Le
futur
Je
ne peux aujourd’hui penser à une priorité plus grande que
la mise en place d’une alliance anti-fascise. Elle est
aujourd’hui en train de se développer, bien qu’elle ne soit
pas officielle. Elle est composée de tous ceux qui s’opposent
aux politiques de la Fed et refusent d’adhérer aux politiques
fascistes du gouvernement, de tous ceux qui sont favorables à une
décentralisation, qui demandent une réduction des impôts
et une libéralisation des échanges, demandent un
élargissement du droit d’association, vendent et achètent
en fonction de leurs désirs propres, éduquent eux-mêmes
leurs enfants, épargnent, et s’expatrient.
Elle
est également composée des millions d’entrepreneurs qui
ont déjà découvert que la menace première
à leur capacité de servir le public sur le marché est
l’institution se présentant comme étant leur plus grand
bienfaiteur : le gouvernement.
Combien
de personnes appartiennent à ce mouvement ? Bien plus que ce que
nous pouvons penser. Il est un mouvement intellectuel, culturel et
technologique. Ceux qui en font partie viennent de toutes les classes
sociales, races, pays et religions. Ce mouvement n’est plus seulement
national, il est global.
Nous
ne pouvons pas déterminer si ses membres sont majoritairement de
gauche, de droite, indépendants, libertaires,
anarchistes, ou autre chose. Cette alliance est composée aussi
bien de parents qui éduquent leurs enfants à domicile à
la campagne que de parents des villes dont les enfants font partie des 2,3
millions de personnes qui languissent sans raison aucune dans une prison de
notre nation à la population carcérale la plus importante du
monde.
A
quoi aspire cette alliance ? A rien de plus qu’à la
liberté. Elle ne demande pas à ce que liberté lui soit
accordée. Elle demande simplement à ce que la liberté
inhérente à la vie existe de la même manière
qu’elle le ferait si un Etat léviathan
n’était pas là pour nous voler, nous enfermer et nous
tuer.
Et
ce n’est que le début. De jour en jour, nous obtenons des
preuves supplémentaires de son existence. Il est de plus en plus
évident que l’Etat ne contribue en rien à notre
bien-être.
Dans
les années 1930, et jusqu’en 1980, les partisans de l’Etat
avaient de nombreuses idées. Leurs théories et agendas
étaient supportés par de nombreux intellectuels. Ils
étaient excités à l’idée du monde
qu’ils allaient créer. Ils mettraient fin aux cycles
économiques, favoriser l’avancée sociale et
l’apparition d’une classe moyenne, soigner plus de
maladies… Le fascisme croyait en lui.
Cela
n’est plus vrai aujourd’hui. Le fascisme n’a plus de
nouvelle idée, de grand projet, et ses partisans ne sont même
plus certains qu’il puisse accomplir ce pour quoi il a
été instauré. Le monde créé par le secteur
privé est tellement plus utile et plus beau que celui qu’a
construit l’Etat que les fascistes eux-mêmes en sont
démoralisés et doutent des fondations intellectuelles de leur
agenda.
Il
est bien connu que l’étatisme ne peut fonctionner. Il
n’est autre qu’un grand mensonge. Il nous offre le contraire de
ce qu’il nous promet. Il nous promet sécurité,
prospérité et paix, et nous apporte peur, pauvreté,
guerre et mort. Si nous voulons avoir un jour un futur, alors nous aurons
à le construire nous-même. L’Etat fasciste ne nous en
offrira pas. Au contraire, il ne fera que se mettre en travers de notre
chemin.
Il
semblerait même que la vieille romance des libéraux classiques
ait disparu avec l’idée d’Etat limité. Il y a
aujourd’hui de très fortes chances que les jeunes embrassent une
idée impensable il y a encore 50 ans ; une idée voulant
que la société soit mieux lotie sans aucune forme d’Etat
qui soit.
J’aimerais
insister sur l’apparition de la théorie anarcho-capitaliste
comme représentant la plus importante transformation intellectuelle de
ma vie adulte. Finie cette vision de l’Etat comme d’un veilleur
de nuit qui ne ferait que protéger les droits fondamentaux de ses
citoyens, trancher les différents et protéger les
libertés.
Il
n’y a pas d’idée plus naïve que celle-ci. Le veilleur
de nuit porte aujourd’hui des armes, possède le droit
légal d’utiliser l’agression, de contrôler nos
allées et venues, de tout observer sans la moindre impunité. Et
lui, qui le surveille? Qui limite son pouvoir? Personne, et c’est
là précisément la raison pour laquelle il est la source
des plus grands maux de notre société. Aucune constitution,
aucune élection, aucun contrat social ne permettra jamais de réduire
son pouvoir.
Notre
gardien de nuit a su acquérir le pouvoir le plus total. Il
représente l’Etat total décrit par Flynn comme ‘un
gouvernement possédant le pouvoir de promulguer toute loi et de
prendre toute mesure si tant est qu’il juge cela nécessaire. Un
gouvernement ayant le pouvoir de faire tout ce qu’il veut sans limite
aucune à son pouvoir est un gouvernement
totalitaire. Son pouvoir n’a pas de limites.
Nous
ne pouvons plus aujourd’hui nous permettre d’ignorer ce point.
Notre veilleur de nuit doit être renvoyé, et ses pouvoirs doivent
être redistribués à l’ensemble de la population.
Voici
donc le choix qui se présente à nous : Etat total, ou
liberté totale. Quelle solution choisirons-nous ? Si nous optons
pour l’Etat total, nous continuerons de nous enfoncer de plus en plus
profondément et finirons par perdre tout ce que nous, en tant que
civilisation, chérissons. Si nous choisissons la liberté, nous
pourrons exploiter le pouvoir remarquable qu’est celui de la
coopération humaine, et serons ainsi en mesure de construire un monde
meilleur.
Dans
notre combat contre le fascisme, il n’y a aucune raison de
désespérer. Il nous faut continuer de combattre. Notre futur
n’appartient qu’à nous.
Leur
monde tombe en ruine dans le même temps que le nôtre se
construit.
Leur
monde tient debout sur des idéologies en perdition. Le nôtre
prend racine en la vérité quant à la liberté
humaine.
Le
monde ne peut que regarder en arrière et admirer ses jours de gloire.
Le nôtre appartient au futur.
Leur
monde prend racine sur le cadavre de l’Etat-nation. Le nôtre tire
son énergie et sa créativité des citoyens du monde,
unifiés par le projet commun qu’est la création
d’une population prospère et la coopération pacifique.
Il
est vrai qu’ils ont les plus grosses armes. Mais leur armement ne les a
jamais conduits vers une victoire permanente, que ce soit en Irak comme en
Afghanistan.
Nous
possédons la seule arme qui soit réellement immortelle :
l’idée. Ce sont nos idées qui nous mèneront
à la victoire.
Comme
le disait Mises, ‘Sur le long court, même les gouvernements les
plus despotiques, brutaux et cruels finiront par manquer
d’idées. L’idéologie ayant gagné le
cœur d’une majorité de personnes finira par
prévaloir, après quoi les oppressés pourront se rebeller
et renverser leurs tyrans’.
Llewellyn H. Rockwell, Jr
LewRockwell.com
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