Alors même que les
autres marchandises s’effondrent, le lithium – le minéral clé de la bataille
émergente des giga-usines de batteries – est sur le point d’exploser. Aux Etats-Unis,
le Nevada est en première ligne de ce nouveau boom.
Une majorité du lithium
consommé de par le monde est produit en Argentine, au Chili, en Bolivie, en
Australie et en Chine, mais les ressources américaines aujourd’hui exploitées
par de nouveaux arrivants sur le marché font du Nevada une région clé pour
l’évolution du commerce de ce minéral de la vie de tous les jours. Le Nevada
est, grâce à Tesla (NASDAQ:TSLA)
et ses concurrents, sur le point de connaître une croissance économique
fulgurante.
Pendant de nombreuses
années, les experts ont prédit une révolution sur le marché du lithium, et
bien que les investisseurs se soient d’abord montrés prudents, la réalité des
giga-usines est maintenant claire, et rien ne l’a rendue plus évidente que
les récents accords signés par Tesla avec les fournisseurs de lithium, qui
seront les premiers bénéficiaires de cette révolution, ainsi qu’avec les
producteurs de saumure de lithium qui arrivent rapidement sur l’avant-plan.
Comme l’a récemment
expliqué Jeb
Handwerger – fondateur de Gold Stock Trades – à Resource
Investor : « Ce n’est que le début. Nous n’en sommes qu’aux premiers
stages de la révolution de l’énergie domestique. C’est une technologie qui
changera beaucoup de choses. La croissance annuelle de la capacité de
production de batteries pourrait être de 20%, ce qui signifie que la demande
pourrait doubler tous les cinq ans. Ces batteries sont utilisées dans les
smartphones, les ordinateurs portables, les tablettes, les voitures
électriques et l’énergie photovoltaïque. »
Tesla, qui nécessitera
de grandes quantités de lithium à moindre prix, a déjà signé des accords
d’achat de lithium avec le canadien Bacanora Minerals Ltd
et British Rare Earth Minerals Plc. au Mexique ; et commence à se
tourner vers une région moins éloignée, le Nevada, qui est le point zéro pour
les batteries Tesla.
Pour le Nevada, il ne
peut rien y avoir de plus significatif en termes de validation que les
accords passés avec Tesla. Albermale Corp est propriétaire de la mine
Rockwood, aujourd’hui en production, mais Tesla et les autres giga-usines
cherchent actuellement d’autres sources potentielles.
Le nouvel arrivant sur
le secteur, Dajin
Resources Corp, dispose de deux projets au Nevada, qui sont très proches
de la mine Rockwood et du projet de production de lithium de Pure Energy Mineral.
Dajin vient de signer un accord
préliminaire avec Tesla.
Concentrée sur
l’exploration de projets énergétiques, Dajin a stratégiquement situé ses
projets dans le Nevada, et dispose de 3.800 acres à Alkali Lake, à seulement douze
kilomètres de la mine Rockwood. Elle possède également le projet Teels Marsh, qui couvre plus de 3.000
acres dans le désert de Mineral County, à 80 kilomètres de mines en
production et de nouveaux projets d’exploration, et à proximité d’un site
d’éruptions volcaniques pour beaucoup responsable de la présence de lithium
de la région.
Pour ce qui concerne
l’offre future, les investisseurs se penchent actuellement sur Dajin, qui est
détenue et opérée en propre. Si elle parvenait à prouver de résultats
similaires en matière de ressources de saumure de lithium, elle pourrait vite
devenir un investissement favori.
Le secteur de la saumure
mérite qu’on s’y intéresse. Le Nevada est sur l’avant-scène de la révolution
du lithium en Amérique du Nord, à une heure où les autres minéraux
s’effondrent. Le lithium trouvé dans l’eau salée, ou la saumure, est le moins
cher du marché. Il est facile à produire, et offre aux giga-usines américaines
un lithium abordable qui pourra changer la donne.
En fin de compte, le
Nevada a suffisamment de saumure de lithium pour se faire une place parmi les
plus grands – une liste qui inclue désormais le triangle du lithium :
Bolivie, Argentine et Chili ; ainsi que la Chine.
Pour ce qui concerne le
lithium, « tout n’est que beaux discours si vous n’avez pas de bassin aquifère
profond qui contient du lithium », explique le PDG de Dajin Brian
Findlay. « Il n’existe pas beaucoup de propriétés comme la nôtre aux
Etats-Unis ».
Sans lithium, il n’y
aurait pas de giga-usines. Une seule de ces usines a besoin de 15.000
tonnes de carbonate de lithium par an rien que sur les premières années –
et la première devrait ouvrir dès l’année prochaine.
La construction de
l’usine Tesla a déjà été lancée, et les lignes d’assemblage devraient
produire suffisamment de batteries pour alimenter 500.000 voitures
électriques, comme l’explique Fortune
magazine. L’usine Tesla commencera à opérer en 2020.
Et la giga-usine de
Tesla n’est que la partie visible de l’iceberg.
Selon un rapport
publié par le Centre for Solar Energy and
Hydrogen Research, plus d’un million de véhicules électriques seront sur
les routes d’ici la fin de l’année prochaine – ce qui signifie une flambée de
la demande en lithium. Roskill
consulting and research s’attend à voir doubler la demande entre 2012 et
2017.
Plus encore que les
voitures sans chauffeur, les pannes de réseaux électriques feront flamber la
demande en lithium. Lors
d'un entretien avec Reuters, General Electric a expliqué que le secteur devrait
voir sa taille quadrupler pour atteindre 6 milliards de dollars d’ici à 2020,
grâce à la hausse de la demande en batteries industrielles, liée à la
dépendance accrue aux sources énergétiques intermittentes, comme l’énergie
solaire et éolienne.
Tout n’est plus question
que de ressources – et plus spécifiquement de ressources américaines. Tous
les yeux sont rivés sur la saumure. Tesla le sait, et il en va de même pour
ses compétiteurs. Les investisseurs devraient intégrer le marché avant que
les premiers arrivants commencent à produire.