Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
Cours Or & Argent
Dans la même rubrique

Le salariat va disparaître et l’État français ne s’y prépare pas.

IMG Auteur
Publié le 01 octobre 2015
1206 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
( 6 votes, 4,3/5 ) , 3 commentaires
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
0
envoyer
3
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Editoriaux

Un des derniers billets de Verhaeghe (que je recommande) sur l’uberisation de la sécurité sociale met en avant l’importance de l’actuel statut du salarié pour expliquer le fonctionnement (et la fin inévitable) de la Sécurité sociale à la française, et explique assez bien pourquoi, dans cette optique, le Léviathan a faim de ces contrats de travail en particulier, au détriment des autres formes de rémunération, pour perdurer.

Je partage bien évidemment cette analyse, et je voudrais profiter de ces quelques lignes pour l’étendre.

Tous les jours se multiplient des exemples d’évolutions, voire de révolutions, dans le domaine de l’emploi et des nouveaux services que les individus sont à même de proposer. Ainsi, Le Monde nous relate la toute récente introduction du « Flex » travail chez Amazon, aux États-Unis : moyennant des conditions d’accès très simples (majorité, permis de conduire, pas d’antécédents judiciaires), n’importe qui peut s’improviser coursier pour le compte du géant en ligne.

24hGold - Le salariat va dispa...Bien sûr, La flexibilité de ce travail (tant dans les horaires que dans le mode de travail détaché de toute hiérarchie) est le revers d’une pièce où la couverture sociale est entièrement laissée à la responsabilité du coursier : l’entreprise permet à « l’employé intermittent » d’aménager complètement ses horaires, son lieu de travail, mais ne s’occupe pas de son assurance maladie ou chômage. Rien qu’ici, on comprend déjà toute l’insurmontable abomination qui peut se lire dans les yeux exorbités de l’un ou l’autre de nos militants syndicaux communistes tout droit issu de l’inspection du travail qui, à l’évocation d’un tel statut, est déjà pris d’une rage folle (Gégé, surveille ta tension).

La réalité c’est que, comme tout le reste, le travail salarié tel qu’on l’entend de nos jours est quelque chose qui évolue à grand pas. La révolution industrielle a permis des gains énormes de productivité par la spécialisation et la division du travail. L’arrivée des technologies de l’information est en train de modifier profondément le rapport qu’on aura avec cette spécialisation et cette division du travail : l’Humanité aura encore longtemps besoin d’experts et de la division du travail, mais un même individu va pouvoir se spécialiser dans plusieurs domaines et travailler pour plusieurs clients au cours d’une même journée ou d’une semaine.

En effet, il était jusqu’à présent complexe d’organiser, de coordonner, de répartir les tâches, de transmettre et de partager l’information ; ceci nécessitait des infrastructures coûteuses, présentes dans des entreprises où la concentration capitalistique est importante, et constitue de fait un ticket d’entrée élevé qui imposait aux individus de se joindre à l’entreprise (via le salariat) plutôt que de la concurrencer. À présent, grâce aux nouvelles technologies, le ticket d’entrée s’est véritablement effondré : un smartphone ou un appareil équivalent (qu’il soit mobile ou spécialisé) permet de remplir des douzaines de fonctions d’un seul coup, ce qui crée de nouvelles opportunités pour répondre à des besoins existants, et, mieux encore, peut créer de nouveaux besoins qui nécessitent de nouveaux emplois. Bientôt, il ne sera plus nécessaire, ni rentable (et à terme, ni même possible) de travailler pour le même employeur huit heures par jour, tous les jours, pendant 20 ou 30 ans, et multiplier les employeurs entreprises clientes et les occupations sera monnaie courante.

24hGold - Le salariat va dispa...Or, de façon particulièrement intéressante, on apprend parallèlement à ces développements, dans un exemple choisi récemment mais en réalité placé au milieu de cent autres tous aussi illustratifs (Gégé, si tu me lis, …), que les inspecteurs du travail et ceux de l’URSSAF ont une fâcheuse tendance à saboter les contrats des auto-entrepreneurs qui ont eu l’outrecuidance de travailler pour des collectivités locales. En effet, depuis avril 2015, le directeur régional de l’Urssaf Bretagne a jugé bon de prévenir par courrier les élus locaux que l’emploi de ces dangereux individus pourraient facilement les faire sombrer dans l’illégalité du travail dissimulé.

Ce n’est pas une nouveauté, tant l’inspection du travail que les URSSAF ayant cette propension naturelle à prétendre dégotter du travail dissimulé dès lors que les rentrées d’argent frais ne sont plus aussi bonnes, et à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’indépendants, de petits patrons, d’auto-entrepreneurs, bref, autre chose que des salariés. Le coup du DG de l’URSSAF breton était donc prévisible et il n’étonnera que les plus naïfs — ou les plus cyniques — encore prêts à croire que ces organismes travailleraient vraiment pour l’intérêt des parties concernées (Gégé, si tu me lis encore, …) alors qu’en réalité, ces administrations, quasiment en roue libre, fabriquent tous les jours un peu plus de misère.

24hGold - Le salariat va dispa...

Eh oui : l’État aime les salariés tendrement, avec gourmandise même parce que ce sont les moutons les plus faciles à tondre. Outre qu’ils remplissent très habilement la niche d’action des socialistes et des communistes (celle étiquetée « forçats de la Terre » et « classes exploités »), ces salariés sont aussi la source de la force des syndicats et, par facilité de ponction, celle des administrations et des myriades d’organismes sociaux qui tournent autour.

La disparition de ces salariés signifie très clairement l’évaporation des syndicats (ou du moins, ceux qu’on connaît) et la perte complète du levier des administrations, des organismes ponctionneurs et redistributeurs. En outre, cette disparition signifie aussi qu’on transforme un corps social assez bien défini en une masse d’individus assez indépendants dont les besoins et les demandes sont de moins en moins agglomérés et qui, nouvelles technologies obligent, ont les moyens de le faire savoir. Ces différents éléments expliquent aussi pourquoi la disparition de ce statut effraye à ce point les élus et les administrations qui ne savent absolument pas comment gérer cette nouvelle donne. Un indépendant est, par construction, plus difficile à « sédentariser », à traquer, à ponctionner.

Mais voilà, posez-vous la question : l’avenir est-il aux grandes entreprises multinationales aux salariés toujours plus nombreux, ou, au contraire, aux corporations qui reposeront sur le travail collaboratif d’individus détachés ? Bien évidemment, il ne s’agit pas de dire ici que les grandes entreprises comptant des dizaines de milliers de salariés vont disparaître du jour au lendemain, mais bien que la tendance nouvelle, celle qui imprimera durablement le XXIème siècle ne sera pas celle de la concentration. Pour rappel, l’Éducation Nationale, c’est plus d’un million de fiches de paie. La SNCF, c’est 250.000 employés. Microsoft n’arrive pas à la moitié (117.000 personnes). Google n’en occupe pas la moitié (57.000). Quant à Uber, il en compte 2200… Dès lors, l’avenir repose-t-il sur de grosses administrations, de grandes entreprises aux bureaucraties lentes à réagir, ou sur des entreprises très dé-concentrées capable de s’adapter à base salariale réduite à sa plus simple expression ?

Or, bien malheureusement, plutôt qu’accompagner la société dans son changement, plutôt que favoriser les auto-entrepreneurs, les petites structures et plutôt que favoriser la prise de risque et de responsabilité des citoyens qui le font vivre, tout montre que l’État français a choisi de combattre cette profonde mutation, de mettre en œuvre tout ce qu’il pourra pour asticoter, agacer, persécuter, ponctionner ceux qui tentent de s’adapter à la nouvelle donne.

Forcément ça va bien se passer.

24hGold - Le salariat va dispa...

J'accepte les Bitcoins !

1NR3W7yy6V8oaK8M2wop5aRC5JK76Mi4U6

Vous aussi, aidez à mettre Draghi et Yellen dehors, terrorisez l’État et les banques centrales en utilisant Bitcoin, en le promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !

Source : h16free.com
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :4,3 (6 votes)
>> Article suivant
H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
Voir son site webS'abonner à ses offres
Publication de commentaires terminée
  Tous Favoris Mieux Notés  
"Le salariat va disparaître"...
Si le salariat va être moins important dans l'avenir, il ne disparaîtra pas. Il y aura encore pendant longtemps, de grands groupes qui disposeront d'un salariat.
Rien que le titre annonce une connerie....
Les "corporate" et autres Konzern ont proportionellement moins d'employés et plus de sous-traitants.
Bientôt il n'y aura plus d'artisans libres, il n'y aura plus que des sous-traitants serviles de groupes gigantesques.
Les fourches caudines pour être référencé chez eux seront de plus en plus basses. Les licences seront payantes (direct- ou indirectement).
Ils distribueront de l'activité au compte-goutte et au moins-disant.

L'ex-artisan n'aura pas de choix, il n'aura plus de clients particuliers solvables.
Tout à fait d'accord avec votre billet!
Mais ce n'est pas avec les trou-du-..... tant politiques que syndicalistes présents et à venir que nous avons que la France pourra pendre le virage. Comme en 40, un wagon de retard. Il faudra un séisme et qq1 de charismatique pour redresser le pays et envoyer Gégé et ses petits copains devant un psychiatre!
Dernier commentaire publié pour cet article
Les "corporate" et autres Konzern ont proportionellement moins d'employés et plus de sous-traitants. Bientôt il n'y aura plus d'artisans libres, il n'y aura plus que des sous-traitants serviles de groupes gigantesques. Les fourches caudines pour être réf  Lire la suite
Pâris - 06/10/2015 à 11:38 GMT
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX
Profitez de la hausse des actions aurifères
  • Inscrivez-vous à notre market briefing minier
    hebdomadaire
  • Recevez nos rapports sur les sociétés qui nous semblent
    présenter les meilleurs potentiels
  • Abonnement GRATUIT, aucune sollicitation
  • Offre limitée, inscrivez-vous maintenant !
Accédez directement au site.