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Cours Or & Argent

Une réévaluation radicale du capitalisme, 1ère partie

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Grégoire Canlorbe
Publié le 31 décembre 2014
1144 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Les religions et les idéologies promettent généralement de porter secours aux pauvres et aux opprimés : de les élever socialement, matériellement et intellectuellement ; de leur rendre le sentiment de leur dignité et de leur offrir les moyens de satisfaire leurs désirs et leurs rêves. Depuis la fin du XVIIIème siècle, le système économique capitaliste a permis des achèvements à la hauteur de ce programme ambitieux.

 

Le niveau de vie de l’humanité s’est accru de façon démesurée partout où le capitalisme a étendu sa sphère d’influence, d’abord en Europe, puis dans une très large partie du globe. En 1820, on compte 85% de la population mondiale qui vit en dessous du seuil absolu de pauvreté, à savoir 1$/jour ; près de deux siècles plus tard, ce chiffre est tombé à 20%.[1] L’éducation a connu des avancées sans précédent, en témoigne la population d’illettrés dans le tiers monde qui se chiffre de nos jours à 30% contre 70% en 1950.[2]

 

En 2003, plus de 9 personnes sur dix dans le monde peut espérer vivre au-delà de 60 ans ; et ce, à la faveur d’une croissance inédite de l’espérance de vie au cours du XXème siècle. Dans les pays en voie de développement, l’espérance de vie est de moins de 30 ans en 1900, elle s’élève à 46 ans en 1960 puis à 65 ans en 1988.[3]

 

Il y a 30 ans, 37% de la population du Tiers Monde souffraient de la faim. Ce chiffre est tombé à moins de 18%. La production globale de nourriture a doublé en un demi-siècle ; depuis 1980 les prix alimentaires ont baissé de moitié et la production par hectare a augmenté de 25%. Dans le monde pris dans son ensemble, 8 personnes sur 10 ont désormais accès à une eau pure. Il y a une génération, 90% de la population rurale étaient sans accès à une eau pure : ce chiffre est désormais établi à 25% de nos jours.[4]

 

Dans son essai de 2010, The Genius of the Beast (Le génie du Capitalisme), une révision totale du Capitalisme, Jardin des livres, 2012) , faisant suite à The Lucifer Principle (de 1995) et The Global Brain (de 2000), Howard Bloom, auteur scientifique et homme d’affaires américain, père fondateur de la science « mémétique »[5], nous invite à prendre en considération ces progrès spectaculaires que l’humanité doit au système capitaliste, autant de « miracles séculaires »[6] auxquels il arrive très souvent que les habitants du monde occidental ne prêtent plus attention.

 

État des lieux

 

Howard Bloom tire un portrait au vitriol de la situation actuelle : la civilisation occidentale a accouché du système capitaliste ; et c’est ce même système qu’elle renie à l’heure actuelle, tandis qu’il se répand dans le monde et qu’il sort des masses immenses de la pauvreté. Que ce soit l’homme de la rue ou un universitaire prestigieux qui prenne la parole, ce sont principalement trois griefs récurrents qu’on reproche au capitalisme : celui-ci soumettrait les travailleurs à des conditions de vie et de travail précaires ; il engendrerait de faux besoins à travers la manipulation mentale opérée par les campagnes de marketing ; il constituerait un système intrinsèquement instable, i.e. voué à connaître des situations de crise au cours desquelles la condition des plus modestes s’empire.

 

Ces trois chefs d’accusation sont-ils fondés ? Pas tout à fait, estime Howard Bloom, qui entend promouvoir une vision plus nuancée des vices et mérites de ce système. Certes le capitalisme n’est pas parfait : il n’est pas le paradis sur Terre. Il a sa part de cruauté et d’injustice. Mais ce que le capitalisme, et derrière lui la civilisation occidentale, a réussi à accomplir pour le bénéfice des plus humbles d’entre nous, il est le seul à avoir réussi à le faire. Aucune civilisation dans l’histoire de l’humanité – égyptienne, romaine, islamique, chinoise, soviétique – n’a été capable de tels achèvements.

Le capitalisme est injustement dépeint comme l’enfer sur Terre. Mais surtout il n’a jamais eu la compréhension scientifique qu’il méritait, même auprès de ses partisans les plus affirmés.

 

Malgré les nombreux travaux que les chercheurs en économie ou en sociologie ont consacrés au capitalisme, la science ne nous a laissé qu’une image très superficielle et incomplète de l’économie capitaliste. La substantifique moelle de ce système est restée méconnue.

 

Pour cette raison, nous ignorons finalement la clef du succès indéniable du capitalisme pour améliorer le sort de l’humanité ; et nous ne sommes pour l’instant pas en mesure de tirer le meilleur profit de ce système.

 

En piste !

 

The Genius of the Beast poursuit un double projet polémique et scientifique. Il s’agit de rappeler contre tous ceux qui tirent un portrait cauchemardesque du capitalisme, les avancées proprement révolutionnaires qui ont vu le jour dans la sphère d’influence du modèle économique de l’Occident. Il s’agit également de mettre en évidence et de combler les lacunes actuelles de notre compréhension scientifique de ces avancées inédites.

 

The Genius of the Beast formule et défend une thèse tout à la fois simple et optimiste. Le capitalisme a déjà fait beaucoup pour l’humanité ; mais une compréhension scientifique en profondeur de ce système nous apprend qu’il peut faire encore bien plus. Le capitalisme possède un potentiel qui excède de loin tout ce que le capitalisme a déjà réussi à accomplir.

 

Pourquoi la science en dépit de ses efforts est-elle restée pendant tout ce temps à la surface des choses ? Quelle est donc cette substantifique moelle du capitalisme qu’elle a échoué à comprendre ?

 

Quelles sont ces raisons intimes qui font que le capitalisme a été capable de produire des miracles matériels ?

 

Pourquoi jusque là n’a-t-il révélé que 10% de son potentiel ? Comment pouvons-nous mettre à profit une compréhension plus affûtée des arcanes du capitalisme pour porter son activité à une plus haute intensité ?

 

La crise de 2008 marque-t-elle la fin du capitalisme ou sommes-nous en droit d’attendre une phase de prospérité inédite ?

 

Autant de questions auxquelles l’auteur cherche à répondre et auxquelles nous nous attèlerons dans les prochains articles.

 

À suivre

 

[1] La Tradition de la Liberté Tome III, Splendeur et Misères du Capitalisme, par Corentin de Salle. Chapitre consacré à l’ouvrage Plaidoyer pour la Mondialisation capitaliste de Johan Norberg.

[2] Idem

[3] Idem

[4] Idem

[5] La conception dite méméticienne de la culture, proposée par Richard Dawkins, avance que la culture est faite d’unités d’information, les « mèmes », qui se propagent d’un individu à l’autre à la manière d’un virus. Selon cette hypothèse, les êtres humains sont (au moins en partie) le simple véhicule des mèmes pour leur propagation. Ils sont une sorte de pâte à modeler (douée de conscience) sur laquelle les mèmes viennent imprimer leur influence – moyennant la part irréductible de certains comportements ancrés dans nos gènes.

[6] Préface de Howard Bloom à la traduction française de The Genius of the Beast.

 

 



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