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Cours Or & Argent

Charlie, le témoignage d'une de nos rédactrices vivant au Liban

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Publié le 27 janvier 2015
690 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Je ne suis pas très à l’aise avec les slogans « Je suis Charlie ! », mais je suis très triste à cause de ce qui est arrivé. Pendant mon stage à Charlie Hebdo à l’automne 2007,  quelque mois après le procès des caricatures danoises, j’ai eu l’impression qu’ils ne se rendaient pas compte du risque qu’ils encourraient.

 

Au vu des réactions exprimées partout dans le monde suite à cet évènement, je crois qu’on peut aujourd’hui diviser l’humanité en deux : ceux qui veulent conserver le droit à la caricature quitte à ce qu’elle soit jugée de mauvais goût par certains, voire « blasphématoire », et ceux qui pensent que la loi française aurait dû et devrait interdire certaines caricatures de Charlie Hebdo.

 

Pour ma part il me semble qu’il y a déjà assez de censure en France et que le genre d’humour de Charlie Hebdo est justement le genre qu’il faut protéger. En ce sens oui, « je suis Charlie ». Je pense que la liberté de cette expression-là, ainsi que le refus de s’estimer lié par les susceptibilités d’autrui, est au cœur des valeurs françaises.

 

Aussi je propose de créer un « test aux caricatures » où l’on testerait la réaction des candidats à l’immigration ou à la naturalisation face aux dessins les plus choquants de Charlie Hebdo sur les 3 monothéismes. Si la France se veut construite sur des valeurs - et non pas sur le sang ou sur la race - il n’est pas absurde de proposer ce genre d’examen.

 

Mais le problème n’est déjà plus un problème de contrôle des frontières dans le mesure où et les frères Kouaichi et Mohammed Merah sont nés en France. Je propose donc de mettre ce test au programme de la Journée défense et citoyenneté de manière à prendre le pouls idéologique des nouvelles générations. 

 

Ce test existe déjà en pratique dans la mesure où, en France, les non-musulmans demandent spontanément aux musulmans : « Que pensez-vous de l’attentat du Charlie Hebdo et de ses caricatures ? Où tracez-vous la limite à ma liberté d’expression ? ». C’est une manière, au fond, de demander : « Avons-nous les mêmes valeurs ? Est-ce que je peux vous faire confiance ? Pouvons-nous vivre ensemble ? ». 

 

De mon côté de la planète, au Moyen-Orient, l’islam traverse une crise très grave dont il ne ressortira pas je crois, du moins pas sous sa forme actuelle. En France on oublie quelque fois que dans le monde la majorité des victimes des terroristes musulmans sont des musulmans. Au Liban et au Moyen-Orient, le conflit est entre Sunnites et Shiites. A Beyrouth, les quartiers chrétiens sont les plus sûrs, ce qui signifie seulement que les attentats y sont moins fréquents. Si on regarde les chiffres au niveau mondial, les musulmans sont en train de s’entre-tuer. L’État islamique (EI) représente une crise de conscience terrible pour les musulmans. Al Baghdadi s’est proclamé calife des musulmans. Si l'on ne veut pas le reconnaitre comme calife ni lui obéir, on doit clamer haut et fort un autre islam, ou changer de religion, ou devenir athée. On parle d'ailleurs aujourd’hui d’une « vague d’athéisme » dans le monde arabe.  

 

Dans ses publications, l’EI adopte une stratégie rhétorique précise qui consiste à construire son argumentation à partir de sources consensuelles et dont l’autorité n’est pas contestée (un peu comme si un groupe terroriste catholique ne citait que la Bible, les documents pontificaux et Thomas d’Aquin). Que des représentants de l’islam condamnent l’EI est heureux mais c’est toute l’argumentation de celui-ci qui demande à être réfutée.[1]

 

D’un autre côté, en France, les musulmans servent de bouc émissaire pour les problèmes non seulement économiques et sociaux, mais aussi identitaires du pays. Pour autant ce n’est pas la présence aujourd’hui d’un certain islam qui menace l’identité française. C’est en revanche cette présence même qui est le signe et la conséquence d’un problème identitaire français, beaucoup plus profond et antérieur à la politique du regroupement familial.   

 

 



[1] Voir par exemple l’argumentation adressée aux musulmans vivant dans les pays occidentaux dans le numéro 3 de la revue de l’EI Dabiq (p. 35 et suivantes) ici.

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Il y a pourtant une solution : la séparation de la religion et de l'état, la laïcité bien comprise. C'est ce qui a été fait en france en 1905. J'ai une théorie un peu philosophique à ce sujet qui explique pourquoi l'état avantage les populations musulmanes. Quand il y a eu séparation de l'église et de l'état, les gens se sont aperçus qu'ils pouvaient se passer de la religion, du coup ils ont découvert qu'ils pouvaient aussi se passer de l'état, un effet secondaire assez contrariant pour les fascistes. Mais pourquoi avantager les musulmans ? Parce qu'ils n'ont pas encore fait le partage entre religion et état, un bon musulman se soumet à sa religion donc obéit à l'état. C'est pourquoi l'état français s'adapte à l'islam pour se constituer un nouveau troupeau de sujets obéissants. Le grand remplacement, les printemps arabes, l'imposition de la nourriture halal et les avantages sociaux accordés aux immigrés musulmans sont quelques uns des aspects visibles de cette politique. Il faut quand même admettre que c'est moins radical que la méthode fasciste à l'ancienne qui consiste à tuer toute la population pour la remplacer par des étrangers plus obéissants, la Vendée par exemple. Mais ce n'est pas le sujet. Une solution serait donc la séparation de la religion et de l'état pour les musulmans. Pour cela il faudrait leur demander de renoncer au jihad, à la charia et l'imposition aux autres du halal. C'est un début. Ensuite réécrire le Coran et les autres livres religieux pour en expurger les passages incitant à la violence comme la mort pour les apostats, les infidèles, etc... Il y a plein de choses à changer pour que la religion musulmane soit vraiment d'amour et de paix comme le prétendent les religieux. A ce propos, ces derniers pourraient choisir de vivre entre eux selon l'ancienne version, s'ils le veulent, un peu comme nos moines qui suivent des règles strictes.
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"Il y a pourtant une solution : la séparation de la religion et de l'état"

...mais on sait que cette séparation n'est pas pérenne. Un pays solide doit pouvoir perdurer au delà des générations et même des siècles.
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Si on fait la part des choses entre religion et culture, on peut dire que la séparation est la coexistence de l'état et de la religion sans que l'un où l'autre n'interfère. Cependant la culture d'un pays peut garder vivantes des coutumes issues de la religion. Les fêtes, le dimanche férié où plus généralement les valeurs chrétiennes en Europe.
Les journalistes TV qui passent leur temps à réclamer des "progrès" à l'église catholique ne comprennent pas que la religion est de l'ordre du régulier, qu'elle ne doit pas "s'adapter à son époque" selon la mode du moment, le séculier. A l'inverse, les musulmans ne devraient pas imposer à l'état leur coutumes culinaires en exigeant le halal à la cantine. C'est comme ça que je comprend la laïcité. Ce qui fait un pays c'est son peuple, son territoire et sa culture. Quelle est la place de la religion ? Un pays peut évoluer parce que son peuple et sa culture peuvent changer. Or la religion façonne la culture et comme elle ne peut pas changer, la religion est comme une référence qui empêche des dérives brutales. Les fascistes veulent remplacer le pays traditionnel par l'état, ils changent le peuple par l'immigration de masse, sa religion du même coup et donc sa culture et effacent son territoire par la construction européenne actuelle. Pourquoi ? Parce que les fascistes ont l'état en leur pouvoir et qu'ils le veulent absolu. Des maîtres absolus d'un état total pour qui le peuple, la culture et la religion importent peu.
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Le religion étant la relation à l'Eternel, l'idée d'une adéquation ou d'une adaptation au temps n'a pas vraiment de sens.
Elle est la relation à ce qui est hors du temps.
Si elle venait à s'adapter à son temps, alors ce serait peut-être une association de bienfaisance, oeuvrant pour les relations entre mortels, mais ce ne serait pas une religion.

La civilisation connaît trois paliers:
l'argriculture (fin du nomadisme, début du travail, de l'épargne et de la propriété privée...)
la culture (regroupement en peuples, langues, arts...)
et le plus haut niveau, le culte.

"la culture d'un pays peut garder vivantes des coutumes issues de la religion".
Peut-être. Mais ce serait alors un grand recul de civilisation. Nous méritons mieux.
Il serait plus plaisant au contraire d'aider nos contemporains à se hausser à se hisser depuis les paliers inférieurs.
Nombreux sont ceux qui ont le nez dans le guidon du travail et des contraintes économiques, on peut leur souhaiter ou les aider à s'élever vers la culture.
Et à ceux qui ont la chance de disposer d'une culture et d'avoir une vie culturelle, de découvrir le culte.
Le chemin inverse ne serait pas une réussite, ni ne serait épanouissant pour les intéressés.
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Je parle bien de la culture d'un peuple : langue, moeurs, fond judéo-chrétien... Ce n'est pas seulement l'art. La grotte Chauvet prouve que l'art est apparu avant l'agriculture et les sépultures néandertaliennes recèlent des indices d'un culte antérieur.
Le rapport à l'au-delà par l'intermédiaire d'une religion, ou pas, est plutôt la base sur laquelle se construit tout le reste, la civilisation, la société. Ceux qui ne croient en rien ne peuvent pas nous apporter l'espoir. Je pense aux rationalistes et aux scientistes qui ne nous promettent que la fin de l'humanité car si l'au-delà n'existe pas, à quoi ça sert ?
Il faut pour cela une population qui comprenne les enjeux et éviter les intérêts conflictuels... car dans la même veine, Saddam Hussein aussi était un laïc, on voit à quoi ressemble son pays aujourd'hui. (Balancer des armes chimiques sur les Kurdes n'a évidemment pas aidé, mais quand le monde entier lui envie son pétrole, Oncle Sam en tête,... )
Saddam était laïc, du même parti "baas" que Hassad en Syrie, avec une minorité au pouvoir dans un pays artificiel. Ca a exacerbé les revendications indépendantistes des nations assujetties avec la religion comme catalyseur. Au final on a une guerre civile opposant fascistes et fanatiques religieux. Les Kurdes sont l'exception, ils se battent pour leur pays et pas pour leur dieu. Là-bas, la solution est la fin des états artificiels multiethniques mais la communauté internationale, composé majoritairement d'états fascistes n'en veut pas et le massacre continue.
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Le test de la caricature pour les immigrés ? Je n'y crois pas trop (enfin, d'un point de vue éthique).. c'est comme le test de phallométrie que certains pays font passer aux immigrants prétendant être des réfugiés politiques en raison de leur homosexualité : on leur accroche des capteurs à un certain membre, et on leur montre du porno homo pour voir si ça fait effectivement réagir.

Néanmoins, il y a un problème dont on parle peu : certains experts pensent que le Coran n'interdit pas les images, tout comme il n'oblige pas les femmes à se voiler.

En réalité, c'est la Bible (Exode XX,4) qui interdit formellement de représenter les choses du monde. Pourtant, personne ne s'offusque ou ne prend les armes quand on dessine des choses ou qu'on fait des dessins avec dieu (ou même quand Morgan Freeman "incarne" Dieu dans "Bruce tout-puisant").

Donc on se rend compte que c'est la religion qui interdit le moins la représentation, qui voit le plus les gens s'exciter ?
Le seul vrai interdit est celui de représenter Allah. Mahomet n'était pas le fils d'Allah, il était le prophète, donc un être humain. Il n'y a aucune raison d'en interdire la représentation.

Pourquoi les musulmans s'énervent-ils tellement alors ? Faut chercher à qui profite le crime... est-ce une stratégie de guerre contre l'occident et ses valeurs ?

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@RalphZ

"Le test de la caricature pour les immigrés ?"

RalphZ,il n'y a pour le moment pas à y croire o à ne pas y croire! Pour le moment ce n'est qu'une idée qui a été soumise à la discussion.Rien de plus!

Et comme cette idée n'est pour le moment pas relayée par les médias dominants,le sera-t'elle un jour?il n'y a pas de risque de voir ce test être rapidement proposé à la jeunesse la plus "sensible" aux caricarures religieuses...

Bien cordialement!
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Je parle bien de la culture d'un peuple : langue, moeurs, fond judéo-chrétien... Ce n'est pas seulement l'art. La grotte Chauvet prouve que l'art est apparu avant l'agriculture et les sépultures néandertaliennes recèlent des indices d'un culte antérieur.  Lire la suite
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