Par Bill Murphy, directeur
Gold Anti-Trust Action Committee Inc.
Silver Summit & Resource Expo 2015
Park Central Hotel, San Francisco, Californie
Mardi 24 novembre 2015
J’aimerais commencer par
remercier Hayward Securities pour la généreuse réception d’hier soir.
Au tout début de notre
siècle (à croire que je parle de quelque chose qui s’est passé il y a très
longtemps), je me suis rendu dans la campagne sud-africaine en le nom du
GATA. C’était au début de l’année 2001, avant la conférence du GATA qui s’est
tenue en mai de la même année. J’ai parcouru de nombreux kilomètres, depuis
Cape Town jusqu’à Johannesburg, en passant par Pretoria, et enfin Durban, où
a eu lieu la conférence.
Je n’oublierai jamais ce
moment, où le GATA s’est rendu pour la toute première fois à l’étranger pour
exposer la suppression des prix de l’or et de l’argent.
Au cours de notre
aventure sud-africaine, les partisans du GATA sont parvenus à lever 50.000
dollars afin de publier une annonce dans le Wall Street Journal South Africa.
Elle a été publiée lors de la très attendue conférence sur l’or d’Indaba, et décriait
les pratiques de couverture de Barrick Gold et AngloGold qui étaient à l’époque
pour beaucoup responsables de la suppression du prix de l’or. L’annonce a causé
un véritable tollé.
Quelques années plus
tard, Barrick et AngloGold ont enregistré quelques 17 milliards de dollars de
pertes sur leurs couvertures, ce qui a grandement affecté le prix de leurs
actions.
A l’occasion de ma
visite en Afrique du Sud, j’ai pu rencontrer le PDG de South African Airways
et deux directeurs adjoints de la Banque de réserve d’Afrique du Sud à
Pretoria.
La société médiatique
sud-africaine South African Broadcasting Co. a rediffusé la conférence du
GATA, alors même que l’or enregistrait un record à la baisse sur plusieurs
années, avec 252 dollars l’once. Les représentants de cinq nations étaient
présents.
Après avoir organisé
deux autres conférences - dans le territoire du Yukon et à Washington – le GATA
a tenu une nouvelle conférence à l’hôtel Savoy de Londres en août 2011.
Toutes les places disponibles ont été vendues, et les participants sont venus
de 39 pays.
Un mois plus tard, le
prix de l’or a atteint un record de 1.900 dollars.
Il y a une raison pour
laquelle je reviens là-dessus.
Depuis notre première
conférence alors que l’or était au plus bas, jusqu’à un mois après notre plus
récente conférence, le cartel de l’or – la Fed, le Trésor, la BRI, les banques
commerciales et une poignée d’autres banques centrales – ont permis à l’or de
gagner du terrain. Graduellement. Pendant douze ans.
Mais en septembre 2011,
la situation a changé.
Le cartel de l’or est
passé du laisser-faire à des attaques en série, dont la réduction du prix de
l’or de 200 dollars en un seul weekend au mois d’avril 2013, à une heure où
seuls très peu de traders étaient présents sur le marché.
Cette offensive a été
mise sous stéroïdes il y a six semaines, suite à la publication du rapport du
Federal Open Market Committee, avec une attaque qui a fait s’effondrer l’or
et l’argent alors même que le Dow gagnait 200 points.
Je donnais ce jour-là un
discours à l’occasion de la Conférence sur l’investissement de
Nouvelle-Orléans. Le prix de l’or était de 1.175 dollars. Les intérêts
ouverts de l’or sur le Comex ont grimpé, et le prix de l’or a plongé. Il est
évident que le cartel de l’or ait été derrière ces ventes. ET pour l’or et l’argent,
la situation restera désespérée jusqu’à ce que le cartel de l’or implose.
Le jour même de ma
présentation, le cartel a orchestré un renversement du prix de l’or à la
hausse. C’était un piège. Il a ensuite perdu 110 dollars au cours des
semaines qui ont suivi. Sur cette période, l’argent a chuté pendant quinze
jours d’affilée, un évènement jusqu’alors sans précédent.
L’intensité de ces
ventes suffit à prouver de la responsabilité du cartel de l’or. En conséquence
des actions prises par le cartel au cours de ces quatre dernières années, les
plus gros producteurs de l’industrie de l’or et de l’argent sont en difficulté,
et les juniors et sociétés d’exploration ont été mises sous respiration
artificielle. Ceux d’entre nous qui ont investi sur ces firmes ne le savent
que trop bien.
Mais assez de mauvaises
nouvelles.
Si je prends la parole
aujourd’hui, c’est pour vous paire part d’une bonne nouvelle qui a le
potentiel de faire bouger les choses dans un avenir proche.
Prenons tout d’abord un
peu de recul.
Suite à ma présentation
lors de la conférence de Nouvelle-Orléans, nous avons pu entendre dire que le
GATA avait baissé les bras. Rien ne pourrait être plus éloigné de la réalité.
Nous avons simplement décidé de nous montrer réalistes face à ce qui se
passait :
1. Face entre autres à l’évidence
de l’action des prix, qui peut sembler désespérée.
2. Dix-sept années
durant, les médias grand public ont refusé de prêter attention au GATA, peu
importe les preuves de manipulation que leur a envoyé mon collègue Chris
Powell. La spécialiste de l’or de Bloomberg nous a elle-même décrété qu’il
lui était interdit de mentionner le GATA.
3. L’industrie minière
de l’or et de l’argent refuse de se dresser face à ce qui la détruit. Le
supposé porte-parole de l’industrie, le Conseil mondial de l’or, refuse
lui-aussi d’avoir affaire avec le GATA.
Il n’en est pas moins
que le GATA continuera de se battre pour répandre la vérité, mais avec des
attentes différentes, comme je l’expliquerai dans un instant. Nous sommes
loin d’avoir baissé les bras.
Voici d’abord ce que
nous avons appris du marché de l’or ces quatre dernières années :
- le quantitative easing
n’a nulle part bénéficié au prix de l’or,
- les taux d’intérêt
proches de zéro pourcent non plus,
- ni la demande physique
de l’Inde et de la Chine.
- Ou encore la dette des
Etats-Unis,
- et la dévaluation des
devises.
Le cartel de l’or est
parvenu à mobiliser suffisamment de métal physique, au travers des banques
centrales et autres institutions, pour satisfaire la demande. Oui, ce sont
les marchés papiers et de produits dérivés qui mènent la danse, mais en fin
de compte, 90% des transactions sont évaluées grâce au prix de l’or de
Londres. Si le marché papier était complètement bidon, le marché physique le
forcerait à être rejeté.
Pour ce qui est du
marché de l’argent, nous ne parvenons pas à comprendre d’où provient tout le
métal utilisé par le cartel et JPMorgan pour satisfaire la demande. Le marché
de l’argent est le plus lourd que j’aie pu observer en quarante ans. Il se
comporte comme s’il avait une ancre attachée autour du cou.
Les ventes d’or et d’argent
survenues sur les marchés papiers sont les plus intenses que nous ayons pu
observer en dix-sept ans. Elles sont si intenses que le cartel de l’or
transforme les spectateurs habituellement haussiers en positions à découvert
en les poussant à profiter du marché, alors même que les membres du cartel
couvrent leurs propres positions à découvert. L’or est récemment passé sous
la barre des 1.073 dollars, un record à la baisse sur plusieurs années, qui a
poussé davantage de spéculateurs à ouvrir des positions à découvert et
encouragé de nouvelles vagues de ventes.
Où est donc la bonne nouvelle
dans tout ça ?
Le camp du GATA se
demande depuis longtemps ce qui viendra mettre fin à la suppression de l’or
et de l’argent par le cartel de l’or. Il ne pourra pas continuer son petit
jeu indéfiniment. Sa combine a maintenu les prix de l’or et de l’argent
artificiellement bas. Si le prix de l’or avait simplement suivi l’inflation
aux Etats-Unis, il serait aujourd’hui de plus de 2.500 dollars.
Ces prix ne seront pas
maintenus artificiellement bas indéfiniment. Le cartel de l’or finira bien
par ne plus pouvoir poursuivre ses opérations.
A suivre…
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