Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Au bout de presque deux ans d’exercice du pouvoir par cette administration socialiste à l’incompétence rarement atteinte, l’heure du premier bilan arrive et il est assez facile de constater l’échec évident du Président Hollande et de sa clique de dangereux idéologues.
N’imaginez pas qu’il s’agisse de tirer à boulets rouges sur le gouvernement de façon bête et méchante, loin de là. Il existe de réelles circonstances atténuantes comme le fait que nous traversions une crise économique sans précédent, internationale, dans un environnement européanisé et mondialisé, ce qui retire une grande partie des leviers d’action à notre gouvernement.
Alors oui, tout cela est vrai, mais l’impression d’amateurisme de cette administration (et je reste poli) et son bilan ne peuvent être excusés uniquement grâce au fait que la crise vous comprenez ma brave dame, la crise ! Le monde entier est en crise depuis 40 ans et de nombreux pays font beaucoup mieux que nous dans de multiples domaines.
En deux ans donc, la courbe du chômage ne s’est évidemment pas inversée… au contraire, le chômage ne s’est pas non plus stabilisé, bien au contraire, il a bel et bien augmenté. La politique du gouvernement se résume donc à une savante politique de communication où François Hollande, Sapin et Moscovenivedivessie pour des lanternes ont réécrit à eux trois l’ensemble du Petit Larousse en changeant toutes les définitions des mots. Mais cela ne change pas le constat économique froid.
Dans le domaine du logement, la construction neuve s’effondre, résultat combien hautement prévisible des stupides lois portées par Cécile Duflot qui ne manque pas d’ALUR (nom de sa loi) mais qui a fait un flop monumental en « criminalisant » le méchant propriétaire contre le forcément gentil locataire. Augmentation de la fiscalité immobilière, nouvelles obligations, encadrement des loyers et donc baisse des rendements, sans oublier la garantie universelle des loyers qui finalement ne sera pas obligatoire tant tous les paramètres étaient en train de virer au rouge (recul en rase campagne de Duflot sous la pression de l’Élysée et des socialistes canal historique raisonnable).
Un choc de simplification qui n’a rien simplifié, d’ailleurs chaque semaine nos députés continuent à nous pondre de nouvelles lois qui s’empilent à celles déjà existantes sans que rien n’y personne n’arrive à enrayer cette hystérie réglementaire (la droite aussi avait essayé sans plus de succès).
Un choc de confiance dont on ne parle plus, un choc de compétitivité qui n’a jamais trouvé de traduction concrête mais surtout efficace, le CICE (le crédit compétitivité) étant un nouveau machin que pas grand monde n’a réussi à comprendre ni à expliquer et qui ne règle aucun problème. Je vais revenir plus longuement sur la notion de compétitivité un peu plus loin.
L’effondrement des investissements étrangers en France
C’est une dépêche (lien ci-dessous) qui nous a appris aujourd’hui que « les investissements étrangers vers la France ont plongé de 77 % l’an dernier à 5,7 milliards de dollars, d’après un rapport de l’Organisation des Nations-Unies publié mardi soir. En outre, il s’agit de la plus forte baisse enregistrée au sein de l’Union Européenne.
À l’inverse, ils ont bondi de 392 % vers l’Allemagne à 32,3 milliards de dollars… ! L’Espagne et l’Italie ont fait même mieux que la France avec des investissements qui se situent à respectivement 37,1 milliards de dollars et 9,9 milliards de dollars. »
Bref, c’est un véritable camouflet pour nos mamamouchis et leur politique économique débile ! Il faut se rendre compte à un moment ou un autre que lorsque le Président de la République lui-même va claironner avec tambours et trompettes qu’il va taxer tous ces enfoirés de riches à 75 %… eh bien vous savez quoi ? Dans un monde ouvert, libre, de mondialisation et bien ces vilains riches, ces enfoirés d’investisseurs, préfèrent le tapis rouge déroulé pour eux par ces Anglais, perfides je vous l’accorde mais nettement plus pragmatiques.
Résultat, plus personne ne vient investir chez nous, avec toutes les conséquences à long terme que cela engendre, puisque soyons clairs, la confiance est facile et rapide à briser et nettement plus longue à construire ou à rétablir. Je dis donc un grand bravo à nos dirigeants socialistes qui suintent la jûûûûtice sociale et qui, pour atteindre ce noble objectif, ont décidé de faire fuir les investisseurs étrangers qui pourraient aussi créer des zemplois, vous savez, le truc avec la courbe qui veut pas s’inverser dans sa stabilisation en données corrigées des variations saisonnières… Je le dis donc avec beaucoup de sérieux, la politique menée par notre gouvernement sur le plan économique est catastrophique et largement aussi stupide que celle menée par Mitterrand entre 81 et 82 jusqu’au « tournant de la rigueur ». Concernant nos actuels amis, ce n’est pas un tournant de la rigueur qu’ils doivent négocier, c’est beaucoup plus grave, c’est un tournant de compétence et d’intelligence, et ils font preuve d’un manque certain de ces deux qualités depuis qu’ils sont au pouvoir.
Les Assises de la fiscalité des entreprises : un rendez-vous très attendu par les patrons
Pendant ce temps, et comme il faut bien « occuper l’espace médiatique », notre premier sinistre en chef, ground z’Ayrault et là je peux vous dire que c’est vraiment la ruine, a décidé de convoquer les assises du machin avec refonte des bidules, le tout dans une grande concertation entre partenaires sociaux réunissant autour de la table dans un espèce de grenelle du truc, patronat et syndicats…
Cela porte le nom des assises de la fiscalité des entreprises. Moi je fais juste remarquer que pour le moment il n’y a que le chômage qui soit bien assis, avec la récession elle aussi bien installée et bien assise dans notre paysage économique.
Enfin, ne soyons pas mesquins, c’est vrai que faire baisser les charges et les impôts sans les faire baisser (à périmètre constant) c’est déjà moins révolutionnaire. En gros, l’idée c’est de redéfinir des machins, supprimer des taxes et les remplacer par d’autres moins nombreuses mais devant rapporter au moins autant. Bref, il ne se passera donc rien ou pas grand-chose à part quelques aménagements cosmétiques sur lesquels tout le monde aura réussi à se mettre d’accord dans le cadre d’un grand consensus national ce qui porte le nom de « plus petit dénominateur commun », ce qui n’a évidemment jamais fait avancer le schmilblick de façon extraordinaire.
Quelques réflexions sur la compétitivité
Toute cette agitation de ces derniers temps a pour objectif de redonner de la compétitivité à notre pays et à nos entreprises, sauf que la compétitivité c’est un peu comme la théorie de la relativité.
La compétitivité vue par nos grands incompétents, c’est juste baisser d’un petit pouième les charges, sociales, fiscales, etc., sauf que c’est un raisonnement valable en chambre (rue du Cirque ?) mais pas dans la vraie vie.
En clair, si en France on baisse le coût du travail de 3 % et qu’ailleurs comme en Grèce ou en Espagne ils le baissent de 10 % (ce qui est globalement le cas), eh bien vous savez quoi ? Notre compétitivité relative ne s’améliore pas voire même continue à se dégrader… mais c’est vrai qu’il s’agit-là de concepts économiques d’une immense complexité que seuls des économistes de comptoir comme moi avec mon copain Bernard au comptoir peuvent comprendre. C’est très techniques hein…
Bon, et puis la compétitivité c’est aussi l’attractivité, tout cela est lié. La compétitivité ce n’est pas juste un coût. Un patron préfère payer plus cher un excellent ouvrier qui ne lui fait jamais d’erreur (ou presque) et qui ne lui coûte pas un sou en contentieux, ou en service après-vente, qu’un type au rabais, moins cher peut-être mais pas sérieux. Demandez à n’importe quel patron – je ne vous parle pas de ceux du crac 40 qui n’ont jamais vu un travailleur de leur vie mais des vrais patrons, nos patrons de PME, de PMI, nos artisans, nos commerçants qui font 85 % de l’emploi dans notre pays et qui ont, en gros, tous moins de 50 salariés ! Ces patrons-là, ils savent ce que c’est la compétitivité et ce n’est pas qu’un coût. Le coût est important évidemment mais ce n’est pas le seul paramètre. Là encore la compétitivité c’est relatif.
Même chose avec la formation. Plus votre population est formée et diplômée, plus vos emplois sont haut en gamme, plus la valeur ajoutée est importante, moins le coût des charges est un problème, tout le monde le sait. Le problème du coût du travail est important sur les petits salaires (le SMIC) pas pour le reste ou en tout cas beaucoup moins. Là encore c’est relatif.
Rien de tout cela ne fonctionnera
La compétitivité c’est aussi la confiance dans l’avenir, point essentiel pour déclencher la décision d’investissement, or ce gouvernement s’est évertué à casser consciencieusement la confiance dans notre pays, dans ses institutions. Nous en voyons le résultat.
Raisonner compétitivité franco-française dans un monde ouvert est une ineptie uniquement possible de la part des énarques. Soit nous fermons les frontières, nous retrouvons notre levier monétaire (je rappelle au passage que la monnaie est l’un des grands éléments de la compétitivité, lorsque la monnaie l’euro s’apprécie de 60% ces dernières années, cela dégrade notre compétitivité et 3% de baisse de charges ne changera pas grand chose) et nous retrouverons de la compétitivité, soit nous faisons une harmonisation européenne, a priori vers le bas, ne rêvons pas, et à ce moment-là, il n’y aura plus de divergences de compétitivité au moins au sein de l’Europe car nous serions tous pareils, ce serait enfin la fin du dumping fiscal et social entre pays européens !
Pour résumer, soit plus d’Europe, soit plus d’Europe du tout. Les deux possibilités se justifient économiquement, politiquement, après c’est une toute autre histoire.
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »
Lire un article entier sur le site boursier.com ici