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Cours Or & Argent

Pire qu’en 1860

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Publié le 21 janvier 2016
923 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Ce dont on oublie de parler au beau milieu des batailles de nourriture et des compétitions fanfaronnes que sont devenus les « débats » est la destruction qui s’abat sur les deux partis eux-mêmes. Je ne sais pas comment les Républicains ou les Démocrates pourront s’en sortir indemnes. La saison d’élections primaires qui approche apporte avec elle des évènements qui feront disparaître ces deux clubs vides de sens dans le trou sans fond des mauvais souvenirs de l’Histoire. Les deux partis ont échoué si fondamentalement à représenter ou même appréhender les intérêts de leur nations qu’ils ne sont désormais que de simples obstacles à un possible avenir, deux machines infernales en travers de la route, qui continueront de trembler jusqu’à n’en plus pouvoir.

Il se peut que le Parti républicain soit plus proche de la mort, parce que ses membres les plus proéminents n’accepteront jamais Donald Trump comme candidat légitime, et parce que Trump ne ressent rien que du dédain envers eux. Si Trump parvenait à collecter suffisamment de votes primaires et assez de votes délégués, la convention de juillet à Cleveland sera le théâtre d’un suicide politique de masse. La direction du parti, dont des gouverneurs, membres du Congrès, Sénateurs et leurs donateurs trouveront bien un moyen de priver Trump de sa récompense, et ses partisans se dresseront contre cette action. Le processus de nomination se terminera en justice, et la conséquence en sera une organisation brisée. La Commission des élections fédérales pourrait ensuite avoir à faire appel à Capital Hill pour repousser les élections générales. Le résultat évident en sera une crise constitutionnelle. La légitimité politique se trouvera brisée. Entrera alors en scène un général du Pentagone sur son cheval blanc.

Des évènements parallèles pourraient faire trembler le camp démocrate. Je m’attends à ce qu’Hillary sorte de la course à un moment ou un autre avant avril. Elle sera retirée des rayons tel un produit défectueux qui n’aurait jamais dû passer entre les filets du contrôle qualité. Personne ne l’apprécie vraiment. Personne ne lui fait confiance. Personne, à l’exception de Debbie Wasserman Schultz et Huma Abedin, n’est d’avis que son tour est venu de gérer les affaires du pays. Les factions du FBI qui se sont penchées sur les emails de son ancien Département d’Etat veulent la voir inculpée pour avoir utilisé l’institution pour commettre des escroqueries en le nom de la Fondation Clinton. Et ces mêmes membres du FBI sont peut-être déjà en train de paramétrer une nouvelle crise constitutionnelle pour forcer l’Avocate générale Loretta Lynch de lancer une action en justice contre Clinton ou de présenter sa démission. Les rumeurs quant à son état de santé (elle souffrirait de complications suite à une commotion cérébrale dont elle a souffert en automne) ne s’estompent pas. Et pour finir, n’oublions pas le Sénateur Bernie, qui bien évidemment l’embarrasse terriblement aux suffrages.

Les Démocrates pourraient possiblement avoir à nominer Bernie par TKO, mais en décider ainsi les transformerait instantanément en parti d’arrière-plan colporteur de la marque du « socialisme » - le pire placement de produit imaginable, compte tenu de notre Histoire et de nos mythes nationaux. En théorie, le pays pourrait bénéficier d’une dose partielle de socialisme comme par exemple un système de Medicare universel à payeur unique – afin de faire s’écrouler l’odieuse matrice de rackets qu’est devenue la médecine – mais la méga-bureaucratie de grande échelle a dépassé sa date de péremption dans un monde en phase de post-centralisation dont les régions devront devenir plus locales et autonomes.

La dernière fois que les partis politiques se sont désintégrés, dans les années 1850, le pays a dû traverser une convulsion sanglante pour pouvoir se reconstituer. Le problème rongeant de l’esclavage dominait tant la politique que nous ne nous rappelons de rien d’autre quant aux dynamiques de la période. Aujourd’hui, les maux qui nous rongent sont la corruption et le racket, mais aucune des candidatures n’utilise ces termes précis pour décrire ce qui nous est arrivé, bien que Sanders ait dans une certaine mesure dénoncé la classe bancaire. Trump ne le fait que de manière oblique en se déchaînant contre les « incompétences » de la gouvernance actuelle, mais il s’exprime si mal et avec tant de phrases qui restent en suspens qu’il semble incarner la même incapacité mentale que celle de ceux contre qui il se dresse. La corruption et le racket se poursuivent, incontestés. Même l’effronterie extraordinaire de Ted Cruz, qui a «oublié » de rapporter les contributions de campagne offertes par Goldman Sachs à la FEC (dont sa femme est membre du directoire !) n’a pas fait grande impression sur l’opinion publique la semaine dernière.

L’incertitude politique n’a jamais été si dangereusement élevée depuis les élections de 1860. Même les années du Watergate font pâle figure en comparaison aux évènements actuels, parce que malgré les turpitudes et les évasions de Richard Nixon à la Maison blanche, les autres institutions de la démocratie fonctionnaient encore assez bien. Le Comité du Sénat a systématiquement dévoilé les crimes de Nixon et de sa cohorte au fil des deux années de procédures judiciaires, et le Comité judiciaire de la Chambre s’est montré efficace tout au long de la procédure de destitution – après quoi le bon vieux Dick s’est, avec un geste d’adieu et le sourire aux lèvres, envolé en hélicoptère pour San Clemente.

Personne ne sait où nous mènera 2016. Le climat d’incertitude qui règne aujourd’hui ne contribue qu’à couler ce qu’il reste de la vieille économie, et nous pouvons clairement voir une série de retombées dangereuses se profiler à l’horizon.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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en générale après les politiciens corrompus c'est le césar .
alors quel militaire pour succéder a obama?
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fry - 27/01/2016 à 05:47 GMT
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