La COP21 se rapproche à petites foulées pas vraiment feutrées, écrasant avec délicatesse tout ce qui pourrait se trouver sur son large chemin chaotique. Profitant du raout présidentiel international, tous les petits ayatollahs du fascisme vert montent au créneau pour accroître encore leur mainmise physique et intellectuelle sur le paysage politique et médiatique français.
Oh, là, « ayatollah », « fascisme », que voilà des termes choisis bien extrêmes pour ces gens tous animés d’une soif de saine verdure, mus par cette joyeuse volonté de rendre la Nature plus belle et plus duveteuse à coup d’anathèmes, de censure, d’interdiction et de taxes carbone ! Ne serait-ce pas aller un peu fort pour désigner ainsi des gens qui ont, à de maintes reprises, montré à quel point ils appartenaient au Camp du Bien et qu’à ce titre, ils étaient aux antipodes de l’extrême, du fascisme et des interdictions tous azimuts ?
En fait, à bien y réfléchir, … non.
Sans reprendre tout l’historique (maintenant fort chargé) des climato-excités, les dernières semaines ont largement prouvé que leur appartenance au Camp du Bien leur avait permis certains débordements qu’il est bien hasardeux de classer dans des démonstrations de tendresse pour la démocratie, la liberté d’expression ou le débat scientifique.
Difficile en effet de trouver cohérente la réaction de la direction de France 2 qui a décidé de débarquer Philippe Verdier, un monsieur-météo trop encombrant au livre en désaccord ouvert avec l’alarmisme climatique officiel : France Télévision n’est-elle pas censée incarner les principes de liberté d’expression, de soutien sans faille à l’information, à la pluralité des opinions qui forment les piliers d’une rédaction de presse moderne, en démocratie, surtout quand elle appartient officiellement au Camp du Bien ? En tout cas, outre l’effet Streisand provoqué, licencier un salarié pour cause d’opinion déviante, c’est bien faire preuve d’extrémisme.
De la même façon, on pourra trouver assez inquiétante la décision du gouvernement de fermer les frontières françaises pendant la COP21, afin de protéger les dignitaires présents de tous débordements éventuels de méchants activistes (du climat ou d’autre chose, on ne saurait dire tant les dangers s’accumulent sur ce pays), alors que cette fermeture ne garantit absolument rien en terme de sécurité supplémentaire, et représente même une véritable insulte au peuple comme le fait judicieusement remarquer Montabert dans un récent article paru sur Contrepoints. Là encore, les fermetures unilatérales de frontières ne sont pas franchement la marque d’un État confiant dans son avenir et sa capacité à gérer les soucis, mais plutôt celle d’un État qui prolonge son naufrage dans le tout sécuritaire dont on sait qu’il ne mène qu’assez rarement à des champs de roses et de petits oiseaux qui font cui-cui niaisement.
Dès lors, on ne sera pas fondamentalement surpris d’apprendre la derrière lubie de Corinne Lepage. Corinne, pour ceux qui ne s’en souviendraient pas, c’est un mélange subtil d’avocat, de député européen, de ministre de l’environnement et de direction d’une association loi 1901 qui s’est auto-bombardé « Comité de recherche et d’information », qui pond avec une constance assez effarante des rapports consternants sur les OGM et toutes ces méchantes choses qui tuent des bébés communistes par paquets de douze.
Corinne est de tous les combats (écolos), de toutes les luttes (vertes), et de tous les militantismes (éco-conscients), et elle serait assez partante pour un bon petit fichage des familles pour tous ces climato-sceptiques qui l’empêchent de refroidir le climat tranquillement.
Non, vous n’avez pas lu de travers, Lepage, au cours d’un entretient sur France Inter il y a quelques jours, a bel et bien déclaré vouloir établir un joli registre du ramassis de connards climato-sceptiques qui discutaillent les belles théories réchauffistes qu’elle et ses copains propulsent pourtant avec ardeur dans les médias. Abordant avec une hypocrisie assez phénoménale la question de la liberté d’expression (vers 1h28 dans le podcast), la brave dame explique ainsi :
« Moi, je suis un grand défenseur de la liberté d’expression. Dès lors, s’il y a des gens qui ont envie d’être climatosceptiques, c’est leur affaire. Je pense quand même qu’à un moment donné du temps, il va falloir tenir un registre très précis de tous ceux qui se seront prononcés et qui auront agi dans un contexte climatosceptique, pour que, dans quelques années, ils portent la responsabilité au moins morale de ce qu’ils auront fait. »
Interloqué, le journaliste tente alors d’en savoir plus et notamment si cette responsabilité permettra de condamner les impétrants sceptiques :
« Pas les condamner juridiquement, mais qu’ils portent la responsabilité de leurs propos, parce qu’on dit pas n’importe quoi n’importe comment. Qu’on ait émis des doutes il y a ving ou vingt-cinq ans, soit. Quand on voit aujourd’hui ce qui se passe en Islande, ce qui se passe dans le Bordelais, ce qui se passe partout sur la planète, et de dire “ben non, il n’y a pas de changement climatique”, il faut arrêter, quand même, à un moment donné du temps. »
Ben voyons.
On va tenir un joli registre, qui ne nous rappellera absolument pas les heures les plus sombres de toute l’Humanité, et on y notera scrupuleusement le nom et les coordonnées (GPS, par exemple – c’est pratique pour les frappes par drones) de ceux qui ont proféré une connerie climato-sceptique, histoire qu’un jour, on leur fasse bien ressentir leur responsabilité.
Et leur responsabilité de quoi, au fait ?
De crime environnemental, pardi ! Oui, oui, on parle bien de crime :
« Je pense qu’un jour on y viendra. Dans la déclaration des Droits de l’Humanité, on a pris le choix de ne pas proposer le Tribunal Pénal International de l’Environnement et de la Santé, que personnellement je défends activement. Mais on l’a pas mis, parce qu’on s’est dit que la société n’était pas mûre pour l’accepter – la société internationale. Mais on y viendra. Là, je suis pas dans le juridique. Je suis au moins dans le moral. »
Vous le voyez se profiler, ce joli tribunal pénal international, avec ses juges et ses avocats (Corinne serait de ceux-là, soyez-en sûr), avec ses jurés et ses sentences, avec ses potences et ses bourreau ? Vous le voyez, ce grand registre des déviants ? Et vous la voyez, la belle société que dessine Corinne de ses gros doigts gourds et pleins de bonnes intentions dégoulinantes et de moraline empesée du chaud caramel de collectivisme éco-compatible ?
Et si ceci n’est pas du point de croix, si ce n’est pas l’expression chaleureuse d’une envie de débattre, de respecter l’opinion des autres, qu’est-ce que c’est à part du bon gros fascisme ? Et à tous les suiveurs, à tous les niais opineurs de chef dans le sillage délétère de la Corinne, que vous faut-il exactement pour déciller enfin, pour comprendre le piège qui, lentement, se referme sur toute la société à mesure que l’escroquerie du Réchauffement Climatique Anthropique se fait plus évidente ?
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