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Dans un
précédent article,
nous avions relativisé les prédictions catastrophistes sur la
fin prochaine du pétrole. Quel que soit l’avenir de cette
ressource et son abondance, les entreprises réfléchissent
à des énergies de substitution, avec plus ou moins de
réussite. S’il est un bien un secteur scruté, c’est
celui des transports. Le secteur de la moto mérite une attention toute
particulière, ladite moto générant plus de CO2 que la
voiture, et même que l’autocar, selon une étude
du Ministère des Transports néerlandais. Sans oublier
l’affreuse pollution sonore qu’elle émet. C’est
pourquoi la moto a toujours été dans le collimateur des élus.
Ainsi,
certains fabricants ont voulu – officiellement à des
« fins écologiques », officieusement pour se
démarquer subtilement de leurs concurrents et ainsi empocher de
substantiels profits – concevoir des motos électriques. Le scooter
électrique en est l’exemple le plus
« populaire » puisqu’il fait une apparition de
plus en plus remarquée dans les rues des grandes villes.
Ses avantages
sont indéniables : pas d’émission de gaz à
effet de serre, nuisance sonore fortement diminuée par rapport
à un scooter essence. Mais, à ce jour, il n’est pas
encore une panacée. En effet, son autonomie est faible,
l’utilisateur ne pouvant l’utiliser que sur de courtes distances
ne dépassant pas 45 kilomètres. L’espérance de vie
d’un scooter électrique est également trop
limitée, dépassant rarement 40000 kilomètres. De
même, son prix à l’achat représente le double de
celui d’un scooter essence, malgré les quelques primes pouvant
être éventuellement allouées. Ainsi, la BMW C
évolution voit son prix atteindre 15400
€. Raison pour laquelle l’écologie – comme
l’indiquait l’ancien ministre de l’éducation
nationale, Luc Ferry – est souvent perçue comme « une
affaire de bobos », hors de préoccupation des classes
populaires. Autre « défaut » de la moto
électrique – même si certains le voient plutôt comme
un point positif : sa faible vitesse. De ce fait, les nombreuses
incitations fiscales n’ont pas permis une expansion de ce marché
qui souffre logiquement
des conséquences de la crise économique.
Les choses
pourraient changer dans un futur proche dans la mesure où certains
constructeurs cherchent à capter une gamme de consommateurs sensibles
à l’écologie et… à la haute vitesse !
Mission va
donc – enfin
– commercialiser un modèle, la Mission
RS pouvant atteindre 260 km/h en vitesse de pointe. De même, un
autre défaut « traditionnel » de la moto
électrique a été « gommé »
par Mission : son autonomie qui peut atteindre 225 kilomètres.
Évidemment,
ces qualités ont un coût, le prix pouvant tutoyer les 60 000
dollars. Les quelques aides gouvernementales ne permettront pas, pour le
moment, aux couches populaires et aux classes moyennes de s’offrir ce
bijou.
Conscient du
fait que cette moto risque d’apparaître comme trop inaccessible,
Mission va également commercialiser un autre modèle, la Mission
R qui, bien que plus accessible nécessitera néanmoins un budget
conséquent.
Ce nouveau
produit, dont la commercialisation n’a pas encore suscité
l’enthousiasme des médias français, tend en tout cas à
montrer qu’il est désormais possible d’allier
performance, écologie et autonomie. Les dernières critiques
– qui étaient justifiées – contre les
véhicules électriques sont donc sur le point de
disparaître. Au point qu’aujourd’hui, ce moyen de transport
séduit jusque
dans les pays en développement et
pourrait, à terme, se démocratiser davantage.
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