28 mars 2013 :
« Il n’y aura aucune augmentation d’impôt. »
14 juillet
2013 : « Je ne ferai d'augmentation d'impôt que si elles sont
absolument indispensables. »
On attend
déjà avec impatience sa prochaine déclaration
d’ici novembre : « Les impôts augmenteront, c’est une
question de solidarité nationale. »
Nous avons
été gâté avec ce 14 juillet : un beau
défilé d’une armée en sursis, un beau soleil
– au moins ce n’est pas taxé… du moins pas encore -,
et un beau reniement de François Hollande. Il n’en finit plus de
tergiverser, d’édulcorer, et de distribuer de faux espoirs. Pourtant,
en temps de crise, il faut savoir dire la vérité. Les Français
préfèreront sans doute un homme qui leur dit une
vérité qui déplaît plutôt qu’un homme
qui ment pour faire plaisir.
La traduction
claire et nette de la phrase du 14 juillet, c’est-à-dire
nettoyée de sa rhétorique politicienne, est que les hausses
d’impôts seront nécessaires en 2014. Ça,
c’est la vérité.
La preuve en
est que François Hollande essaie de se défendre : « Vous
croyez que cela fait plaisir d'arriver au pouvoir et de devoir augmenter les
impôts? » Peu importe que cela lui fasse plaisir ou non. Ce qui
compte c’est de savoir s’il compte à terme les baisser
afin de redonner du pouvoir d’achat aux Français. Ce que ces
derniers ont sans doute envie de savoir, c’est si le Président
va mettre en place une réelle stratégie visant à baisser
les dépenses publiques afin de pouvoir ensuite diminuer les
impôts une fois la situation épurée. Là on aurait
eu un cap et un vrai espoir. Mais de toute évidence, il ne se donne
pas aujourd’hui les moyens d’une telle politique de baisse
d’imposition, la seule qui vaille sur le long terme. Et pourtant, il y aurait aussi tout
à y gagner puisqu’on sait bien que baisser les impôts peut
assurer de plus grandes rentrées fiscales : c’est
démontré par la courbe de Laffer.
En deux mots, Laffer avait théorisé que si les
prélèvements obligatoires sur les revenus du travail sont trop
importants, une augmentation des impôts ne ferait qu’amoindrir
les rentrées fiscales. En effet, entrepreneurs et autres producteurs
ne seront plus motivés pour travailler : trop d’impôt tue
le travail et donc les rentrées fiscales.
Par contre,
baisser les prélèvements, laisser l’argent à ceux
qui le produisent et ne demander qu’un impôt raisonnable assure
de bonnes rentrées fiscales, tout simplement parce que chacun
d’entre nous est d’accord pour payer des impôts tant que
cela ne met pas en péril sa capacité à vivre et à
entretenir dignement sa famille. Dans la pratique, cette politique de baisse
d’impôt à réussi à l’époque de
Ronald Reagan au début des années 1980. L’exemple
historique pourrait servir à François Hollande.
Mais le
président socialiste reste accroché aux vieilles lubies
économiques collectivistes : la relance économique ne peut se
faire que par l’État, que par la dépense publique, que
par les subventions ! L’impôt a donc une place essentielle dans
ce dispositif : le baisser reviendrait à réduire la place de
l’État dans la société française ce qui est
impensable pour le pouvoir actuel.
En effet,
l’État – pour François Hollande mais aussi pour la
très grande majorité des politiques de droite comme de gauche
et pour une grande partie des Français d’ailleurs – doit s’occuper
de tout : de l’économique, du social, de la santé, des
salaires, de l’éducation, des retraites, de la formation
professionnelle, du commerce, etc. Et pour cela il a besoin de l’argent
de tous.
Or cette
politique d’intervention universelle est dangereuse. Si le Président
et son gouvernement ne tiennent pas leurs engagements, cela suscitera encore
plus de déceptions chez des Français qui écoutent, observent
et croient encore parfois aux promesses de François Hollande. Ils se
sentiront trahis. Or, « ne voit-on pas qu’au bout de chaque
déception, il y a une non moins inévitable
révolution ? rappelait Frédéric Bastiat. On
ne joue pas avec l’espoir, en particulier dans la situation
économique actuelle.
Entre une
intervention étatique à tout-va inefficace et un reniement de
ses propres promesses, François Hollande fait grandir la
déception et la grogne de ceux qui travaillent et qui produisent. Or l’Histoire
montre que lorsqu’un peuple est déçu, il cesse
d’estimer ses dirigeants et par la même, il cesse
d’obéir. François Hollande ferait mieux de s’en
rappeler.
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