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Cours Or & Argent

L’auto-entrepreneur : la peau de chagrin

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Jean de Selzac
Publié le 28 juin 2013
683 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 12 votes, 4,9/5 ) , 4 commentaires
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

Le gouvernement affiche avec fierté ses 895 000 auto-entrepreneurs. Dans le même temps, il est pourtant question de raboter le statut qui leur est dédié. En raisonnant sur des chiffres peu significatifs, le gouvernement actuel s’apprête à tuer l’initiative individuelle dans l’œuf.


Car le chiffre de 895 000 est un peu comme le village Potemkine. Il n’y a pas grand-chose derrière le décor. Sous l’analyse des chiffres, l’ampleur de l’auto-entrepreneuriat se révèle bien plus modeste.


Car le vrai nombre des auto-entrepreneurs est en fait de 51 164. C’est 94% de moins que le chiffre affiché par le gouvernement. Il s’agit de ceux qui, sous ce statut, gagnent au moins un smic, une fois les taxes payées à l’État.


Comment arrive-t-on à un tel chiffre ? Il suffit de poser la bonne question, celle  qui importe quand on se lance de l’entrepreneuriat : vais-je faire de l’argent ? N’en déplaise aux collectivistes, si l’on se lance dans une affaire, c’est bien pour faire de l’argent, pas pour payer des taxes, ni pour financer le modèle social français.


La question est donc de savoir si les auto-entrepreneurs font de l’argent.  Annoncer, comme le fait le gouvernement, que les auto-entrepreneurs dans leur ensemble ont généré 1 460 milliards d’euros en 2012 ne veut pas dire grand-chose. Il faut regarder le détail.

 

Tout d’abord, 51,2% des auto-entrepreneurs ne font tout simplement pas d’argent, à savoir pas même un centime d’euro. Le chiffre de 895 000 auto-entrepreneurs ne signifie donc rien économiquement. 


Plus significatifs sont les 48,8%, c’est-à-dire les 409 764 auto-entrepreneurs supposés faire un chiffre d’affaires. Selon l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) qui délivre ces statistiques, les auto-entrepreneurs génèrent en moyenne 3 500 euros par trimestre. Cela ferait environ 14 000 euros par an de chiffre d’affaires. Après impôt, il ne resterait que 8 200 euros dans les mains de l’auto-entrepreneur, soit 700 euros par mois. C’est certes un complément de salaire, mais pas un moyen de subsistance. Il faut donc à ce stade affiner l’analyse pour savoir qui peut réellement vivre du statut d’auto-entrepreneur.


Seuls 51 164 auto-entrepreneurs, soit 6,1% du nombre initialement affiché, ont fait un chiffre d’affaire supérieur à 7 500 euros au 4ème trimestre 2012. Après impôt, ils dégagent un revenu à peine supérieur au smic. Les meilleurs arrivent sans doute à atteindre les 2 000 euros par mois. Il n’y a pas de quoi faire rêver ni crier victoire. Reste qu’il est possible de vivre avec un tel revenu et que s’ils ne sont pas nombreux à l’obtenir, c’est mieux que rien.


Or, tout en claironnant des chiffres enflés qui ne signifient pas grand-chose, les auto-entrepreneurs sont dans la ligne de mire du gouvernement, et plus particulièrement de Sylvia Pinel, la ministre de l’artisanat. Celle qui ne connaît rien au monde difficile de l’entrepreneuriat, a décidé de présider à la destruction du seul statut qui permet à des individus de se lancer et de tester leur idée. Même si le statut n’est pas parfait, loin s’en faut, il a quand même tenté pas loin de 1 million de français. Il a permis à 50 000 d’entre eux de créer une activité viable. Ce n’est pas rien.


Mais la réforme du statut d’auto-entrepreneur est en marche. Sylvia Pinel l’a annoncé : un auto-entrepreneur qui fait 19 000 euros de chiffre d’affaires deux années de suite devra passer en statut entreprise. En langage clair, il devra payer plus de taxes. Mais 19 000 euros de chiffres d’affaire, c’est en réalité à peine le smic après impôts. Aussi surprenant que cela puisse paraître pour Sylvia Pinel, on ne devient pas entrepreneur pour limiter son chiffre d’affaire à 19 000 euros ou pour payer plus d’impôts sous le statut d’entreprise.


Ce qui risque de se produire est simple. Tout entrepreneur qui aura un vrai business ne se lancera pas en auto-entrepreneur. Soit il rangera son idée business aux oubliettes, soit, plus probablement, il ira faire son business ailleurs. Mais au final, nous assistons à la destruction du peu d’esprit d’entreprise qui restait en France. C’est ainsi que les poussins sont tués dans l’œuf…

 

 

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Esprit libertarien, entrepreneur, grand voyageur parcourant des continents aussi divers que l’Afrique et l’Amérique, Jean de Selzac met sa plume au service de la liberté économique et de l’esprit d’entreprise. Il a souvent écrit dans les différentes publications de Contribuables Associés.
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Après Duflot qui va couler indirectement le secteur du bâtiment avec la nouvelle législation sur 70% des loyers, la ministre des artisans va rogner les ailes des créateurs d'entreprise.
Il y avait déjà la cgt et la cfdt pour torpiller les entreprises. Maintenant il y a les ministres en place.
La seule entreprise qui marche bien en France, c'est l'entreprise de démolition du pays.
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Liquidateur judiciaire et huissier...
Pour les 2-4ans à venir, il devrait y avoir du grain à moudre pour eux, et du foin pour leurs bottes.

Pff... pas suivi la bonne voie, pas le bon métier.
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Mon premier patron artisan ébéniste s'est retrouvé en règlement judiciaire, ça se passait début 1982 du côté de Vichy. Le syndic n'était qu'un vulgaire escroc qui s'est largement rincé sur le dos de la boîte sous couvert de la légalité de son entreprise. Sans parler de ses petits copains qui ont bien profité de la liquidation car tout finit par se savoir.... C'est une expérience qui marque !
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Précisions très éclairantes.
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Dernier commentaire publié pour cet article
Mon premier patron artisan ébéniste s'est retrouvé en règlement judiciaire, ça se passait début 1982 du côté de Vichy. Le syndic n'était qu'un vulgaire escroc qui s'est largement rincé sur le dos de la boîte sous couvert de la légalité de son entreprise.  Lire la suite
merisier - 29/06/2013 à 07:13 GMT
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