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Le destin d'une ville

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Publié le 07 février 2014
762 mots - Temps de lecture : 1 - 3 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Je suis né et ai grandi à New York City, dans l’East Side de Manhattan (avec un léger intermezzo dans la banlieue de Long Island de 1954 et 1957 et bien que je vive maintenant depuis des dizaines d’années à trois cent kilomètres au nord de la ville). J’y retourne de temps à autres pour y rencontrer des éditeurs et faire le plein de frissons cosmopolites. Un matin de printemps, il y a quelques années, à la fin du règne du maire Bloomberg, je traversai Central Park depuis mon hôtel à l’ouest de la 75e rue en direction du Metropolitan Museum of Art quand j’ai eu une épiphanie.

Tout au long de ma vie, Central Park, et pour ainsi dire le reste de la ville, n’avait jamais encore été en si bon état. Le cœur de New York avait subi une restauration phénoménale. Quand j’étais petit, dans les années 1960, les districts comme Tribeca, Soho et Bowery étaient peuplés d’alcolos et de cafards. Les brutes qui travaillaient dans le Meatpacking District n’avaient encore jamais vu un top-modèle. Brooklyn était tout autant reculé du reste du monde que la Roumanie de Nicolae Ceausescu. Le zoo de Central Park ressemblait à une scène sortie tout droit de Riot in Cellblock D, et le parc lui-même était jonché des restes des affreuses expériences de Robert Moses qui voyait les grillages comme des œuvres d’art. Sont ensuite arrivées les années 1970 et leurs graffitis, qui ont été résumées par le tristement célèbre gros titre de journal [President] Ford to City: Drop Dead.

Mais ce jour là, le parc rayonnait. Sheep Meadow avait été entièrement recouvert de gazon, les structures de Frederick Law Olmsted, le Pont d’Arc, la fontaine Bethesa avaient été restaurés. Des lofts de plusieurs millions de dollars se vendaient à Bowery. A l’endroit où des camions déchargeaient autrefois des carcasses pleines d’asticots se pavanaient maintenant des célébrités de la télé et de la mode. Brooklyn était le nouveau Jérusalem des arts vivants. Et mes parents n’auraient plus pu se permettre le F2 avec deux salles de bains (avec cheminée) dans lequel j’ai grandi à l’est de la 68e rue.

La raison qui se cache derrière la glorieuse renaissance de New York City est la financiarisation de l’économie. Des milliards de dollars ont afflué vers ce petit coin des Etats-Unis depuis les années 1980, vers les comptes en banque d’innombrables vampires affairés à déshabiller le reste de la nation de ses actifs. Au cas où vous vous posiez la question, tout le patrimoine de villes comme Detroit, Akron, Peoria, Waukegan, Chattanooga, Omaha, Hartford, et d’une pléthore d’autres a été saigné pour profiter à l’impérialisme des chaines de banlieue ou aux rackets de la médecine et de l’éducation – et tout ça a convergé, abracadabra, vers la rénovation de quelques kilomètres carrés près de l’Océan Atlantique.

Personne, dans les médias de New York, ne parvient à saisir cette dynamique ou ne sait ce qu’il se passera ensuite. Le processus d’extraction de richesses est terminé, et New York City est désormais en passe d’entamer une descente à en donner le vertige vers la détérioration et le chaos, à commencer par le règne du bientôt malheureux Bill de Blasio.

Le maire Bloomberg a été célébré pour avoir, entre autres, stimulé une nouvelle génération de gratte-ciels. Il existe une théorie selon laquelle un empire construit ses bâtiments les plus monumentaux avant de s’effondrer. Je pense qu’il y a du vrai là-dedans. C’est ce qui est maintenant sur le point de se passer à New York, notamment pour ce qui concerne l’empire financier de Wall Street, qui est en passe d’exploser. Les nouveaux gratte-ciels érigés pour les 1% sont déjà obsolètes. Les acheteurs ne le savent pas. Dans l’ère de rareté de capital que nous entrons aujourd’hui, ces bâtiments gigantesques ne pourront être entretenus (et ils ont besoin d’une attention incessante, méticuleuse et coûteuse). Diviser la propriété de mégastructures entre différents appartements grâce à des associations de propriétaires est une expérience nouvelle, et qui est vouée à l’échec. Tous ces grands bâtiments érigés en le nom du grand Michael Bloomberg passeront bientôt du rang d’actifs à celui de passifs.

Ce n'est que l'un des exemples de l’effondrement des mégalopoles qui viendront surprendre ceux qui pensent que la super-croissance peut continuer indéfiniment. Il sera certainement injuste de faire porter le chapeau au pauvre Mr. de Blasio (bien qu’il soit en mesure d’aggraver la situation), de la même manière qu’il est erroné d’attribuer le crédit de ce que la financiarisation de l’économie a apporté à une portion des Etats-Unis à Michael Bloomberg.


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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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"Il existe une théorie selon laquelle un empire construit ses bâtiments les plus monumentaux avant de s’effondrer. Je pense qu’il y a du vrai là-dedans."
A priori je pense qu'en Haute-Loire on est encore, pour un certain temps, à l'abri avant l'effondrement.
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"Il existe une théorie selon laquelle un empire construit ses bâtiments les plus monumentaux avant de s’effondrer. Je pense qu’il y a du vrai là-dedans." A priori je pense qu'en Haute-Loire on est encore, pour un certain temps, à l'abri avant l'effondrem  Lire la suite
merisier - 07/02/2014 à 13:16 GMT
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