Notre course aux usines
sans ouvriers touche presque à sa fin. Mais un degré d’automatisation de 90%
est-il suffisant ?
Voici un extrait de Manufacturing Hub Starts Work on First Zero-Labor Factory,
publié par China Daily :
Un
centre manufacturier le la province de Guangdong, dans le sud de la Chine, a
lancé la construction de la première usine sans ouvriers, qui indique que les
autorités locales se tournent désormais vers une stratégie d’automatisation
de la ligne de montage.
Everwin
Precision Technology Ltd, une société privée basée à Dongguan, devrait
utiliser 1.000 robots pour compléter la première phase de son projet d’usine
sans ouvriers, a expliqué China National Radio. La société aurait déjà placé
100 robots de long de la ligne de montage.
« Cela
ne veut pas dire que nous n’emploierons personne, mais que nous réduirons
notre main d’œuvre de 90% », a déclaré Chen Qixing, président du conseil
de l’entreprise.
Suite au
lancement du projet, Chen a déterminé que plutôt que d’employer 2.000
salariés, l’usine n’aurait besoin que de 200 personnes pour contrôler les
systèmes informatiques et superviser la production.
« Compte
tenu de la pénurie de main d’œuvre et de la hausse du coût du travail, il est
nécessaire de remplacer des salariés humains par des robots », a déclaré
Di Suoling, directeur de Taiwan Business Association, à Dongguan.
Nous
faisons actuellement face à une pénurie de 600.000 à 800.000 travailleurs,
selon des chiffres publiés à la suite du Festival du printemps, qui a lieu au
mois de février.
Des
dizaines de milliers de travailleurs migrants sont rentrés chez eux passer du
temps avec leur famille, et certains ont décidé de rester dans leur ville
natale, où le coût de la vie est bien moins important que dans les villes côtières.
Pénurie
de main d’œuvre ?
Il n’y
pas de pénurie de main d’œuvre. Il n’y a pas non plus de pénurie de
compétences. Disons plutôt qu’il y ait une pénurie de gens désireux de
travailler pour les salaires offerts par les directeurs d’usines.
Et avec
l’expansion du crédit peu cher, beaucoup d’argent est disponible à faibles
taux pour acheter des robots.
Pendant
ce temps-là, aux Etats-Unis, les employés de McDonald’s pensent que prendre
des commandes et tendre à des clients des sacs pleins de cochonneries vaut 15
dollars de l’heure.
Des
robots chez Chilli’s, Applebees et Panera
Des
salaires plus élevés signifient aussi moins d’emplois. Selon CNN, des robots remplaceront bientôt les employés de fast-food.
Panera
Bread (PNRA) est la dernière chaîne de restaurants à introduire un service
automatisé. En avril, la société a annoncé son projet de mise en place de kiosques
de libre-service ainsi qu’un système de commande par smartphone dans tous ses
restaurants sous trois ans. Chilli’s et Applebees ont déjà annoncé leur idée
d’installer des tablettes sur les tables de leurs restaurants, qui
permettront aux clients de payer leur commande sans interagir avec des
serveurs.
Dans un article
publié l’année dernière, les chercheurs de l’université d’Oxford estiment à
92% les chances de voir les emplois de préparation de nourriture et de
service client dans les fast-foods disparaître au cours des décennies à
venir.
Les
livreurs pourraient vite être remplacés par des voitures sans chauffeur, qui
devraient intégrer les marchés sous dix ou vingt ans, et peut-être même par
des drones. Pour ce qui est de la préparation en cuisine, certaines start-ups
offrent des robots spécialisés en préparation de hamburgers gourmets et de
boissons. En Espagne, une société de traitement des aliments utilise des
robots pour inspecter les cœurs de laitue sur les bandes transporteuses et de
jeter celles qui ne respectent pas les normes.
Darren
Tristano, un expert de l’industrie alimentaire qui travaille pour la société
de recherche Technomic, a expliqué que la technologie digitale devrait
bientôt permettre aux restaurants de faire des économies en matière d’efficacité
et de main-d’œuvre. Selon lui, le nombre d’employés de la restauration ne
devrait diminuer que de 5 voire 10% au cours des dix années à venir, compte
tenu des attentes des clients en termes d’expérience culinaire.
« Au
vu du nombre d’années au cours desquels les clients se sont fait servir de la
nourriture et des boissons par d’autres humains, il est difficile d’imaginer
que la situation puisse changer si rapidement », a-t-il dit.
Je pense
qu’il se trompe. Plus les salaires seront élevés, plus les restaurants
voudront se débarrasser de leurs employés.
Les
centrales banques qui cherchent à faire grimper le salaire de base et les
prix dans un tel environnement sont complètement irréfléchies.
Question du jour
Accordez-vous
un pourboire à un serveur qui n’a pas pris votre commande ? Cette
question ne sera plus soulevée quand ce seront des robots qui se chargeront
du service à la table.