1. "On ne fait rien sans rien", et cela depuis bien avant le temps
où l'a expliqué Parménide (début VIè - finVè siècles avant J.C.)
"On fait quelque chose à partir d'autres choses" malgré ce qu'a
soutenu, à l'opposé, Héraclite (contemporain de Parménide) et que
beaucoup disséminent aujourd'hui, en particulier, par la violence ou
l'obligation.
2. On fait avec ce que l'on a, à commencer par ses talents ou les
marchandises, objets ou services, capital ou travail (cf. tableau ci-dessous
pour la comparaison) qu'on possède en propriété ou en responsabilité.
Tableau
Marchandises !
Objet ! Service !
___________!________!_______!
!
!
!
Capital !
X !
X !
___________!_______!________!
!
!
!
Travail !
! X !
___________!________!_______!
Soit dit en passant, autant un objet ne peut qu'être capital, autant un
service peut être capital ou travail dès lors qu'on ne reprend pas, au pied
de la lettre, ce qu'écrivait Bastiat (1850) qui voulait que seuls
importassent les services de vous et moi.
Mais un service ne saurait être identifié, comme il l'est en général, à un
instant ou à une durée.
Ou bien on fait avec ce qu'on prend, en dépit des règles de droit, de justice naturelle existantes.
3. Quand on fait avec ce qu'on a, tout débouche sur des accords,
des égalités, l'équilibre des résultats des actions des uns et des
autres, un équilibre de méthode, non pas de mesure (cf. ce texte de mai 2012).
Tout cela a donné lieu à des profits, hier attendus avec incertitude, et
des dépenses - souvent dénommées "coûts" ou "charges" -,
des découvertes, de l'innovation et de la croissance économique.
On peut alors "juger l'arbre à ses fruits", diront certains, les
fruits étant l'équilibre des résultats des actions de vous et moi et les
découvertes ou autres innovations mises en œuvre entre temps.
4. Mais ce serait une erreur de se donner d'abord les fruits, puis de
s'occuper de l'arbre pour qu'il parvienne aux fruits désirés par certains.
Cela exclut, en particulier, les découvertes et les innovations qui verront
le jour grâce aux réussites des uns et des autres et que ne peuvent imaginer
les "certains".
C'est malheureusement la démarche qui a été adoptée depuis le XXè siècle par l'école de pensée majoritaire en économie
politique, qui situe plutôt "ex post" qu'"ex ante".
Le plus souvent, elle adosse même l'équilibre supposé des résultats
au budget des hommes de l'Etat comme si ces derniers avaient le moindre effet
sur les éventuels réussites.
5. Comme l'a écrit Vilfredo Pareto dans son Cours d'économie
politique (1896-97) au §450 (pp.326-7) :
"Il faut se débarrasser du préjugé qui porte à croire qu'un vol n'est
plus un vol quand il s'exécute dans les formes légales."
Et il faut reconnaître que, sans talent, les hommes de l'Etat font avec ce
qu'"ils prennent" (cf. "loi de Bitur-Camember").
6. Dans le passé, en particulier, "ils ont pris" quand ils ont
monopolisé la fabrication des pièces de monnaie via l'Etat et obligé les gens
à employer les pièces dans leurs échanges.
"Ils ont pris" quand, par la suite, ils ont procédé au "décri"
de la monnaie et accaparé ainsi une partie de la quantité de monnaie en
circulation.
Face aux entrepreneurs d'un nouveau type, à savoir les banquiers qui
émettaient des "substituts de monnaie" en contrepartie de la
quantité de monnaie qu'ils recevaient en dépôt, "ils ont encore
pris" quand ils ont créé et monopolisé une banque centrale veillant soi disant sur les autres banques dites "de second
rang".
Et par la suite encore, "ils ont pris" quand ils ont donné le
privilège de monopole des billets à la banque centrale, puis surtout quand
ils ont interdit aux gens de convertir les dépôts bancaires qu'ils
pouvaient détenir en monnaie et les ont obligés à utiliser ces substituts de
monnaie dans leurs échanges.
7. Récemment, depuis la décennie 1970, "ils ont pris"
progressivement, de plus en plus, aux uns et aux autres.
La France est, aujourd'hui, économiquement exsangue (cf. ce texte
intitulé "La France, le nouvel homme malade de l'Europe").
8. Simultanément, ils ont fait tout cela en accumulant les déficits du budget
de l'Etat (cf. ce texte d'avril 2005),
en augmentant la dette de l'Etat - grâce au marché financier, n'en déplaise à
certains - car ils ont aussi accru leurs dépenses, la dépense publique, en
parallèle (cf. graphique ci-dessous pour la période 1978-2012):
Graphique
Source: Ministère.
avec, entre autres, la coïncidence des productions industrielles qui
suit (cf. graphique ci-dessous pour la période 1976-2011):
Graphique
Productions
industrielles comparées
(1976-2011)
Source : OCDE
Certains diront que, dans le cas de la France ("ligne bleue" du
graphique ci-dessus), la situation aurait été pire s'il n'y avait pas eu les
dépenses publiques.
Malheur à eux.
Et ils déclameront qu'il faudrait continuer, davantage encore, dans ce
sens aberrant (n'est-ce
pas M. Montebourg...) comme si tout cela ne pouvait pas qu'avoir
une fin tragique.