L’affaire du pétrole est
mal interprétée par de trop nombreux investisseurs.
Lorsqu’il en vient au
pétrole, à l’OPEP, au pétrole de schiste, aux baisses de production, aux
risques géopolitiques et ainsi de suite, la réalité est que tous ces points
représentent des problèmes mineurs aux côtés de l’affaire principale qu’est
le carry trade sur le dollar, qui s’élève à 9 trillion de dollars.
Découvrir, produire et
transporter du pétrole sont des activités extrêmement coûteuses. Ce qui
signifie qu’à moins d’avoir des centaines de millions (sinon des milliards)
de dollars dans son tiroir, il faut emprunter de l’argent.
Emprunter des dollars
revient à ouvrir une position à découvert sur le dollar. Si le dollar se
rallie, alors votre dette devient de plus en plus difficile à financer sur
une base relative.
Nous entendons beaucoup
parler de la « mort du pétrodollar », mais pour l’heure, le prix du
pétrole est libellé en dollars. De ce point de vue, un ralliement sur le
dollar est négatif pour le pétrole.
Voici le dollar :
Et voici un graphique inversé
du dollar (lorsque le dollar se renforce, la ligne noire baisse) et du prix
du pétrole (en bleu) :
L’effondrement du
pétrole est prédit par un évènement majeur : l’explosion du carry trade
du dollar. A l’échelle de la planète, il existe plus de 9 trillions de
dollars empruntés qui ont été placés sur des actifs à risque.
Les projets
énergétiques, et notamment ceux qui touchent au pétrole de schiste aux
Etats-Unis, sont des placements de choix. Mais ils ne sont pas les seuls. Les
marchés émergents en sont d’autres.
Et tout finira par être
touché. La « reprise » que nous avons pu percevoir ces cinq
dernières années a été alimentée par des dollars empruntés à un taux très
bas. Mais aujourd’hui que le dollar grimpe, de plus en plus d’actifs à risque
(projets et investissements alimentés par des dollars empruntés) explosent.
Le pétrole n’est que le premier. Il n’est en rien un cas à part.
Si la situation venait à
s’accélérer, plus de 9 trillions de dollars d’explosions potentielles attendraient
en coulisses. Imaginez que les économies allemande et japonaise s’écroulent.
Vous avez maintenant une image assez réaliste de l’impact potentiel que cela
aurait sur le système financier.
Sans compter l’effet de
levier additionnel engendré par l’usage de produits dérivés.
L’affaire ne concerne
pas que le pétrole. Elle concerne une bulle sur les actifs à risque alimentée
par l’explosion des dollars empruntés. La dernière fois, c’était une bulle
sur l’immobilier. Aujourd’hui, c’est une bulle sur tous les actifs. Et le pétrole
n’est que le canari dans la mine de charbon.
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