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Cours Or & Argent

Le courroux des politiques d’Abe

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Publié le 28 août 2014
1259 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
( 7 votes, 4,9/5 ) , 4 commentaires
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Rubrique : Editoriaux

Même les doreurs d’image et les avocats des politiques économiques d’Abe s’attendaient à voir se manifester un déclin des achats suite au passage de la taxe sur la consommation de 5 à 8% au Japon le 1er avril dernier. Mais ils ne s’attendaient certainement pas à ça…

La révision de cette taxe a été proposée devant le Parlement par le prédécesseur du premier ministre Abe Shinzo. Elle était sensée sauver le Japon. Mais personne ne veut jamais payer pour les dépenses gouvernementales. La taxe s’est prouvée être si impopulaire que le premier ministre Noda et son gouvernement ont été évincés peu cérémonieusement à la fin de 2012.

Le Japon est dans un bourbier financier sans nom. La moitié de chaque yen dépensé par le gouvernement est emprunté, imprimé par la Banque du Japon. Les dépenses ne peuvent être réduites, d’après ce que l’on nous dit, et les aides financières distribuées aux corporations japonaises ont même dû être révisées à la hausse. Mais une action a dû être entreprise pour empêcher le déficit gargantuesque de faire tout exploser, et elle l’a été aux dépens ceux qui dépensent de l’argent.

La taxe sur la consommation est une mauvaise chose, elle impacte les biens et services achetés par les entreprises et les individus, depuis les coupes de cheveux jusqu’aux légumes et aux matériaux de construction. Cette hausse de trois points de pourcentage sera donc imposée à une grande partie de l’économie.

Voilà où est le problème : l’argent que les sociétés et les individus placent en banque ne leur rapporte quasiment rien, et même les obligations japonaises sur dix ans n’ont qu’un rendement de 0,6% par an. Alors en avançant leurs achats de plusieurs mois voire d’un an pour combattre la hausse de la taxe sur la consommation – en achetant leur réfrigérateur ou leur camion un an à l’avance, par exemple – les consommateurs japonais ont pu économiser 3% du prix d’achat de leurs biens. Ce sont des revenus purs. Sans taxes pour les individus. Ce qu’il y a de plus limpide dans l’histoire financière japonaise.

Chaque individu a acheté à l’avance ce qui pouvait durer, et ce qu’il pouvait se permettre d’acheter. Les achats en masse ont commencé à la fin de l’année dernière et ont culminé entre janvier et mars. En conséquence, le PIB a atteint un taux annuel de 5,9%, un accomplissement phénoménal pour le Japon.

Mais les Japonais sont déjà passés par là. Avant la précédente hausse de la taxe sur la consommation de 3 à 5%, effective le premier avril 1997, les consommateurs et les individus se sont lancés dans une frénésie d’achats. L’économie a explosé pendant deux trimestres avant de finalement se réveiller avec un mal de tête terrible pour voir les achats s’arrêter brutalement et l’économie plonger dans une récession qui a duré un an et demi.

Mais cette fois-ci, c’est différent. Le 23 mars, une semaine avant que la hausse de taxe ne prenne effet, le Nikkei a mené un sondage auprès des corporations pour déterminer si elles flottaient encore sur un océan d’optimisme en raison de l’argent que les achats anticipés faisaient rentrer dans les caisses. 70,2% ont dit que les ventes devraient rester stables ou décliner de moins de 5% au cours de l’année fiscale 2014, qui a commencé le 1er avril. 55,4% ont dit que l’économie, supportée par les dépenses des consommateurs, devrait reprendre courant septembre. Et 74,3% pensent voir une reprise s’installer avant décembre. Pas de souci à se faire, donc.

Malheureusement, le Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie vient de leur donner à tous une bonne douche froide. Les ventes au détail ont plongé de 19,8% sur un mois en avril, et de 4,4% sur un an. Mais ce chiffre inclue les ventes de produits périssables que les consommateurs n’auraient pas pu acheter à l’avance. Dans les magasins où les gens achètent habituellement des produits durables, tels que des appareils électroménagers, des montres ou des voitures, les chiffres ont été catastrophiques.

Les plus gros détaillants ont vu leurs ventes perdre 25% depuis mars, et 5,4% sur un an. Dans les supermarchés, où les gens achètent aussi des produits durables, les ventes ont baissé de 3,9% sur un an – les gens ont même fait des réserves de produits non périssables et de boissons. Dans les grands magasins qui vendent des bijoux, des vêtements de luxe et des sacs à main, les ventes ont baissé de 10,6% sur un an. Les ventes entre entreprises - 2,5 fois la valeur des ventes au détail– - ont baissé de 20,4% depuis mars, et de 3,7% sur un an. En clair, il s’agit du plus gros déclin des ventes enregistré depuis mars 2011, qui faisait suite au tremblement de terre et au tsunami qui ont tué plus de 190.000 personnes au Japon.

Et ces ventes concernent des prix qui ont gagné 3%. L’argent issu de la hausse de taxe ne reste pas chez le vendeur mais est versé au gouvernement. Pour ce qui est des ventes de marchandises, le scénario est donc trois points de pourcentage plus catastrophique. Les ventes des gros détaillants ont perdu 28%, et pas 25%.

A la fin du mois de janvier, la Japan Automobile Manufacturers Association (JAMA) s’attendait à ce que les ventes de voitures familiales et commerciales plongent de 9,8% au cours de l’année fiscale 2014 pour passer à 4,85 millions d’unités, un record à la baisse depuis le tsunami de 2011. Beaucoup ont qualifié ces prévisions de catastrophistes.

Se trouve-t-il que JAMA se soit au contraire prouvé optimiste. Les ventes automobiles se sont effondrées en avril. Selon les chiffres de la demande d’immatriculation, toutes les catégories ont plongé : -60,3% pour les voitures neuves, -48,9% pour les véhicules de moins de 500cc, -58% pour les camions toutes catégories. Les ventes totales de voitures, camions, motos et bus, ont perdu 63,3% pour passer à 345,226 unités, contre 939,761 unités en mars.

Il s’agit là de la pire performance enregistrée depuis les 292.043 unités d’avril 2011. Même en mars 2011, les ventes ont été bien meilleures. Voici un graphique représentant l’effondrement des ventes du secteur automobile :


Une majorité des véhicules vendus au Japon sont fabriqués dans le pays – malgré des décennies de protestations de la part des fabricants américains, qui ont encore à poser pied sur le territoire. La production sera donc forcée de baisser, les heures de travail seront réduites, et les achats de composants suivront la tendance… Et le ralentissement d’un secteur industriel tout entier se fraiera un chemin dans les statistiques au cours de ces prochains mois. Pareil qu’en 1997.

Ce ralentissement viendra s’ajouter au ralentissement actuel des dépenses des entreprises et des consommateurs sur les produits durables. Les discours qui venaient conter les miracles des politiques d’Abe et s’émerveillaient de voir les gens dépenser de nouveau se transforment en des dorures d’image furieuses à mesure que les économistes viennent nous dire que cette fois-ci, tout sera différent, et que le mois d’avril n’était qu’une exception à la règle.

Le 30 mai, les Japonais se sont réveillés pour découvrir ce qu’ils savaient déjà : en avril, l’inflation a pris 3,4% sur un an, avec 5,2% pour les prix des produits à la consommation. Mais leurs revenus ont stagné. Inflation sans compensation. Les avocats de l’inflation n’en croiront pas leurs yeux. Mais cela ne peut pas être bon pour les Japonais, ou pour l’économie.

Les actions de la Chine découragent les corporations japonaises de venir s’y installer depuis des mois. Je vous conseille de lire Exodus of Japan Inc. Slams China


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8 % de taxe sur la consommation - SEULEMENT - au Japon !?... eh bien, les Japonnais ont sur ce point, bien de la chance comparé à notre T.V.A. à 20 % et que le "gouvernement" envisage encore d' augmenter !
Dommage qu'il ne nous explique pas le pourquoi du comment .
Un volontaire ?
Remerciements anticipés .
P.S. ( c'est le cas de le dire ) Valls n'envisageait il pas la mème manip ? Le voila prévenu .
ben z'ont pas fini d'en chi.....les japonais !!!
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...sûr qu' on devrait leur expédier tous nos Montebourg, Attali, Cahuzac, Macron, Sapin et autres Mélenchon pour les sortir d' affaire !
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Stephanie-BOUILLOTE - 31/08/2014 à 11:13 GMT
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