Par transition écologique, on
entend généralement deux choses. La
première est que nous arriverions à la fin du
pétrole et qu’il faut assurer
l’après-pétrole. La deuxième est qu’il
faudrait stimuler un passage de l’énergie fossile
génératrice de CO2 à une énergie qui en
générerait moins.
L’énergie du futur sera probablement
un mix énergétique composé de différentes sources
d’énergie. On pense tout de suite aux énergies dites renouvelables
ou vertes comme l’énergie solaire, éolienne et les
biocarburants. Il y a aussi toutes les sources d’énergie
fossiles qui se verdissent au fil du temps, à commencer par
l’exploitation du pétrole non conventionnel, sables bitumeux ou gaz
de schiste ou même l’énergie nucléaire.
Car des énergies fossiles qui
se verdissent, c’est tout à fait possible. Ca
veut tout simplement dire que l’impact environnemental de
l’exploitation de ces sources d’énergie diminue au fur et
à mesure que les innovations se multiplient et que le progrès
technique s’améliore.
Un exemple est celui du
pétrole conventionnel. En dépit de sa mauvaise
réputation, il est intéressant de rappeler que grâce
à lui, on a évité l’extinction des baleines qui
alimentaient le marché de l’huile pour s’éclairer.
Plus intéressant est
l’exemple de l’exploitation au Canada des sables bitumeux qui
permettent de produire du pétrole synthétique. Fortement
critiquée pour son impact sur
l’environnement (paysages, utilisation d’eau, CO2, etc.),
on constate – grâce aux progrès techniques – que
depuis les années 90, la consommation d’énergie par baril
de pétrole synthétique produit a été
diminuée de 45% et les émissions de gaz à effet de serre
de 29% et les développements futurs sont prometteurs.
On a évidemment tout de suite
envie de se dire que ce ne sera pas suffisant. L’intervention de
l’état dans la transition énergétique devrait
permettre d’améliorer voire d’accélérer les
choses. C’est en tout cas ce que la plupart des pays ont tendance
à croire et en particulier la France où les divers
gouvernements sont toujours fortement intervenues en matière
énergétique, à commencer par le soutien à
l’énergie nucléaire.
Ce qu’on néglige
cependant trop souvent, c’est que ces interventions ne répondent
pas forcément aux objectifs. L’énergie nucléaire
pose encore et toujours la question cruciale du recyclage des déchets
radioactifs, notamment parce que les filières largement soutenues par
les Etats ont privilégié l’uranium. Quant au bilan
énergétique et carbone des énergies renouvelables
– très fortement subventionnées – reste mitigé et l’électricité
produite ne représente toujours que 1,3% du total.
Donc sauf à défendre un
rationnement en énergie – comme le suggère d’ailleurs François Hollande - ce qui est
contraire au souhait du gros de l’humanité qui souhaite voir son
niveau de vie s’améliorer, il faut créer une transition énergétique
la plus compétitive possible car elle sera aussi la mieux à
même de se verdir. Sans interventionnisme, la concurrence crée
chez tous les acteurs les incitations les plus fortes à explorer,
abandonner les mauvais solutions et adopter celles qui s’avèrent
les plus efficaces, créent moins de déchets et diminuent in
fine l’empreinte carbone.
Voir Desrochers, Pierre et Shimizu, Hiroko, Comment l’innovation rend les sables
bitumeux de l’Alberta plus verts, Institut économique de
Montréal, octobre 2012.
Disponible à http://www.iedm.org/files/cahier1012_fr.pdf
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