La Grexit pourrait s’avérer terrible pour le cours de l’or…
L’autre information influençant les marchés financiers, ou plutôt, les laissant insensibles en ce moment est la crise grecque qui s’empire encore et toujours.
Le consensus, comme exposé précédemment dans ces pages, a été qu’un risque de défaut de la Grèce offrirait un support pour les prix de l’or.
Notre propre opinion est que la complaisance a en fait pris les rênes. Car les gestionnaires de fonds ont diminué leurs expositions aux prix de l’or, malgré le chaos imminent dans la plus grande économie au monde.
Un autre point de vue, partagé hier par un trading desk de Londres, a indiqué que la tragédie grecque faisait en fait peur aux investisseurs. Au moins parmi les gestionnaires de grosse monnaie, ou big money. Car ils voient l’or comme un actif à risque (« risk on », ou à haut risque haut rendement) stimulé par la croissance du crédit et les pressions inflationnistes.
Alors qu’un défaut de la Grèce ou une sortie de la Grèce serait un événement « risk off », détruisant le crédit et les nouveaux emprunts dans le monde et mettant une forte pression déflationniste sur les marchés de la planète.
Peut-être. La faillite des frères Lehman en fin 2008 était certainement un événement déflationniste et risk-off (ou moindre risque et moindre rendement). Et cela a fait grimper puis a fait chuter l’or sur le court terme, du moins en dollars US.
Pour le reste du monde, même si caché au début par des oscillations journalières fortes alors que la faillite des Lehman s’est propagée et que les cours de l’or ont explosé, les cours en dollars US ont ensuite suivi, alors que la demande physique pour l’or a grimpé pendant le déclin des paris spéculatifs.
Oui, de l’air chaud s’est échappé des cours de l’or au moment où il s’échappait de tous les marchés financiers. Mais au contraire des équités, des obligations de société, des dettes faibles des gouvernements et même de l’immobilier, l’or physique a rapidement trouvé son plancher et a bondi.
Il n’est pas sûr que l’histoire se répète. Mais en temps de crise, beaucoup de gens qui n’y avaient pas songé ont tendance à trouver qu’ils veulent soudainement des métaux précieux.
Quand les Lehman ont krachés, les épargnants qui avaient déjà investi dans l’or ont été reconnaissants d’avoir acheté d’avance.
Achat d’or