L’or manque aujourd’hui de
susciter l’intérêt des acheteurs. Le prix des contrats à terme sur l’or
livrable en août a atteint un record à la baisse sur cinq ans, et le prix du métal
au comptant a fini la journée à 1.134 dollars l’once vendredi.
Mais pour ceux qui croient
encore aux bases fondamentales de long terme, il reste toutefois préférable
d’acheter des actifs lorsqu’ils sont mal-aimés.
Voici les facteurs qui
affectent le prix du métal jaune :
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La
hausse potentielle des taux d’intérêt par la Fed, qui pourrait faire grimper
les taux d’intérêt réels
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Le
dollar fort, et qui pourrait encore grimper suite à la hausse des taux, à
moins que la Fed ne décide d’intervenir
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Alors
que les risques systémiques commencent à se dissiper sur le système
financier, la nervosité face à la Grèce, l’Iran et la Chine semble pour le
moment s’être apaisée
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Le positionnement
de marché au travers des ETF se fait principalement à découvert, avec une
prévision de court terme proche de 1.000 dollars l’once
Ajoutez à ces facteurs le
fait que la Chine n’ait pas accumulé autant d’or que nous aurions pu le
penser, et vous avez un autre élément baissier pour l’or.
L’or a commencé à perdre du souffle en 2013, alors que Ben
Bernanke, qui était alors le gouverneur de la Fed, mentionnait pour la
première fois un resserrement monétaire potentiel. Deux ans plus tard, les
taux d’intérêt sont toujours proches de zéro. Et depuis lors, le Japon a
lancé son propre programme de QE pour combattre la déflation. Le système
regorge de monnaie peu chère, qui n’a pas encore trouvé son chemin jusqu’à
l’or.
L’or a enregistré l’un des meilleurs marchés haussiers de
l’Histoire entre 1998 et 2011. Plus un mouvement à la hausse est parabolique,
plus sa correction est brutale. Nous devrions percevoir sa baisse de prix
actuelle comme une grosse correction survenue dans le cadre d’un marché
haussier séculier, plutôt que comme le début d’un marché baissier. Il est
ironique de voir que l’or a pu atteindre un record nominal à l’apogée de la
crise européenne de la dette en 201, mais qu’il n’a pas pu grimper alors que
les discussions entre la Grèce et la Troïka (FMI, BCE et Commission
européenne) semblaient ne pas aboutir. L’Europe continue de prétendre, et il
est clair désormais qu’une sortie de la Grèce est inévitable.
Techniquement, l’or n’a pas
de valeur intrinsèque, et est un actif qui ne porte pas d’intérêts. Mais il
n’y a pas de nouveau facteur fondamental qui influence son prix à la baisse.
Bien que l’or s’en soit
mieux tiré en période de faibles taux d’intérêt – avec 1,5% de rendements
mensuels en moyenne – il a aussi, sur le long terme, pu apporter des
rendements dans un environnement de taux d’intérêt modérés (0,7% par mois en
moyenne).
Comme la gouvernante de la
Fed, Janet Yellen, l’a répété à de nombreuses reprises, nous sommes sur le
point d’assister au resserrement des conditions monétaires le plus laxiste de
l’Histoire.
Vendre de l’or dans
l’anticipation d’une hausse des taux par la Fed est désormais une vieille
stratégie.
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