Un mardi de grèves en France, c’est, finalement, un mardi comme tant d’autres, plein d’inactions syndicales visibles. Et c’est aussi l’occasion de débordements violents. En plein état d’urgence, on peut se poser quelques questions.
En effet, à moins que vous ne soyez militant écolo ou que vous planquiez quelques dosettes de stupéfiants dans une cave, auxquels cas vous auriez pu avoir la visite inopinée et musclée de la police en pleine nuit, vous n’avez probablement pas constaté directement de différence entre l’état d’urgence actuel et l’état disons « de pas urgence » ou d’affaissement, selon le point de vue, qui prévalait encore le 12 novembre.
Pourtant, en toute bonne logique, la déclaration solennelle de cet état d’urgence par un chef de l’Etat à la voix mal assurée et par un premier ministre tremblotant aurait dû entraîner des conséquences directes palpables pour le citoyen lambda, notamment en terme de sécurisation du territoire français. Oh, certes, on a vu exploser le nombre d’assignations à résidence ou de perquisitions musclées, pas toujours suivies d’effets concrets. Mais au-delà de ces exemples, force est de constater que le pays est toujours aussi peu sécurisé.
Et il n’y a pas besoin d’éplucher beaucoup l’actualité pour le constater : en quelques heures de manifestations, les chauffeurs de taxi ont amplement prouvé par l’exemple que cet état d’urgence est une vraie plaisanterie. En substance, une petite troupe déterminée peut complètement bloquer le trafic routier sur des axes majeurs de la capitale française, et peut même mettre le feu à des pneus, le tout pendant plusieurs heures avant que la police n’intervienne. À ce propos, un djihadiste pourrait tirer de ce constat plusieurs enseignements à commencer par le fait qu’être armé d’un tracteur, d’une caravane ou d’une enseigne lumineuse « Taxi » permet d’aller plus loin et plus longtemps qu’avec une kalachnikov et qu’à condition de brûler des barils de gaz neurotoxiques plutôt que des pneus, l’attentat pourrait alors provoquer beaucoup de dégâts, le tout sans que les forces de l’ordre n’interviennent trop tôt.
Toujours dans le cadre de cet étrange état d’urgence au laxisme étonnant, on pourrait aussi évoquer les tensions qui s’accumulent à Calais.
Sans même rentrer dans l’épineux débat de savoir s’il faut ouvrir ou fermer les frontières, force est de constater que les demandeurs d’asiles en France ne sont pas gérés. Notez bien : ils ne sont pas « mal gérés », ou « insuffisamment », ils ne sont pas gérés du tout. On pourra arguer qu’ils ont probablement dû remplir moult cerfas colorés, mais ce n’est pas une gestion si ces papiers s’empilent sans bouger. Bref, ils ne sont réellement gérés ni côté sanitaire, ni côté juridique, ni dans l’indispensable volet policier qui devrait normalement être le cas, état d’urgence ou pas (et à plus forte raison en état d’urgence). Sangate fermé, la gestion de la frontière anglaise généreusement déléguée au contribuable français, cela fait maintenant des années que la situation s’enkyste gentiment sans qu’aucune autorité ne semble vouloir y changer quoi que ce soit.
En somme, comme pour les récentes manifestations de taxi, on assiste à une faillite complète, totale, absolue de l’état de droit. Et certains, béats, en sont encore à croire qu’il s’agit d’une question spécifique d’immigration alors que l’état de droit, de base, initial, n’est même pas en place, n’est même pas respecté, migrants présents ou non.
Dans ce cadre, ce dernier agit comme un révélateur de cette faillite profonde. Regardez la situation en face, on n’aura pas plus d’ordre et de calme à Calais qu’on a pu les rétablir après les émeutes dans les banlieues en 2005 ou lorsque Jean du Voyage tentait des trucs funs sur des routes française, ou les taxis sur le périphérique parisien. Les agressions, les comportements insupportables, les manifestations qui dégénèrent, tout ceci concerne d’abord et avant tout la police et la justice qui semblent agir systématiquement en retard voire à rebours… Quand ils agissent.
Et puis au fait, regardez mieux le point commun à tous ces événements, depuis les manifestations calaisiennes jusqu’aux taxis enfumeurs en passant par les zadistes explosifs, les femelles dépoitraillées profanant des églises ou tant d’autres incidents scandaleux : dans tous ces cas, on retrouve des militants des extrêmes, des syndicalistes, des associations lucratives sans but payées par le contribuable pour faire avancer un agenda bien spécifique voire terranovesque. Dans tous ces cas, on retrouve ces groupements d’individus braillards avançant, à coup de poings et de cocktails Molotov, les mêmes arguments collectivistes.
Coïncidence ? Vraiment ?
À ce constat s’ajoute l’impunité des fauteurs de trouble qui nourrit largement le sentiment d’abandon général de la population à elle-même et renforce les problèmes en envoyant un message désastreux à tous : on ne s’occupera de vous que si vous tentez de rétablir l’ordre par vous-même. La défense n’est alors légitime que lorsqu’il est trop tard : au moins, une fois volé, violé ou tué ne peut-on plus contester le caractère nécessaire de la défense (alors bien tardive voire inutile). Dans les autres cas, vous aviez tort et on vous le fera durement payer.
De surcroît, la justice ne pourra même pas garantir que les criminels et les délinquants seront mis au frais. S’ils y sont mis, elle ne pourra pas plus garantir qu’ils y restent le temps nécessaire. Et s’ils passent par la case prison, rien n’indique qu’ils n’en ressortiront pas plus forts et plus déterminés, signant ici, en plus de la faillite complète de l’état sécuritaire, celle de la justice et de son but chimérique de réinsertion.
Dès lors, l’état d’urgence apparaît pour ce qu’il est : pour le dire diplomatiquement, ce n’est plus qu’une agitation cosmétique de pure communication pour le gouvernement. Et dit pragmatiquement, c’est un gros foutage de gueule : on paye des impôts pour, justement, s’assurer d’un certain ordre, d’une certaine justice et d’une certaine sécurité. La réalité est que les impôts augmentent, le nombre de policier aussi, mais… on n’a rien en retour.
… Ce qui explique assez bien ce qu’on observe dans le pays : les individus, lassés de payer pour rien, arrêtent de payer, notamment en choisissant de se retirer des contribuables en devenant des bénéficiaires nets des impôts, en restant chez eux plutôt qu’en allant travailler. De fait, le chaos ne risque pas de diminuer.
Lassés de faire confiance à des menteurs et des corrompus qui ne roulent plus que pour eux-mêmes, les individus se détournent de la politique.
Et enfin, lassés de se voir non défendus, ils se rassembleront pour retrouver l’ordre qu’ils désirent. Et là, cela pourrait piquer un peu.
Oh bien sûr, cette prise de conscience prendra du temps ; tant que les problèmes des uns ou des autres restent cantonnés au petit écran télévisuel, les mouvements d’agacement resteront marginaux. Mais chaque mois qui passe montre que les problèmes s’étendent, la violence des uns et des autres augmente, les possibilités de résolutions calmes et pacifiques des conflits disparaissent. La France est, lentement mais sûrement, devenue une poudrière.
Aucune goutte d’eau n’est, seule, responsable de la rupture d’un barrage. Mais tant que les gouttes tombent, la rupture est inévitable.
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