulement ne le servent pas, mais en plus ne sont pas à la hauteur des enjeux
économico-politiques actuels. Enfin et c’est très important, en se lançant
dans ce type de tirade à répétition, lui le pourfendeur du Front National,
rend un fier service à Marine Le Pen en la faisant passer, en comparaison,
pour une femme d’une extrême pondération.
Peut-être y-aurait-il quelqu’un pour expliquer à notre Mélenchon que
l’enfer aussi est souvent pavé de bonnes intentions…
Avant donc de poursuivre notre causerie au coin du feu sur l’enfer et le
paradis, je tenais à vous faire part d’une très mauvaise nouvelle. Mais alors
très mauvaise.
Pendant la deuxième guerre mondiale mais en fait c’est pendant toute les
guerres, lorsque la mort rode chaque jour, les troupes sont assez
superstitieuses. Personne ne veut faire équipe ou prendre avec soi un soldat
qui n’a pas de chance… Ca se comprend. Il y a des gens comme ça qui portent
le « mauvais œil ». Dans la gestion patrimoniale c’est la même chose. Vous
avez des gens qui sont toujours, toujours à contre-courant. C’est très
pratique d’en avoir dans son entourage. C’est le meilleur des indicateurs.
Vous savez que quand ils achètent quelque chose, c’est le moment pour vous de
revendre, tout ce que vous possédez de ce quelque chose en question, avant le
grand effondrement.
Lagarde: l’euro a
« un avenir à long terme »
C’est le cas de notre Christine Lagarde. A se demander même si en fait elle ne lance pas des messages codés destinés à une
petite minorité d’initiés qui auraient avec eux une grille de décodage.
Il suffit que Christine dise un truc, pour qu’il se passe l’inverse. Alors
aux vues des dernières déclarations de notre Directrice Générale du FMI je
dois vous le dire je suis particulièrement inquiet.
Oui Christine Lagarde voit un avenir à long terme pour notre monnaie
l’euro, ce qui dans les faits va se transformer inévitablement en une
nouvelle « lagourderie », lorsque dans 15 jours l’euro va nous exploser à la
figure. Si Dame Christine nous explique qu’un machin a un avenir à long terme
c’est que les jours du machin sont désormais comptés.
Tic-Tac, Tic-Tac, d’ailleurs de vous à moi je suis sûr d’avoir raison
(mais je préférerais largement avoir tort). Les jours de l’euro sont comptés.
La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine
Lagarde, a estimé dimanche lors d’un forum économique en Chine que « l’euro
avait un avenir solide et a souhaité qu’aucun autre pays européen n’ait
besoin à l’avenir d’un plan de sauvetage de l’UE et du FMI ».
Voilà, Christine, le problème. C’est justement l’absence de besoin de
nouveau plan de sauvetage. Alors je me moque, je me moque, mais en fait
Christine est une femme très intelligente (malgré les « lagourderies » faites
pour amuser la galerie). Le message subliminal de la patronne du FMI est, en
fait, assez clair pour ceux qui veulent bien comprendre.
S’il n’y a plus besoin de plan de sauvetage alors l’euro aura un avenir à
long terme. Le petit souci, c’est que la liste des pays à sauver augmente à
vitesse grand V et qu’il n’y a plus de sous dans les caisses, puisque je vais
répéter encore une fois, les données qui président au fonctionnement des
machins de sauvetage européens, qu’ils se nomment MES ou FESF, ne changent
rien puisqu’il s’agit dans tous les cas : d’essayer de sauver les pays qui
font naufrage en demandant à des pays surendettés de payer pour eux, ce qui
met tout le monde en faillite.
Interrogée sur l’éventualité d’autres crises dans l’UE, Madame Lagarde a
même répondu: « Je n’ai pas de boule de cristal ». Elle, sans doute aussi va
nous faire le coup du « on ne pouvait pas savoir » pour la Slovénie, pour la
Hongrie, et pour les trois-quarts des pays européens dont les finances
publiques sont exsangues.
J’ai adoré aussi cette phrase : « mon plus cher espoir est qu’il n’y ait
pas d’autre pays européen en difficulté qui aurait besoin d’une aide à la
fois des partenaires européens et du FMI ».
Ce que vous pouvez traduire par un « s’il vous plait Messieurs Dames,
pas plus d’un à la fois dans la chaloupe de sauvetage car sinon le canot
coule… » le problème c’est que vous avez 480 millions d’européens sur
un Titanic en train de sombrer sous vos yeux. Mais comme l’orchestre joue
encore vous ne vous rendez compte de rien ou presque.
Quand la Directrice du FMI nous explique pas plus d’un plan d’aide à la
fois… cela en dit long sur l’avenir de long terme de notre monnaie unique.
Enfer et Paradis…
(fiscal)
Que n’entend-on pas ces derniers jours sur les paradis fiscaux. Alors au
risque d’être politiquement incorrect je souhaitais rappeler tout de même quelques
grandes vérités qu’il ne faudrait pas occulter dans toute cette agitation et
ce tumulte médiatique car on mélange à peu près tout et n’importe quoi.
Ce matin par exemple Xavier Niel le patron de Free a été assez vertement
interrogé sur ses éventuels comptes à l’étranger. Actionnaire de 800 à 900
start-up il a ironisé en disant qu’il était peut-être bien actionnaire d’une
société de traitement de l’eau aux iles Caïman… La belle affaire.
Nos hommes politiques et nos élites au sens large ont voulu et souhaité la
mondialisation. Cela signifie concrètement une mondialisation des échanges y
compris des échanges financiers. Il ne faut pas confondre avoir une société
en Suisse qui fabriquerait par exemple des montres Suisses et dont cette
société aurait un compte en banque Suisse, et vous pourriez même percevoir
des rémunérations en provenance de Suisse en parfaite légalité.
Encore une fois, il ne faut pas confondre les réalités économiques avec de
l’évasion fiscale.
Il ne faut pas non plus mélanger tout cela avec l’optimisation fiscale
qui, dans certaines limites fixées par le droit ou par l’interprétation du
droit (jusqu’à un jugement pouvant faire jurisprudence), est parfaitement
légale. Demandez à Google ou à Amazon sans oublier Apple qui sont des pro de l’optimisation fiscale.
Avoir un compte à
l’étranger est légal !
Et ce presque, quel que soit le pays. Encore faut-il, pour respecter la
loi, le déclarer à l’administration fiscale. Je peux considérer que mon
argent, gagné et déjà imposé en France, sera plus en sécurité dans une petite
banque privée Suisse. Si je déclare l’ouverture de mon compte à
l’administration fiscale et que je communique même à chaque fois que j’y
envoie des fonds, mon action sera parfaitement légale.
Et la concurrence
fiscale ou le dumping fiscal
Il ne faut pas non plus oublier que l’Europe et la Commission Européenne
ont pendant des années organisé au sein même de l’Europe une véritable
concurrence fiscale au moins disant fiscal.
L’Irlande en est un sacré exemple ! Le Royaume-Uni un second, le Luxembourg
un troisième, l’Autriche un quatrième. Le tout en mettant en place une libre
circulation totale des biens des personnes et des capitaux. Et l’on découvre
en 2013 « l’eau chaude » de l’optimisation fiscale
Le gros mensonge
du montant de la Fraude !
Les chiffres avancés sont stupides et ne correspondent à rien de chiffré
convenablement. Il s’agit plus de manipulations que d’autres choses.
Pourtant la règle pourrait être simple. Toute activité économique réalisée
en France devrait être taxée en France. Mais les grandes multinationales ne
l’entendent certainement pas de cette oreille-là. Regardez le cas de la taxe
dite taxe « Google ».
Ce qui nous coûte le plus cher, ce n’est pas la fraude de plus en plus contrôlée
et surveillée. Non ce qui nous coûte cher, très cher en manque à gagner,
c’est évidemment l’optimisation fiscale officielle et légale, ou en tout cas
tolérée de la part des grands groupes, à commencer par nos entreprises du CAC
40 imposées à un taux moyen de 9% sur les bénéfices, ce qui ne fait pas lourd
par rapport aux 33% de la moindre de nos TPE ou PME.
Paradis et enfer
ne peuvent exister l’un sans l’autre
Le paradis fiscal n’existe que parce que son exact miroir, l’enfer fiscal
existe. Les deux sont intimement liés. L’un ne peut exister sans l’autre.
Avec une taxe à 75% nous vivons dans un enfer fiscal ce qui réduit le
consentement à l’impôt puisque les citoyens se sentent profondément volés. Et
peut-on seulement le leur reprocher (je parle du consentement bien sûr)?
Disons simplement que ce qui est insupportable dans toute cette histoire,
ce n’est pas la triche. Je pense même que l’on doit pouvoir tricher ou sortir
des sentiers battus car de la liberté nait la création et l’invention, même
si cela s’accompagne de débordements qu’il faut savoir limiter.
Ce qui est insupportable c’est que ceux-là mêmes qui votent des lois
coercitives fiscalement à l’égard du peuple et des entrepreneurs en les
taxant chaque année un peu plus, ne s’appliquent pas à eux-mêmes ce qu’ils
font subir aux autres. Il est possible au bout du compte que lorsque nos
mamamouchis devront payer autant que nous et comme nous… qu’ils se disent
finalement que baisser les dépenses pourrait être une bonne idée.
Mais avant il faudra faire faillite, et l’euro devra disparaitre comme
vient de nous l’annoncer Madame Lagarde.
Charles SANNAT