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Coincés entre un rocher et de la mousse

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Publié le 14 janvier 2014
818 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Le rocher représente la réalité. La mousse est l’illusion qui veut que le racket soit une alternative acceptable à l’économie. L’essence du racket est le recours à la malhonnêteté qui vise à obtenir de l’argent, qui requiert souvent (mais pas toujours) l’utilisation de contrainte. Certains rackets peuvent avoir lieu sans que la victime s’en rende compte.

Est-il juste de supposer que la gestion monétaire est au cœur de l’économie avancée et complexe qui s’est développée au début du XXe siècle ? Je le pense bien. La monnaie est ce qui permet les échanges et l’investissement sur des activités productives qui supportent le commerce. Afin que la monnaie puisse signifier quelque chose, pour qu’elle puisse permettre à finaliser les transactions, les gens doivent être convaincus qu’elle représente légitimement sa valeur nominale. Autrement, la monnaie ne serait rien de plus qu’appelée ‘monnaie’ – un moyen d’échange suspecté de ne pas avoir de valeur. Une économie qui a recours à une ‘monnaie’ – notamment les économies de racket – est en difficulté. Et c’est là qu’en est la nôtre en ce mois de décembre 2013.

Nos problèmes ont atteint leur vitesse de libération à l’automne 2008, alors qu’une branche particulière de racket appartenant à l’armada de racket qu’est Wall Street est devenue hors de contrôle. Je parle bien entendu de l’entreprise de vente de prêts immobiliers et de ‘nouveaux produits dérivés innovateurs’ à des dupes qui ne savaient pas qu’ils s’étaient laisser prendre dans un piège qui ultimement a beaucoup profité aux vendeurs de papier sans valeur. Pour reprendre les mots du sénateur Carl Levin (D-Mich), ‘les affreux contrats propagés par les semblables de la crypto-banque Goldman Sachs – les obligations garanties par la dette – ont pris au pièges des gestionnaires de fonds trop crédules et d’autres individus trop assoiffés de rendements’.

Il se trouve que les banques qui distribuaient ce genre de contrats ont fini par s’étouffer dessus quand ‘la musique s’est arrêtée’ – quand  les swaps de produits dérivés qui se trouvaient au cœur de cette duperie ont commencé à échouer et qu’il est devenu clair que les ‘produits’ de ce type étaient en passe de faire sauter tout le système bancaire. Au passage, les guillemets que j’utilise délibérément sont nécessaires pour démontrer que dans une telle matrice de rackets, les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être mais ce qu’elles prétendent être.

L’effondrement de Bear Sterns suivi de l’implosion de Lehman Brothers et de la mort effleurée d’AIG ont permis aux ‘civils’ en dehors de Wall Street de réaliser que les banques étaient liées à un tissu de fraudes et d’insolvabilités et devaient être ‘sauvées’ pour que les Etats-Unis puissent conserver leur ‘niveau de vie’. Le remède choisi s’est trouvé être de nombreuses couches supplémentaires de fraude qui sont désormais devenues des rackets institutionnalisés. Celui que nous connaissons le mieux est le ‘quantitative easing’, mais n’oublions pas la politique des taux d’intérêts proches de zéro. Le racket le moins connu, qui remonte à 2009, a été la réforme comptable appliquée par le Financial Accounting Standards Board, qui a autorisé les banques à inventer les chiffres qu’elles se sentaient prêtes à reporter concernant la valeur de leurs actifs.

Ces opérations malhonnêtes et régularisées peuvent être appelées des prises d’otages centrées autour de la contrainte. Cette contrainte prend la forme de menaces comme le QE, dont profitent les banques sous forme de prêts ‘carry-trade’ et de premiums, qui enverront l’économie tout droit vers l’âge de pierre. Ce qui est souvent laissé de côté est la destruction rampante des citoyens (ou de la ‘classe moyenne’) qui ont déjà oublié ce qu’est le ‘niveau de vie’ que Wall Street se dit défendre. Les politiciens sont bien entendu impliqués dans ces rackets, puisqu’ils ont employé des servants chargés d’exécuter et de protéger les opérations de pillage de Wall Street.

Le hic semble être la dissonance cognitive entre l’euphorie symptomatique des indices du marché des actions et la conviction de certains sceptiques que les rackets sont désormais si peu scrupuleux que nous ne pouvons même plus espérer les voir prendre une trajectoire qui puisse les mener vers une magnitude inférieure à celle de 2008.

Les soins de santé représentent aussi un racket, parce que les gens malades sont difficilement en position de marchander, mais ce n’est qu’un sous-système de la matrice de rackets qui ont fait des Etats-Unis une société si malhonnête. ObamaCare ne fera qu’aggraver la situation, et ce très rapidement, puisque ses règles ont été rédigées par les lobbyistes des industries qui en bénéficient.

Le plus grand mystère dans tout ça reste de savoir qui sont les personnes qui possèdent un pouvoir institutionnel et qui soient prêtes à dénoncer cette perfidie. Qu’est-ce qui a bien pu faire des Etats-Unis une nation de lâches qui ne peut produire rien de plus qu’une poignée de comédiens assez courageux pour dire la vérité sous forme de blagues. Tout ça n’a rien de drôle.

   


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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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"ObamaCare ne fera qu’aggraver la situation, et ce très rapidement, puisque ses règles ont été rédigées par les lobbyistes des industries qui en bénéficient."
Chez nous, la sécu c'est gestion paritaire par des syndicats plus qu'à gauche et le poids du lobby de l'industrie pharmaceutique ce n'est pas de la gnognotte...

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"ObamaCare ne fera qu’aggraver la situation, et ce très rapidement, puisque ses règles ont été rédigées par les lobbyistes des industries qui en bénéficient." Chez nous, la sécu c'est gestion paritaire par des syndicats plus qu'à gauche et le poids du lo  Lire la suite
merisier - 14/01/2014 à 16:05 GMT
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