La banque centrale irakienne
dit avoir acheté 36 tonnes d'or ce mois-ci afin de stabiliser le dinar
irakien contre les devises étrangères, selon un communiqué de la banque
envoyé ce matin par email.
C’est énormément d’or acheté
en un mois, bien plus que la demande de nombreuses nations industrielles sur
toute l’année 2013. C’est plus que la demande de pays tels que la France,
Taïwan, la Corée du Sud, la Malaisie, Singapour, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni,
le Brésil et le Mexique. C’est un tout petit peu moins que la demande en or
de Hong Kong en 2013 (voir graphique).
Demande par pays (GFMS
via Thomson Reuters)
Les réserves d’or de l’Irak s’élevaient
selon le FMI à 27 tonnes à la fin de l’année 2013. L’Irak a donc plus de
doublé ses réserves ce mois-ci. L’or représente toutefois moins de 5% des
réserves de devises du pays, et il est donc possible qu’il continue de
diversifier sur l’or au cours des mois à venir.
Le gouverneur de la banque
centrale irakienne, Abdel Basset Turki, a expliqué
lors d’une conférence que « la banque a acheté 36 tonnes d’or pour
renforcer la capacité financière de l’Irak et améliorer ses éléments de
réserves d’assurance et de sécurité ».
Il a ajouté que « les
quantités d’or achetées correspondent à la volonté du pays d’achever une
meilleure solidité financière ». Il a également mentionné que cette
mesure correspond à la capacité de la banque centrale à utiliser les outils
de politique fiscale de l’Irak.
« La banque a acheté
d'importantes quantités d’or physique en accord avec les standards
internationaux », a-t-il dit.
« La banque centrale
cherche à acheter d’importantes quantités d’or afin de stabiliser le dinar
irakien contre les devises étrangères ».
L’Irak a multiplié par 4 ses
réserves d’or pour les faire passer à 31,07 tonnes entre août et octobre
2012. Les rapports mensuels du FMI montrent que les réserves du pays ont
augmenté de 23,9 tonnes en août 2012 pour atteindre 29,7 tonnes.
Cet achat a été suivi d’une
nouvelle hausse de 2,3 tonnes en septembre 2012, puis d’une baisse d’1,02
tonne en octobre 2012.
Il s’agit là de la première
décision de la banque centrale d’augmenter ses réserves d’or depuis des mois.
Sa décision ne peut être
ignorée, puisqu’il existe des nations pétrolières qui disposent d’importantes
réserves de devises, composées en majorité de dollars, et que ne serait-ce qu’une
petite allocation à l’or par leurs banques centrales pourrait engendrer une
hausse du prix de l’or.
36 tonnes, c'est beaucoup d’or.
Mais en termes de dollars, cela ne représente qu’1,522 milliard, ce qui n’est
qu’une petite fraction des 80 milliards de dollars de réserves de devises étrangères
que détient l’Irak.
La Russie possède quant à elle
440 milliards de dollars de réserves de devises étrangères. Si elle décidait
d’allouer une importante partie de ses réserves à l’or, le prix de ce dernier
ne tarderait pas à grimper.