Comme
l’explique l’un de ses créateurs, Ingo Potrikus,
le problème dans les pays en développement n’est pas
seulement celui de la sous-alimentation mais aussi celui de la malnutrition.
C’est à ce fléau qu’il a voulu s’attaquer, en
particulier à la déficience en vitamine A, en créant un
organisme génétiquement modifié destiné à
éviter cette carence. Il a donc créé une
variété de riz enrichie en beta carotène,
précurseur de la vitamine A.
Les enjeux
sont majeurs. La déficience en vitamine A rendrait aveugle près
de 500 000 enfants et causerait entre 1 et 2 millions de
décès chaque année.
Comme il
s’agit d’un organisme génétiquement modifié
(OGM), il a soulevé la polémique. Le riz doré est
génétiquement amélioré. Inventé au
début des années 90, il n’est toujours pas disponible
pour la consommation humaine alors qu’il a été
développé dans un but humanitaire.
Dès sa
conception, le riz doré a subi les foudres des activistes anti-ogm qui en contestent l’utilité et
réclament toujours plus de tests et d’études pour en
prouver l’innocuité.
La mise sur le
marché de ce riz n’est toujours pas à l’horizon
– même si son inventeur, aujourd’hui âgé de 80
ans espère toujours en voir la production avant sa mort.
La science par
définition ne peut jamais prouver l’absence totale de risque. Le
lui demander est simplement signer l’arrêt des progrès
scientifiques. La seule chose que peuvent faire les scientifiques,
c’est de rassembler des preuves indiquant que la technologie permet des
modes d’actions meilleurs ou tout simplement moins nocifs
Concernant les
organismes génétiquement améliorés, il faut
évidemment étudier chaque cas par cas tout en gardant des
chiffres en tête. Nombre d’avis d’experts indiquent que les
OGM ne présentent de danger ni pour l’environnement ni pour les
consommateurs qui en mangent maintenant depuis plus de 20 ans. Entre 1996 et
2012, les surfaces biotech ont été
multipliées par 100. Ils partent du constat que les nouvelles
variétés ont été testées de façon
plus complète que celles élaborées par des
méthodes plus anciennes.
Et pourtant,
nombre d’entre eux tombent sous le coup de moratoires, interdictions,
demandes de tests. Dans le cas du riz doré, Ingor
Protikus a du apporter la
preuve de l’efficacité du riz, ce qu’il a réussi
à faire tout dernièrement en montrant qu’une portion
journalière de riz pouvait couvrir 60% des besoins journaliers en
vitamine A. De fait, les technophobies actuelles
entraînent des coûts et délais réglementaires
croissants, évalués entre 2008 et 2012 à 136 millions de
dollars, dont 35 pour répondre aux contraintes réglementaires
pesant sur chaque nouvelle variété génétiquement
améliorée.
Autoriser le
riz doré, c’est aider à sauver des vies. On a le droit,
à titre individuel, d’être pour ou contre les OGM et de ne
pas souhaiter en consommer. En revanche interdire aux autres de recourir
à des organismes génétiquement améliorés
est un abus de droit.
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