Le PIB du
Japon a perdu 6,8% au cours du trimestre ayant pris fin au mois de juin. C’est
moins que l’estimation médiane des trente-sept économistes interrogés
par Bloomberg News, qui était de -7%. Le PIB non-ajusté aux changements de
prix a perdu 0,4%.
« Il est
fort probable que nous enregistrions un rebond au cours du troisième
trimestre de cette année », a déclaré Takeshi Minami, économiste en chef chez Norinchukin
Research Institute Co. à Tokyo. « Mais la
baisse réelle des salaires et de la production pourraient fortement peser sur
cette reprise potentielle ».
Cette
contraction fait suite à une hausse de la croissance enregistrée au cours du
trimestre s’étant achevé au mois de mars, qui a vu les consommateurs et les
sociétés se dépêcher d’effectuer des achats avant que la hausse de la taxe
sur la consommation ne devienne effective. Abe continue de faire tout son
possible pour soutenir la croissance suite à son succès initial survenu après
deux décennies de stagnation économique.
La
consommation des ménages s’est effondrée d’un taux annualisé de 19,2% au
cours du trimestre dernier, alors que l’investissement privé perdait 9,7% sur
la période, ce qui souligne les dommages causés à la demande par la hausse de
trois points de pourcentage appliquée à la taxe sur la consommation.
La hausse de
la taxe sur la consommation a fortement touché les consommateurs dont les
salaires ont stagné et qui ont vu le coût de la vie augmenter suite aux politiques
de quantitative easing employées par la Banque du
Japon. Les prix des biens à la consommation ont enregistré une hausse de 3,6%
en juin par rapport à l’an dernier – ce qui représente neuf fois la hausse des
revenus totaux – et les prix des produits alimentaires ont grimpé de 5,1%.
Les
importations ont diminué d’un taux annualisé de 20,5%, et les exportations
ont perdu 1,8%. Le secteur manufacturier s’en trouve fortement touché, et la
baisse de 16% enregistrée par le yen face au dollar depuis l’arrivée d’Abe n’est
pas encore parvenue à stimuler l’exportation.
La hausse des
profits des entreprises rendue possible par l’affaiblissement du yen et dont
ont pu profiter l’année dernière de nombreux fabricants japonais présente
elle-aussi des signes de ralentissement.
« Les
prix ne cessent de grimper », a expliqué Koya Miyamae, économiste en chef chez SMBC Nikko Securities
Inc. à Tokyo. « Il y a des chances que le gouvernement japonais déclare
la déflation terminée avant de mettre en place une nouvelle hausse de la taxe
sur la consommation ».