Le Médecin : « Je
vous avais pourtant dit d’arrêter de fumer, mais vous ne l’avez pas fait, et
maintenant, vous avez de l’emphysème.
Patient : - Là n’est pas
le problème. J’aimerais savoir quoi faire maintenant ».
L’Ecosse et l’Angleterre
s’entendaient bien. Pendant 150 ans. Et voilà que la population écossaise
demande le divorce. Et peut-elle l’obtiendra-t-elle dans le futur.
Pour la plupart des gens, le
problème n’est peut-être pas de découvrir pourquoi la relation entre l’Ecosse
et l’Angleterre s’est détériorée. Mais « les esprits inquisiteurs
veulent savoir ».
Les économistes autrichiens
ont déjà expliqué il y a longtemps que la monnaie or, ainsi que le gouvernement
limité et l’intervention gouvernementale limitée qui l’accompagnent, sont les
caractéristiques sine qua non
du maintien de l’unité d’un pays et de la promotion d’échanges
internationaux pacifiques.
Quand la monnaie véritable
était disponible dans la vie de tous les jours, se rendre d’un pays à un
autre ne posait aucun problème.
Jusque dans les années 1920,
un Anglais – ou n’importe qui d’autre – pouvait se rendre de l’Angleterre au
Mexique et travailler au Mexique sans passeport. La monnaie sous forme de
billets de banque échangeables contre de l’or changeaient de pays sans
restriction.
Dans les années 1700, la
relation entre l’Angleterre et l’Ecosse était cordiale, malgré la récente
guerre qui les avait opposées. Le Dr. Johnson a accompagné le jeune James
Boswell lors d’une visite en Ecosse, où Johnson a été chaleureusement
accueilli. L’argent que Johnson et Boswell ont utilisé pour payer les frais
de leur voyage était soit de l’or, soit des billets de banque échangeables en
or.
Aujourd’hui, près de 50% des
Ecossais disent vouloir l’indépendance. C’est un peu comme une personne
souffrant d’emphysème disait avoir besoin d’aide pour respirer, et qui n’a
pas besoin qu’on lui dise que si elle est dans cette situation, c’est parce
qu’elle a trop fumé. Le fait est que rien ne puisse être fait pour la libérer
de son emphysème, et que l’indépendance de l’Ecosse ne pourrait au mieux que
repousser l’arrivée de certains problèmes. Au pire, elle pourrait les hâter.
Nous avons une même force
politique centripète – motivée en Ecosse aussi par un gouvernement centralisé
et interventionniste, dans une capitale distante qui impose une devise
fiduciaire imprimée par une banque centrale – en Catalogne, qui a une langue
différente de cette parlée par la capitale, Madrid, et qui demande son
indépendance face à l’Espagne. La monnaie est distribuée par le gouvernement
espagnol de Madrid, et les Catalans se sentent à part.
Ces dernières années, le
gouvernement espagnol de Madrid a eu des difficultés à apaiser les
nationalistes basques du nord de l’Espagne, dont les objectifs étaient les
mêmes que ceux des Catalans aujourd’hui : « Madrid distribue la
monnaie fiduciaire, et nous nous sentons à l’écart. Nous parlons une langue
différente, nous sommes un peuple différent, et nous sommes fatigués des
arrangements actuels ».
Les Canadiens francophones du
Québec ont récemment demandé une séparation avec les Canadiens britanniques
d’Ottawa.
Le nord du Mexique est assez
peu satisfait du traitement qu’il reçoit du gouvernement fédéral de Mexico,
bien qu’un divorce soit hors-de-question – pour le moment…
Cette même force centripète
est accentuée par les différences religieuses dans diverses régions du
monde : les Tchéchènes islamiques ne sont que provisoirement en paix
avec les Russes orthodoxes de Moscou ; les Uigurs islamiques de l’ouest
de la Chine veulent leur indépendance face au Chinois de Pékin et leur
religion traditionnelle.
Il y a un certain nombre
d’années, Ludwig von Mises a remarqué que l’empire
d’Autriche a commencé à se disloquer après avoir abandonné l’usage de l’or
comme monnaie.
Les monnaies fiduciaires font
la promotion du séparatisme. Elles tendent à séparer des religions distantes
des centres d’émission de monnaie fiduciaire. Elles séparent les pays à
mesure que chacun tente de défendre sa devise et son économie des effets
adverses des politiques monétaires défensives de ses voisins.
C'est pourquoi on parle
aujourd’hui de guerres des monnaies. Ce terme était encore inconnu à l’époque
où l’étalon or régissait le monde.
Au cours de ces prochaines
années, nous allons assister à la manifestation de séparatismes qui prendront
la forme d’un effondrement du commerce mondial. Les pays rechercheront le
protectionnisme, voire l’autarcie – l’indépendance totale face au reste du
monde. Chaque pays diminuera ses importations pour défendre son économie, ce
qui signifie bien entendu que chaque pays sera capable d’exporter bien moins.
La pauvreté gagnera du terrain sur toute la planète. La cause en sera la
monnaie fiduciaire que chaque gouvernement aura émise pour son propre peuple.
La séparation entre les
nations est synonyme d’hostilités – de nationalismes – qui peuvent se
transformer en conflits ouverts.
Une autre manifestation du
séparatisme sous un système de monnaies fiduciaires est la séparation entre
les plus riches et les plus pauvres au sein d’une population. Ceux qui sont
les plus proches de la source d’émission monétaire par leurs relations
politiques et bancaires peuvent devenir très riches. Dans ce cas également,
la cause des vastes écarts de richesses entre les plus aisés, la classe
moyenne et les plus pauvres est ignorée ; diverses idées sont émises
pour faire face au problème, toutes aussi inefficaces les unes que les
autres, toutes centrées sur l’idée de « régulation ». Avec la
monnaie fiduciaire, les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent.
Aucune réforme ne pourra rien changer.
Le séparatisme permet aussi
une séparation des populations du monde et de leurs terres agricoles,
puisqu’il les pousse à migrer vers les capitales où sont émises leurs
monnaies : le veau qui est le plus proche de la vache a le plus de lait.
Les capitaux du monde sont devenus des cancers nationaux.
La monnaie fiduciaire est
toxique pour le monde. Si le monde insiste et continue de l’utiliser, il
finira par s’appauvrir, et l’indépendance de l’Ecosse ne pourra l’en
protéger ; de la même manière que si vous avez de l’emphysème, vous êtes
condamné.